
La conversion de Sainte Pélagie, comédienne et païenne.
Au commencement, il y a une comédienne, païenne, frivole, mondaine et superficielle, mène une existence à Antioche éloignée des choses de la foi : Pélagie (vers 430-457), couverte de bijoux et de soieries.
En 453, elle entre dans une église de la ville pour se moquer des croyants. Ce jour-là, à cet instant, saint Nonnus (+ 471), évêque d’Edesse, ancien moine de Tabennisiot et futur évêque d’Héliopolis (Basse-Egypte) y prononce un sermon dans lequel il vilipende les péchés de la « grande Babylone », la prostituée.
Les gens présents n’en croient pas leurs yeux : la comédienne marque un temps d’arrêt, se tait, reste immobile des minutes durant, littéralement pétrifiée, puis se met à pleurer. Dieu a touché son cœur. Sa vie vient de basculer.
Peu après, elle demande le baptême, puis, trois jours plus tard, distribue ses biens aux nécessiteux. Désireuse d’expier ses erreurs, elle prend la direction du désert du Sinaï où elle devient ermite, vivant plusieurs années un incroyable ascétisme. Elle reçoit des foules de visiteurs venant lui demander son aide spirituelle. Afin de ne pas jeter le trouble, elle se fait passer pour un homme : Frère Pélage.
En octobre 457, un diacre d’Antioche frappe à sa porte mais personne ne répond : Pélagie vient de rendre son âme à Dieu. L’évêque Nonnus accoure en plein désert pour lui rendre les derniers hommages et ensevelir son corps.
Source : d’après l’abbé Alban Butler, Vie des Pères, martyrs et autres principaux saints, tirés des actes originaux et des monuments les plus antiques, avec des notes historiques et critiques, Paris, 1834.