Saint Géraud d’Aurillac sauve un porcher

Vers 960/980, un guerrier appelé Tatil, pénètre dans le bourg de Varen (France, Tarn-et-Garonne), entouré de ses hommes. Il vient de massacrer ses ennemis sans pitié. On voit en lui un « tyran furieux ».

La troupe hirsute se dirige vers le doyenné bénédictin dépendant de l’abbaye d’Aurillac (France, Auvergne, Cantal). Les moines présents sur les lieux sont pris à partie. Tatil exige d’eux le gîte et le couvert. En cas de refus, on les menace de mort.

Sentant le danger, les contemplatifs expliquent qu’ils ne peuvent assurer l’hospitalité à tant d’hommes. 

Aussitôt, les cavaliers s’emparent des cochons leur appartenant, empoignent rudement le porcher sans ménagement et le jettent à terre. 

Cruels, ils décident de lui crever les yeux. L’un d’eux plante un couteau dans l’un des yeux du pauvre homme. Celui-ci hurle de douleur. Mais cela ne suffit pas : il faut punir la témérité des religieux en lui ôtant définitivement la vue !

Or, le porcher est un grand chrétien. Il sait qu’avec l’aide du Seigneur, saint Géraud protège ses fondations, son abbaye, ses amis. Soudain, il se met à implorer son secours à haute voix. 

Les cavaliers, étrangers à la pitié, savent pourtant la puissance des bienheureux et ont entendu parler de ce saint Géraud ! Lorsqu’ils entendent son nom dans la bouche de leur victime, ils sont pris d’effroi. Ils reculent, remontent à cheval et disparaissent à toute allure. Par saint Géraud, Dieu vient de sauver le porcher qui s’est aussitôt agenouillé pour rendre grâce. 

Géraud, né en 855 dans une famille noble, riche et puissante, est l’un des rares saints laïcs de l’époque. Sa mère, Adeltrude de Quercy, a également été canonisée. 

Il mène une vie chrétienne exemplaire sans jamais devenir religieux. Sa charité envers les serfs est légendaire. Il fonde l’abbaye bénédictine d’Aurillac où étudiera Gerbert d’Aurillac (946-1003), connu sous le nom de Sylvestre II, pape de l’an mil. 

Saint Géraud est aveugle quand il rend son âme à Dieu en 909.