
Saint Cybard d'Angoulême (504-581) ressuscite et libère un pendu
Au VIe siècle, Cybard, ermite sous les remparts d'Angoulême (France, Charente), est dérangé par maints visiteurs : il jouit d'une grande réputations de sainteté. Un jour, un voleur de la région est condamné à mort sans procès équitable. Cybard se rend chez le comte d'Angoulême pour le supplier d'accorder la vie à cet infortuné. Mais le comte refuse. La sentence sera exécutée le lendemain. A l'heure prévu, le comte et de nombreux habitants assistent au macabre spectacle. Cybard ne s'y rend pas mais y envoie un moine en lui disant : « Sachez, mon frère, que ce que l’homme nous a refusé, Dieu nous l’accordera ». Lorsque le frère parvient sur place, il est trop tard : le voleur a été pendu et la foule se retire. Les yeux fixés sur la potence, le moine se rappelle les paroles de Cybard. Soudain, la corde se rompt d’elle-même, ainsi que les chaînes liant les membres du condamné ; celui-ci tombe à terre, vivant. Le moine s’empresse de lui dire que Dieu lui a rendu la vie puis le conduit devant Cybard. Le saint fait savoir au comte qu'il l'invite dans sa grotte. Là, il lui présente « vivant » et converti, le pauvre homme qu’il reconnaît parfaitement, et qu’il avait laissé pour mort peu auparavant. Le comte, « frappé de stupeur », se jette aux pieds du saint en lui promettant d’être à l’avenir plus docile à ses requêtes.
Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre 6 (VIe siècle) ; Jean Combes (dir.) et Michel Luc (dir.), La Charente de la Préhistoire à nos jours (ouvrage collectif), St-Jean-d'Y, Imprimerie Bordessoules, coll. « L'histoire par les documents », 1986.