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© Shutterstock/Adrian Tusar
Guérisons miraculeuses
Costa Rica
Nº 628
2011

Le jour où il est béatifié, Jean-Paul II guérit une mère de famille (2011)

Mère de famille et avocate costaricaine, Floribeth Mora Diaz a aujourd’hui plus de soixante ans. Pourtant, elle n’aurait pas atteint la cinquantaine si elle n’avait pas croisé la route de Jean-Paul II. Atteinte d’un anévrisme cérébral inopérable, Floribeth n’avait plus qu’un mois à vivre. Le 1er mai 2011, alors qu’elle regarde à la télévision la cérémonie de béatification du pape Jean-Paul II et implore l’intercession de celui-ci, la mère de famille est immédiatement et définitivement guérie. Ce miracle, médicalement inexplicable, fit de Jean-Paul II… saint Jean-Paul II.


Les raisons d'y croire

  • Le 8 avril 2011, Floribeth ressent de fortes douleurs sur le côté droit de la tête, accompagnées de vomissements. Les médecins diagnostiquent la présence d’une artériosclérose cérébrale, un anévrisme cérébral sévère, installé dans une partie inaccessible et très sensible du cerveau. En l’état, le mal est inopérable et aucun traitement n’en viendra à bout. D’après les médecins de Floribeth, ses chances de survie sont nulles et il ne lui reste plus qu’un mois à vivre.

  • En sortant de l’hôpital, au désespoir, le mari de Floribeth implore Jean-Paul II de guérir sa femme, et il entend distinctement la voix de ce dernier lui dire : « Emmène-la, prends-la, n’aie pas peur… » Pour l’époux de Floribeth, l’origine de la voix ne fait aucun doute : c’est Jean-Paul II. À partir de ce jour, toute la famille demande l’intercession de Jean-Paul II afin d’obtenir la guérison de la maman, alitée chez elle et partiellement paralysée.

  • En cette même période, Jean-Paul II est béatifié par l’Église catholique. Alors qu’elle assiste à la télévision à la cérémonie de béatification du pape polonais, pour qui elle a une dévotion chevillée au corps, Floribeth implore celui-ci de la guérir. Le lendemain matin, la mère de famille pose les yeux sur un magazine illustré par une photo de Jean-Paul II, dont les deux bras levés semblent se tendre vers elle. L’avocate entend la voix, parfaitement reconnaissable, de Jean-Paul II, qui lui demande de se lever. Floribeth se lève alors de son lit, miraculeusement.

  • Peu après, les médecins constatent la disparition totale de l’anévrisme. Un document médical attestant de la guérison « sans explication scientifique » est alors publié. Sans attendre, Floribeth entreprend les démarches afin de faire reconnaître ce miracle par l’Église, en vue de la canonisation de Jean-Paul II.

  • Au Costa Rica, puis à Rome, la mère de famille multiplie les examens et les tests médicaux les plus rigoureux, qui sont ensuite analysés et vérifiés à de nombreuses reprises, afin de vérifier par exemple qu’il ne s’agit pas des résultats d’examens d’une autre personne. Tous concluent à la guérison inexpliquée de Floribeth. L’anévrisme, présent et attesté avant la cérémonie de béatification de Jean-Paul II, a disparu instantanément après. Mariano Ramirez Carbajal, le médecin désigné par l’archidiocèse du Costa Rica en tant qu’expert médical dans le cas de Floribeth, déclare : « Ses antécédents médicaux, ses documents cliniques et ses images sont véridiques... C’est la première fois que je vois disparaître un anévrisme de ce type spontanément. »

  • L’Église catholique, qui fait toujours preuve d’une grande prudence avant de reconnaître un miracle, a évalué le cas de Floribeth selon des critères extrêmement rigoureux afin de considérer l’origine potentiellement miraculeuse de sa guérison : la maladie doit être grave, organique, reconnue et répertoriée par la médecine. Aucun traitement ne doit pouvoir être responsable de la guérison, qui doit être subite et instantanée. Il ne doit pas s’agir d’une simple régression des symptômes, mais bien d’un retour de toutes les fonctions vitales. Et, enfin, on ne doit pas parler d’une rémission, mais bien d’une vraie guérison, totale et définitive.

  • En 2013, à la suite d’une enquête médicale et théologique rigoureuse et approfondie, l’assemblée plénière de la Congrégation pour la cause des saints reconnaît la forme miraculeuse de la guérison et l’intercession de Jean-Paul II. Le pape François reconnaîtra officiellement l’authenticité du miracle, ouvrant la voie à la canonisation de ce dernier. Le 27 avril 2014, Jean-Paul II est canonisé et devient ainsi saint Jean-Paul II.


En savoir plus

Mère de quatre enfants, avocate, mariée à un ancien officier de la force publique du Costa Rica, Floribeth Mora Diaz a aujourd’hui plus de soixante ans. Pourtant, elle n’aurait pas atteint la cinquantaine si elle n’avait pas croisé la route de Jean-Paul II. Tout commence le 8 avril 2011, lorsque Floribeth ressent des maux de tête intenses : de fortes douleurs sur le côté droit de la tête, accompagnées de vomissements. Les symptômes, persistants, laissent supposer un accident vasculaire cérébral, et la mère de famille est transportée en urgence à l’hôpital Calderon Guardia, à Cartago.

Lorsqu’elle est admise en soins intensifs, les médecins prennent conscience de la gravité du problème et diagnostiquent la présence d’une artériosclérose cérébrale, c’est-à-dire un anévrisme cérébral sévère. Durant trois heures, l’avocate est soumise à une artériographie… Trois heures au cours desquelles la pieuse femme tiendra contre elle un portrait de Jean-Paul II. À l’issue des examens, le diagnostic tombe, implacable : l’anévrisme est installé dans une partie inaccessible et très sensible du cerveau. En l’état, le mal est inopérable et aucun traitement n’en viendra à bout. Une seule solution : une chirurgie à l’étranger… Mais la famille costaricaine n’en a pas les moyens. Les chances de survie de Floribeth sont donc nulles. D’après ses médecins, il ne lui reste plus qu’un mois à vivre.

« Au moment où ils m’ont annoncé cela, j’ai su que j’allais mourir », témoignera-t-elle plus tard. « J’ai ressenti une telle horreur... J’ai dit à mon mari : "Je ne veux pas mourir. Aide-moi." Je savais qu’il ne pouvait rien faire, mais il était le plus proche de moi. » Ce dernier, Edwin Antonio Arce Abarca, témoignera s’être effondré à la nouvelle du terrible diagnostic. Sortant de l’hôpital, au désespoir, le mari de Floribeth s’assoit sur un banc et se met à pleurer et à supplier Dieu : « Ô mon Dieu, à l’aide ! Karol Wojtyla, Jean-Paul II, ne me laissez pas seul, à l’aide ! » Plus tard, Edwin racontera : « Je me souviens, comme si c’était à l’instant même, avoir entendu une voix qui me disait : "N’aie pas peur, emmène-la". Mais je ne voulais pas qu’elle quitte l’hôpital. La voix a dit de nouveau :"Prends-la, n’aie pas peur…" » Pour l’époux de Floribeth, l’origine de la voix ne fait aucun doute : c’était Jean-Paul II. À partir de ce jour, toute la famille demande l’intercession du pape polonais afin d’obtenir la guérison de la maman.

Après son retour de l’hôpital, Floribeth doit vivre alitée chez elle, car elle est en grande partie paralysée : « Beaucoup de gens venaient me rendre visite et me disaient : "Flori, n’abandonne pas. Aie la foi" », témoigne la mère de famille : « Et je leur disais : "J’ai la foi. Mais j’ai peur. "La nuit, je disais toujours :"Cultive ma foi, Seigneur, parce que j’ai peur. Jean-Paul, priez pour moi." » Depuis que le pape polonais s’est rendu au Costa Rica, en 1983, Floribeth lui voue une admiration sans bornes. « J’ai toujours admiré Jean-Paul II de son vivant. C’était un homme complètement rempli de sainteté – cela m’a frappé chez lui. Je suppose que c’est pour cela que je l’ai suivi et que je lui ai demandé son intercession. » Cette dévotion à Jean-Paul II se déploie puissamment avec l’avancée de la maladie : « Une fois tombée malade, j’ai commencé à porter une image de Jean-Paul II dans ma main ; j’ai cru en son intercession, je demandais celle-ci constamment, afin qu’il puisse m’aider. »

Hasard du calendrier ou clin d’œil de la providence, c’est en cette même période qu’a lieu la cérémonie de béatification de Jean-Paul II. Pour Floribeth, il est hors de question de rater la cérémonie. « Ce 1er mai, dimanche de la Miséricorde, j’ai demandé à mon mari de ne pas me donner de somnifère », se souvient Floribeth : « "Je veux voir la béatification de Jean-Paul II", ai-je dit à mon mari. Il me les a quand même donnés, mais je me suis réveillé. Comment ? Je ne sais pas..» Alors qu’elle se trouve dans sa chambre à coucher, dans une petite ville de la province de Cartago, au Costa Rica, le 1er mai 2011, à deux heures du matin, Floribeth assiste à la télévision à la cérémonie de béatification de Jean-Paul II, et elle implore celui-ci avec ferveur de lui obtenir la guérison tant espérée. La cérémonie terminée, la mère de famille se rendort. Lorsqu’elle se réveille, le lendemain, vers huit heures du matin, elle se sent mieux. « Ce jour-là, quand je me suis levée, j’ai senti un esprit renouvelé, une paix en moi. Je ne ressentais plus cette fatigue. Je me sentais forte. »Dans l’obscurité de la chambre, Floribeth, ouvre les yeux et entend de façon distincte une voix masculine, parfaitement reconnaissable, qui lui demande de se lever.« J’ai entendu une voix qui me disait : "Lève-toi." J’entendais mais je voyais qu’il n’y avait personne dans la chambre et que j’étais seule. C’est alors que j’ai entendu de nouveau : "Lève-toi, n’aie pas peur !" »Les yeux de Floribeth se posent alors sur un magazine illustré par une photo de Jean-Paul II, dont les deux bras levés semblent se tendre vers elle. Le pape polonais lui parle et l’invite à se lever. « J’ai dit : "Oui, Seigneur", et je me suis levée. » Floribeth saute hors de son lit d’un bond : elle se lève, miraculeusement. « Je suis allée dans la cuisine et mon mari, étonné, m’a demandé : "Mon amour, qu’est-ce que tu fais ici ?" Je lui ai répondu : "Je me sens bien." »Floribeth annonce alors à son mari : « Mon amour, je veux te dire quelque chose, mais peut-être que tu vas penser que je suis folle. » Après avoir raconté à son mari ce qui vient de se passer, ce dernier lui répond :« Sois calme ; si tu es folle, je suis fou également, parce que moi aussi, j’ai entendu à l’hôpital ces mots que tu as entendus. »Floribeth et Edwin en sont certains, c’est un miracle qui vient de se produire. Les analyses médicales, effectuées au cours des heures qui suivent, attesteront de la guérison de Floribeth, sans cause naturelle connue. « C’est vraiment un miracle, je ne peux pas l’expliquer »,confirme le neurochirurgien Alejandro Vargas.

Pour autant, en raison de leur coût très élevé, Floribeth doit attendre quelque temps avant d’effectuer des examens de vérification poussés : « Le 11 novembre, j’ai passé le test de résonance magnétique à l’hôpital », raconte l’avocate : « J’ai suivi tout le processus, mais je n’avais pas peur. Le lendemain, j’ai eu un rendez-vous avec le médecin pour découvrir les résultats. Lorsqu’il vit ceux-ci, affichés sur son écran, le visage du médecin changea. Stupéfait, il ne répondit pas aux questions de mon mari : "Qu’est-ce qui ne va pas, docteur ?" J’ai fini par dire : "Ce qui ne va pas, c’est que je suis guérie par l’intercession de Jean-Paul II !" Lorsque le médecin me confirma qu’il n’y avait plus rien, j’ai dit : "Je le savais." » Un document officiel attestant de cette guérison « sans explication scientifique » est alors imprimé. « Je suis sortie de l’hôpital tellement heureuse que j’ai pris ce petit bout de papier et j’ai dit : "Oh, Seigneur, mon Dieu, merci. Avec cela, j’ai la preuve que tu as voulu élever Jean-Paul II sur les autels !" »

Sans attendre, Floribeth entreprend des démarches afin de faire reconnaître ce miracle par l’Église, en vue de la canonisation de Jean-Paul II. Précisons que l’Église catholique fait preuve d’une extrême prudence avant de reconnaître un miracle. C’est pourquoi elle a mis en place des critères extrêmement rigoureux afin de considérer l’origine miraculeuse d’une guérison. Floribeth mettra à disposition de l’Église tous ses documents médicaux : « Après un certain temps, ils m’ont appelé, et ils m’ont dit : "Êtes-vous prête à aller à Rome, à subir les mêmes tests et à faire la même intervention chirurgicale que celle qui vous a été faite au Costa Rica ? — Bien sûr." J’ai été admise dans un hôpital [à Rome] et j’ai repassé tous les tests. Ils ont refait toute la procédure. Et j’ai étonné les Italiens. Mon test a montré qu’il n’y avait pas d’anévrisme. »

En avril 2013, le miracle est reconnu par une commission de sept médecins de la Congrégation pour la cause des saints, puis approuvé par une commission de théologiens en juin 2013. Puis, à la suite de cette enquête médicale et théologique, c’est l’assemblée plénière de la Congrégation pour la cause des saints qui reconnaît la forme miraculeuse de la guérison et l’authenticité du miracle, le 2 juillet 2013. Quant à Floribeth, son état de santé ne lui causera plus aucune inquiétude. Toute sa vie, elle conservera, comme une relique, la couverture du magazine représentant Jean-Paul II l’invitant à se lever.

Thomas Belleil, auteur de livres de spiritualité, diplômé en sciences religieuses à l’École Pratique des Hautes Études et en théologie au Collège des Bernardins.


Au delà

Avant la cérémonie de béatification de Jean-Paul II, à la suite de laquelle Floribeth fut guérie, un premier miracle avait été attribué à l’intercession du pape polonais. En effet, une religieuse française avait été guérie de la maladie de Parkinson, par l’intercession de Jean-Paul II, qui avait lui-même souffert de cette maladie. Ce premier miracle avait permis la béatification du pape polonais. La guérison de Floribeth est donc le deuxième miracle survenu grâce à la prière de Jean-Paul II, ouvrant la voie à sa canonisation. Le 27 avril 2014, Floribeth Mora Diaz et son mari participent à la cérémonie de canonisation du pape Jean-Paul II. Au monde entier, et à chacun de nous personnellement, Floribeth dit : « Comme je l’ai dit dès le premier jour... Ne regardez pas cette femme qui est ici. Je ne suis pas l’important. Ce qui est important ici, c’est ce que Dieu a fait en moi. … Regardez-moi et croyez en Dieu. Parce que j’étais sur le point de mourir, et me voici, maintenant, à parler avec vous. Croyez donc en Dieu. Vous avez devant vous une guérison. Si vous n’y croyez pas, en quoi pouvons-nous croire ? »


Aller plus loin

Wlodzimierz Redzioch, Auprès de Jean-Paul II. Ses amis et ses collaborateurs racontent, Parvis, 2014.


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