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© Shutterstock /Christian Vinces
Les apparitions et interventions mariales
Soufanieh (quartier de Damas)
Nº 199
15 et 18 décembre 1982

Apparitions et message de la Vierge Marie à Myrna (1982)

La maison de Myrna et Nicolas, un jeune couple marié de Damas, attire les foules depuis que les mains de la jeune femme et une petite icône de Marie en leur possession ont spontanément commencé à exsuder une huile aux propriétés guérissantes . Chrétiens et musulmans viennent à genoux prier longuement nuit et jour cette Vierge miraculeuse. Marie apparaît alors à Myrna et lui délivre un message qui vient éclairer cette série d’événements mystérieux.


Les raisons d'y croire

  • Le comportement de Myrna montre qu’elle ne recherche absolument pas le sensationnel : lorsque Marie lui apparaît la première fois, elle prend spontanément la fuite. Les personnes présentes alors sont témoins de sa panique.

  • Le 18 décembre 1982, lorsque la Vierge apparaît une seconde fois et délivre son message, un magnétophone enregistre tout. La Vierge parle à travers les lèvres de Myrna à la première personne. Myrna est à ce moment dans un état second : par la suite elle ne se souviendra pas en détail du message que sa bouche a délivré. À nouveau, plusieurs personnes assistent à cette scène.

  • Le message que la Vierge délivre vient expliquer ce qui a débuté le mois précédent : les exsudations d’huile . Cette cohérence dans l’enchaînement des événements entourant Myrna en renforce la crédibilité.

  • Les paroles de la Vierge – « Je visiterai davantage les foyers » – seront, elles aussi, confirmées. En effet, des centaines de milliers d’images de la petite icône sont distribuées gracieusement sur tous les continents, et énormément de personnes, aussi bien en Europe, en Asie, qu’en Amérique, se manifesteront pour demander pourquoi la petite image qu’ils ont reçue suinte abondamment, témoignant ainsi de la réelle présence de Marie chez eux.

  • Parmi les témoins de ces événements, on peut citer le père Joseph Maalouli, père lazariste très respecté à Damas. Il s’est appliqué à consigner jour après jour tous les événements de Soufanieh, dès le début (messages, extases, écoulements, guérisons miraculeuses spirituelles ou physiques…). Il ne se lasse pas de témoigner à qui le veut de ce qu’il a vu de ses propres yeux.


En savoir plus

C’est le début de l’hiver à Damas. Le froid est sec et les avenues reprennent vie quelques heures par jour, quand le soleil troue un ciel bas et lourd. Et pourtant, depuis fin novembre, un quartier est animé : celui de Soufanieh, un quartier chrétien historique qui est l’objet d’une grande curiosité, et même d’une surveillance. On y voit non seulement des rassemblements de foules, des allées et venues, des passages d’officiels dans de longues voitures noires, mais aussi des véhicules jordaniens, libanais, irakiens, et des religieux venus de tout le Proche-Orient.

La porte de la maison des Akhras et des Nazzour est maintenant constamment ouverte, signalée par un petit photophore et une image dans un évidement du mur en pierre. On les connaît bien : des gens simples et sans histoire. Mais voilà que des phénomènes étranges sont apparus au cœur du jeune foyer de Myrna et Nicolas, mariés depuis si peu. La rumeur dit tout et sait tout : il paraît que les mains de cette jeune femme exsudent de l’huile, tout comme une petite icône ! Il n’en faut pas plus pour que chrétiens et musulmans viennent à genoux prier longuement, nuit et jour, cette Vierge miraculeuse qui les honore en ces temps si durs.

Une guerre fratricide fait alors rage au Liban, la situation est instable en Syrie, et des menaces pèsent sur le Proche et Moyen-Orient. Le peuple est inquiet. Mais, là, c’est un havre de paix, d’amitié, et les rassemblements débordent parfois jusque sur le trottoir.

Nous sommes le 15 décembre, et les guirlandes lumineuses sont apparues pour la préparation de Noël. Une célébration eucharistique s’est tenue le soir dans le petit patio bondé, comme tous les jours depuis le 27 novembre, puis les gens sont repartis, mais des amis proches sont restés : quelques jeunes de la chorale Chœur Joie de Damas, ainsi que les pères Zahlaoui et Maalouli, qui canalisent les événements qui se sont produits, grâce à une autorité et un ascendant naturels que tous leur reconnaissent.

Il est environ 23 h 30 et ils sont là pour prolonger encore la prière ; Myrna est debout dans l’angle de la pièce, adossée au mur. Elle sent soudain une main qui, à trois reprises, la pousse dans le dos pour aller sur la terrasse au premier étage. Elle cède et se retrouve assise par terre devant la balustrade qui surplombe la rue, face au jardin public.

Il fait nuit noire, elle tremble sans savoir pourquoi : de peur, de froid ? Elle lève la tête et voit alors une lumière se détacher sur une branche de l’eucalyptus qui est situé au bord de la rivière, de l’autre côté de la rue. La lumière est tellement éblouissante que Myrna se croit en plein jour. Une très belle dame, assise sur la branche, vient d’apparaître. Elle se lève et se dirige vers la terrasse de la maison, traçant derrière elle un sillage de lumière bleue. Elle traverse la balustrade en fer et s’arrête sur la terrasse. Myrna est effrayée, elle crie, se lève, et dévale les escaliers en courant vers le patio, pour rejoindre son mari, le père Zahlaoui et des amis en prière.

Les visiteurs se précipitent au-devant d’elle ; le père réclame le silence. Myrna crie, hors d’elle :

« Père, père, j’ai vu une lumière, et à travers cette lumière une dame que je crois bien être la Vierge, mais je n’ai pas pu soutenir sa vue, tellement j’ai eu peur ! — Écoute, Myrna, dit le père Zahlaoui calmement, si c’est vraiment la Vierge, la Vierge est une maman et une maman ne fait pas peur. Elle a dû te voir effrayée, mais si elle a quelque chose à nous dire, elle reviendra»

Myrna s’apaise ; bien sûr, elle ne comprend pas tout, mais, depuis trois semaines, sa vie n’est plus sa vie, et, d’une certaine façon, que peut-elle faire d’autre ? Elle est dans l’attente de ce qui la dépasse et accepte de se préparer par la prière….

Trois jours plus tard, le 18 décembre, à peu près à la même heure, les mêmes amis et connaissances sont réunis pour prier ensemble, au même endroit ; Myrna est assise et ressent une pression insistante sur son épaule. Elle cède tout de suite, sans attendre, mais ceux qui sont présents la surveillent et la suivent immédiatement dans les escaliers. Myrna est tout à fait rassurée, ils vont la voir, eux aussi, la Sainte Vierge !

La voilà qui arrive, de loin, telle une boule lumineuse, éblouissante, qui, avant de traverser la balustrade de la terrasse, se matérialise en une jeune femme « si belle », dira Myrna, en extase ! C’est la Vierge, elle est devant elle, en suspension, légèrement au-dessus de Myrna qui est tombée à genoux, prête et toute donnée.

On se bouscule un peu, mais, dans un silence absolu, Myrna parle soudain, les yeux fixés sur un point que personne ne voit. Son regard ébloui contemple l’invisible avec ferveur. Elle ânonne longuement des phrases qu’elle semble répéter sans comprendre, sous la dictée, et qui se terminent par : « Priez… priez… priez ! » La Vierge, après avoir délivré son message en arabe, retourne vers l’eucalyptus à reculons, et, arrivée sur la branche, elle disparaît soudainement. Avec elle, le globe de lumière s’efface totalement.

 C’est fini ; Myrna sort de sa première extase. « Vous l’avez-vue ? », demande-t-elle pleine d’espoir. « Comment était-elle ? », lui répond-on. « Mais vous l’avez entendue ?Mais comment était-elle ? », insiste-t-on. « Tout de blanc vêtu, sans voile, mais avec un capuchon rabattu sur la tête, une ceinture et un châle bleu marine qui tombe jusqu’aux pieds. Elle porte un chapelet à la main gauche, enroulé autour de deux doigts, son bras droit le long du corps. » Ils n’ont rien vu, ils n’ont rien entendu, mais la voix de Myrna vient d’être enregistrée, car, oui, ils avaient un magnétophone depuis le premier soir, au cas où, comme l’avait dit le père Zahlaoui, « la Sainte Vierge aurait quelque chose à nous dire ». C’est un enregistrement clair, un message à la première personne : ce n’est pas réellement Myrna qui parle – elle qui ne s’en souvient même plus –, mais elle va, avec tous ses amis, le lire et le relire, et mettre des mois à le comprendre :

« Mes enfants, souvenez-vous de Dieu, car Dieu est avec nous. Vous connaissez toute chose et vous ne connaissez rien. Votre connaissance est une connaissance imparfaite. Mais viendra le jour où vous connaîtrez toute chose comme Dieu me connaît. Faites le bien à ceux qui font le mal et ne faites du tort à personne. Je vous ai donné de l’huile plus que vous n’en avez demandé. Et je vais vous donner quelque chose de bien plus fort que l’huile. Repentez-vous et croyez et souvenez-vous de moi dans votre joie. Annoncez mon Fils, l’Emmanuel ! Qui l’annonce est sauvé, qui ne l’annonce pas, sa foi est vaine. Aimez-vous les uns les autres. Je ne demande pas de l’argent à donner aux Églises, ni de l’argent à distribuer aux pauvres (Atloubou El Mahaba), je demande l’amour. Ceux qui distribuent leur argent aux Églises et aux pauvres, sans qu’ils aient l’amour, ceux-là ne sont rien ! Je visiterai davantage les foyers. Je ne demande pas que l’on construise une église mais un lieu de pèlerinage. Car ceux qui vont à l’église n’y vont pas toujours pour prier. Donnez, ne privez personne de ceux qui demandent secours, priez… priez… priez ! »

C’est l’étonnement et la joie, sûrement, mais aussi l’embarras, et chacun y va de ses questions, de ses interprétations. Ce que les prêtres vont comprendre, c’est que ce message est bien en lien avec les événements de novembre 1982, qu’ils ne s’expliquent toujours pas. Il n’y a pas de déconnexion mais un début d’indication, de beaucoup de signes, la perspective d’un chemin qu’ils vont devoir ouvrir à Myrna pour la préparer aux étapes de cette rencontre intime avec la Sainte Mère du Christ, puisque c’est bien elle qui a été choisie. Et ils vont s’y employer avec un tact infini.

La première question de Myrna relisant le message sans en comprendre le sens sera : « Mais qui est l’Emmanuel ? » Puis, comme une charade, et comme si la Vierge lisait dans leur cœur, ils se rendent compte qu’elle répond aux questions qu’ils se posent tous : de l’huile, oui, mais jusqu’à quand et pour quoi ? Une église, peut-être ? Un sanctuaire ? Un lieu de charité pour les plus pauvres ? Qui pouvait répondre, qui était habilité à le faire ?

Mais Marie les guidait, Marie qui allait « visiter les foyers ». Comment ? Des mois après, ils comprendront quand des centaines de milliers d’images de la petite icône seront distribuées gracieusement sur tous les continents et que des appels viendront d’Europe, d’Asie, d’Amérique, pour demander pourquoi la petite image suinte abondamment chez eux. Marie les visitait, eux aussi, à sa façon, discrète, délicate, mais pleine de miséricorde.

Depuis lors et jusqu’à aujourd’hui, Myrna ne cessera de dire : « Je n’ai pas choisi mon chemin, c’est le Seigneur qui me l’a tracé. »

Jean-Claude et Geneviève Antakli, écrivains et biologistes, ont interviewé personnellement et à plusieurs occasions Myrna Nazzour.


Au delà

De ce 18 décembre 1982, nous retiendrons les mots du prêtre : « Ces révélations privées sont comme des signes des temps, des signes de l’Esprit et de l’Église du Christ pour expliquer la foi. La révélation qui traverse l’Ancien et le Nouveau Testament s’est achevée à la mort du dernier apôtre, saint Jean. La Révélation est donc close et l’on ne peut rien y ajouter. Ces manifestations qui s’attachent à vous, Myrna, ne font pas autorité, mais il est indéniable qu’elles sont un secours du ciel pour éclairer le peuple, au cœur d’un monde enténébré où règne la confusion. »

En effet, saint Paul a dit aux Thessaloniciens : « Ne méprisez pas les dons de prophétie, mais retenez-les comme une manifestation directe du Saint-Esprit. »


Aller plus loin

Jean-Claude Antakli, Itinéraire de Myrna Nazzour en France, Éditions du Parvis, 2016.


En complément

  • Geneviève et Jean-Claude Antakli, Dieu existe. Ses merveilles étincellent sous nos yeux, Éditions du Parvis, 2020.

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