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Guérisons miraculeuses
Brésil
Nº 602
2009

L’intercession miraculeuse de saint Ludovic Pavoni (2009)

En 2009, Honorio Lopes Martin, un Brésilien de la région de Sao Paulo, souffre d’une grave pathologie de la prostate, jugée incurable. Après des complications chirurgicales, les médecins indiquent qu’en cas de survie – celle-ci étant peu probable –, Honorio souffrira de « problèmes cognitifs et physiques » lourds. Son fils, Diomar Batista Santos Martins, est religieux dans la congrégation des Fils de Marie immaculée, fondée par le bienheureux Ludovic Pavoni. Il lance une chaîne de prières. En quelques heures, Honorio est déclaré « hors de danger ». Cette guérison miraculeuse a permis la canonisation de Ludovic Pavoni par le pape François en 2016.


Les raisons d'y croire

  • Conservant un maigre espoir d’améliorer la santé d’Honorio, les médecins l’opèrent. Mais cette chirurgie, en plus d’échouer, aggrave son état, ne lui laissant guère de chances de survie. L’issue envisagée est très sombre ; c’est pourquoi les médecins qui entourent Honorio déclarent ne pas comprendre le changement physiologique positif qu’ils observent ensuite, tant il est radical et inattendu.

  • En effet, la guérison d’Honorio est complète, fulgurante et définitive. Son dossier médical, qui a été scruté des mois durant par une commission scientifique, comprend plusieurs centaines de pages et démontre que toute explication naturelle est strictement impossible.

  • Il ne peut être ici question d’une guérison « psychosomatique ». Le mal dont souffrait Honorio est bien organique, sa prostate étant largement dégradée. Il est impensable qu’elle se soit régénérée en l’espace de quelques heures.

  • Or, de nombreuses personnes ont prié le bienheureux Ludovic Pavoni d’intercéder pour le malade. Le lien causal entre les prières et la guérison est clair : en quelques heures, Honorio passe d’un état clinique catastrophique (inefficacité totale des médicaments, impuissance de la chirurgie, pronostic vital engagé…) à un état de santé parfait, sans séquelles physiques ou neurologiques.

  • Décédé le 1er avril 1849, Ludovic Pavoni est un prêtre italien qui œuvra auprès des jeunes les plus pauvres en leur dispensant diverses formations professionnelles et une éducation chrétienne. Une telle vie, vécue proche de Dieu, met certainement Ludovic Pavoni en position de lui porter nos prières : « La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance » ( Jc 5,16 ).

  • L’Église catholique explique le lien mutuel entre les vivants et les morts par la communion des saints, qui se réalise dans le Christ : ceux qui ont quitté ce monde en amitié avec le Christ ont rejoint ce dernier. Demander l’intercession des saints n’est donc pas de la magie ou de la superstition, c’est une démarche de foi.


En savoir plus

Ludovic Pavoni vient au monde en 1784, à Brescia (Lombardie, Italie), dans une famille de la noblesse, catholique et pieuse. L’enfant, intelligent et doué, reçoit une excellente éducation intellectuelle et religieuse.

La Révolution française puis les guerres napoléoniennes marquent considérablement l’adolescent, qui désire servir Dieu en pratiquant avant tout la charité envers les pauvres et les malades. Son projet de vie mûrit peu à peu. Il décide de vouer son existence à Jésus en devenant prêtre. Sa vocation sacerdotale est née. Il est ordonné en 1807.

Dès lors, il mène de front son sacerdoce et un apostolat de la charité remarquable qui lui vaut de la part de ses contemporains une réputation de saint vivant. En 1812, l’évêque de Brescia, Mgr Gabrio Maria Nava, le prend comme secrétaire particulier. C’est le début d’une magnifique collaboration entre les deux hommes.

Le père Ludovic fonde d’abord un groupe de prières destiné aux jeunes croyants de la ville. Il emporte un vif succès. Puis le futur bienheureux élargit son champ d’action en mettant sur pied l’Institut Saint-Barnabé de Brescia, en 1821, en faveur des habitants démunis de la région. Dès 1818, il avait été nommé chanoine de la basilique Saint-Barnabé, dont il est rapidement devenu le recteur.

L’Institut Saint-Barnabé est en soi une belle et fructueuse innovation : école au profit des jeunes garçons pauvres et abandonnés, c’est également un lieu d’apprentissage professionnel avec alternance des cours théoriques et du travail en atelier. Dès 1824, le prêtre ouvre la première école d’imprimerie d’Italie. Bientôt sortiront de cette école des tourneurs, des menuisiers, des cordonniers. En 1841, une seconde école d’apprentissage, cette fois destinée aux métiers agricoles, est ouverte à Rodengo-Saiano ; la même année, une classe réservée aux jeunes sourds et muets est inaugurée au sein de l’Institut Saint-Barnabé.

En 1847, il fonde la congrégation des Fils de Marie Immaculée, composée de prêtres chargés de la direction spirituelle et administrative et de religieux laïcs chargés de la formation des jeunes. Ses statuts sont reconnus la même année par l’évêque de Brescia, puis par le Saint-Siège en 1882.

Son travail pastoral est absolument immense ; l’épidémie de choléra de 1836 a eu pour effet de multiplier ses actions charitables. Le secret de son activité intense est à chercher dans sa spiritualité. Comme il le dit lui-même : « Dans la foi mûrement méditée, la volonté et le cœur trouvent un appui extrêmement sûr, en mettant toute notre confiance en Dieu. »

Ludovic rend son âme à Dieu le 1er avril 1849, durant l’insurrection de Brescia contre les Autrichiens. Débuté le 12 mars 1919, avec l’encouragement du pape Benoît XV, le procès de béatification est achevé après des années d’une enquête extrêmement rigoureuse : les vertus héroïques de Ludovic sont reconnues le 5 juin 1947 par Pie XII. Après la reconnaissance d’un premier miracle, il est béatifié par saint Jean-Paul II le 14 avril 2002. Enfin, le pape François a procédé à sa canonisation le 16 octobre 2016.

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.


Au delà

Ludovic Pavoni est un pionnier des écoles d’apprentissage moderne. Il anticipe la doctrine sociale de l’Église exprimée dans l’encyclique Rerum novarum de Léon XIII (1891).


Aller plus loin

Umberto Folena, Con mani di Padre. Beato Lodovico Pavoni, préface d’Oreste Benzi, Milan, Ancora Editrice, 2002.


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