
28 août, année C
Saint Vivien de Saintes (Ve siècle) apparaît au roi Théodoric
En 419, Toulouse devient la capitale des Wisigoths, ariens pour la plupart. Les exactions contre les catholiques commencent alors. Elles vont durer des années.
En 450, poussés à bout, les habitants de Saintes (France, Charente-Maritime) se soulèvent contre les troupes de Théodoric Ier, roi des Wisigoths.
Celui-ci, furieux, met le siège devant Saintes dont les murailles s'écroulent bientôt.
Théodoric emmène captifs à Toulouse les notables de Saintes. Le deuxième évêque du diocèse, Vivien, solidaire des siens, se joint aux prisonniers, accompagné uniquement d'un petit chariot attelé de deux bœufs.
Parvenu à Toulouse, un voleur lui dérobe ses bœufs. Mais tout à coup cet homme ne peut plus se mouvoir, ses pieds étant collés au sol par une force invisible. En même temps, une lumière brille à l'endroit où il a caché les bêtes. Voyant le doigt de Dieu dans un tel prodige, il revient sur ses pas et va trouver le saint à qui il avoue son larcin.
Ce miracle parvient aux oreilles de Théodoric. celui-ci convoque le saint et l'invite à sa table.
Lors du repas, les évêques présents, tous Ariens, offrent successivement la coupe au monarque, selon leur usage. Arrive le tour de Vivien ; mais ce dernier refuse de prendre la coupe. Théodoric devient enragé. « Prince, lui dit le saint, ministre des autels, je ne puis offrir le calice des autels qu'aux enfants de l’Église ».
Le roi prend ces mots comme une insulte et promet de se venger. Vivien est raccompagné chez lui sans ménagement. Pendant ce temps-là, Théodoric, ivre, s'est lourdement endormi.
Soudain Vivien lui apparaît en songe. Cette vision frappe Théodoric d'une terrible épouvante. Celui-ci, « à demi mort de frayeur », est réveillé dans un état de grande angoisse.
L'homme ne se reconnaît plus. La colère et les menaces de la veille font place en lui au respect et à la bienveillance. Théodoric s'est miraculeusement converti.
« Bienheureux Pontife », dit-il à l'évêque de Saintes, « veuillez oublier nos excès. En réparation, nous vous accordons l'objet de vos désirs. Nous sommes disposé à ne rien refuser de ce qui peut vous être agréable ». Vivien obtient la délivrance des habitants de Saintes qui lui est accordée sur-le-champ.
Charles Lécrivain, « Un épisode inconnu de l'histoire des Wisigoths », Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, t. 1, 1889. p. 47-51.