Saint Nectaire d'Egine (1846-1920) démarre un moteur hors d'usage

En 1859, Anasthase Képhalas, le futur saint Nectaire d'Égine, traverse un moment difficile. Élevé par sa grand-mère qui vient de mourir, son père devenu aveugle est sans emploi. L'adolescent veut tenter sa chance à Constantinople (actuelle Istanbul, Turquie).

Sans argent, avec un maigre baluchon pour seul bagage, le voici sur le port où il compte embarquer. Il prie sans arrêt, sachant que le Ciel l'écoutera.

Il repère un bateau en partance pour Constantinople. Mais les hommes d'équipage s'affairent en parlant fort : le moteur refuse de démarrer. Apercevant Anasthase, le capitaine lui demande : « C'est pour où ? » « - Pour la Ville, monsieur » « - Ceux qui n'ont pas d'argent ne vont pas à la Ville. »

Anasthase ne répond pas. Il serre la petite croix de bois qu'il porte au cou. Rien à faire, le moteur est hors d'usage.

Le regard du capitaine croise alors celui du saint dont les yeux brillent d'un « éclat inhabituel », comme des « veilleuses d'icônes », selon les mots du marin.

Le capitaine lui fait signe de monter sur le pont. D'un bond, Anastase se trouve sur le bateau et à l'instant où il pose le pied sur le pont, le moteur démarre, comme mis en branle par une force inconnue. Les matelots hurlent de joie.

Anasthase loue le Seigneur.