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© Shutterstock/Paul shuang
Guérisons miraculeuses
Baltimore (États-Unis)
Nº 452
8 octobre 1995

Un prêtre guéri par sainte Faustine, apôtre de la miséricorde divine (1995)

En 1995, le père Ronald Pytel, curé américain (Maryland) d’origine polonaise, tombe malade. On lui diagnostique un grave rétrécissement aortique qui nécessite une lourde opération chirurgicale. Ses médecins sont pessimistes quant à ses chances de guérison. Après l’intervention, son état s’aggrave : le prêtre est condamné. Profondément attachés à la bienheureuse polonaise Faustine Kowalska, lui et son entourage prient des jours durant « l’apôtre de la miséricorde ». Le médecin du père Pytel, cardiologue réputé, découvre un mois plus tard que son patient est totalement guéri. Cette guérison miraculeuse a permisla canonisation de sœur Faustine en 2000.


Les raisons d'y croire

  • Le tableau clinique dépeint par les médecins se passe de commentaires : le père Pytel est condamné à brève échéance, la médecine ne disposant d’aucun moyen thérapeutique pour le guérir, comme le montre l’inefficacité complète de l’opération du 14 juin 1995 et des médicaments qui avaient été prescrits avant cela par le cardiologue Fortuin, de Baltimore.

  • Le rétrécissement aortique dont souffre le prêtre, d’une extrême gravité, a entraîné une diminution irréversible des capacités cardiaques et respiratoires ; la science ne peut expliquer comment le diamètre de l’orifice de sortie du ventricule gauche du cœur a cessé de diminuer, pour ensuite retrouver sa taille normale sans aucune assistance médicale d’aucune sorte.

  • En matière de cardiologie, les États-Unis sont à la pointe des innovations et de la recherche. Le dossier médical du miraculé, communiqué intégralement au Saint-Siège, fait huit cents pages et inclut toutes les informations médicales recueillies depuis la première visite du prêtre à son médecin. Il est clair que le père Pytel n’a pas fait l’objet d’un mauvais diagnostic ni d’une opération ratée.

  • Lors de la visite du pape à Baltimore, le 8 octobre, le père Pytel a l’occasion de toucher les reliques de bienheureuse sœur Faustine, amenées de Pologne par le Saint-Père. Le soir même, un groupe de paroissiens prie pour la guérison du curé en implorant l’intercession de sœur Faustine. Pendant la prière, le père Pytel « repose dans l’Esprit Saint » : « Je suis resté allongé par terre pendant un quart d’heure. J’étais tout à fait lucide, mais je ne pouvais pas bouger. Je me sentais comme […] paralysé, tandis que mes paroissiens priaient autour de moi. »

  • Ainsi, comme le souligne la Congrégation pour la cause des saints, la guérison intervient uniquement lorsque le père et son entourage se mettent à prier la bienheureuse Faustine. Le lien direct entre cette demande d’intercession et la guérison est parfaitement clair.

  • De façon générale, la paroisse dont il est le curé est particulièrement attachée à sainte Faustine. Les fidèles et lui-même célèbrent ensemble la fête de la Miséricorde et récitent le chapelet de la Miséricorde depuis des années.

  • La personnalité de sœur Faustine, faite d’humilité, de détachement, de renoncement, contraste avec sa gloire présente : à échelle humaine, nul n’aurait pu présager que de cette vie effacée, sans instruction et sans relations, Dieu allait faire une sainte mondialement vénérée.

  • Aux yeux de sainte Faustine, la « miséricorde divine » qui a sauvé le père Pytel n’est pas d’abord un secours matériel, mais une invitation à se convertir, à se rapprocher de Jésus. Précisément, la guérison miraculeuse du prêtre a donné de merveilleux fruits dans sa paroisse et dans toute la région : vocations sacerdotales et religieuses, paix, prière, conversions, etc.


En savoir plus

Le 16 novembre 1999, les médecins invités par la Congrégation pour la cause des saints ont voté la résolution selon laquelle la guérison immédiate du ventricule gauche « fortement lésé » du père Ronald Pytel ne trouvait aucune explication scientifique. Le 9 décembre suivant, le comité théologique du même dicastère a confirmé qu’il s’agissait d’un miracle attribué à l’intercession de la bienheureuse sœur Faustine Kowalska.

Curé à l’église Notre-Dame-du-Rosaire de Baltimore, au Maryland (États-Unis), le père Ronald Pytel est d’origine polonaise. Comme nombre de catholiques de ce pays, il est attaché de longue date à sœur Faustine et aux messages que Jésus lui a donnés. Dès l’année de la béatification de Faustine, sa paroisse a multiplié les célébrations en l’honneur de la Miséricorde divine, chaque deuxième dimanche du mois en anglais, et en polonais chaque troisième dimanche. En outre, chaque jeudi, les fidèles y récitent la neuvaine à la Miséricorde divine. Retraites, conférences et pèlerinages se sont multipliés, permettant d’approfondir tous ces sujets spirituels.

Le père Pytel tombe malade en 1995. Toux incessantes, problèmes respiratoires, grosse fatigue… Un électrocardiogramme puis un examen Doppler révèlent qu’une valve aortique est fortement rétrécie à cause d’un dépôt calcaire : le débit sanguin a chuté de 80 %. Le 8 juin 1995, le docteur Nicholas Fortuin, cardiologue connu de l’hôpital Johns-Hopkins de Baltimore, confirme ce diagnostic et programme une intervention chirurgicale pour le 14 juin suivant. Après l’opération, le docteur Fortuin lui explique qu’il ne peut prévoir quelle va être sa vie, même s’il est certain que des difficultés risquent de se produire. En insistant, le père obtient une précision : le cardiologue ignore ses chances de survie à moyen et court terme.

Pendant les semaines suivantes, les paroissiens prient la bienheureuse sœur Faustine de venir en aide à leur curé. Profitant d’une visite pastorale du pape Jean-Paul II à Baltimore, l’ecclésiastique touche les reliques de Faustine, amenées de Pologne le 8 octobre.

À partir de ce moment, le père Pytel se rend progressivement compte qu’une douleur apparaît lorsqu’il prend le médicament qui lui a été prescrit pour pallier sa faiblesse cardiaque. Il contacte son cardiologue à ce sujet. Le 9 novembre, le père se rend au cabinet. Après un examen préliminaire, le docteur Fortuin procède à un échocardiogramme. Il scrute les résultats et déclare, abasourdi : « Quelqu’un est intervenu en votre faveur. Votre cœur est guéri. » Et d’ajouter : « Vous n’avez plus à subir aucune contrainte ni à prendre de médicaments. Nous nous reverrons dans un an au contrôle […]. Votre cœur est absolument sain. »

Un an plus tard, en novembre 1996, une commission a été formée par l’archevêque de Baltimore afin d’examiner les avis assermentés des médecins et les dépositions des témoins qui ont pris la parole au sujet de cette guérison. Après le procès diocésain, le père Serafim Michalenko, vice-postulateur de la cause de sœur Faustine aux États-Unis, est venu récupérer les documents scellés qui ont été portés à Rome en décembre 1996 : huit cents pages de registres médicaux et près de cinq cents pages de documents assermentés.

Patrick Sbalchiero, membre de l’Observatoire international des apparitions et des phénomènes mystiques.


Au delà

Sœur Faustine est une immense sainte. En 1968, le cardinal de Cracovie, Karol Wojtyla, démarre les procédures d’enquête en vue de la béatification de celle qu’il nommera, une fois devenu pape, un « don de Dieu pour notre temps ». La sainte polonaise appartient à la lignée des grands apôtres du Sacré Cœur, depuis sainte Marguerite-Marie Alacoque. L’un des messages de Jésus à Faustine est le suivant : « Dis à l’humanité douloureuse de se blottir dans mon Cœur miséricordieux et je la comblerai de paix. »


Aller plus loin

Ewa K. Czaczkowska, Sœur Faustine, biographie d’une sainte, 1905 – 1938, Paris, Salvator, 2014.


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