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Dimanche 13 octobre 2024

Les 16 hosties miraculeuses de Bruxelles

A la fin de 1369, un certain Jonathas d’Enghien, de Bruxelles (Belgique), décide de dérober des hosties pour se venger du clergé local qu'il n'aime pas.

Pour commettre son forfait, il soudoie un voleur nommé Jean de Louvain, qui a l'habitude d'entendre la messe. Celui-ci se rend à l’église Sainte-Catherine de Molenbeek Saint-Jean où il fracture le tabernacle et dérobe seize hosties.

Peu de temps après, Jonathas est assassiné dans son jardin. Sa veuve quitte alors Enghien pour Bruxelles où elle remet les hosties volées à des complices. Ensemble, ils veulent venger Jonathas en pratiquant un acte sacrilège.

Le Vendredi saint 1370, ils transpercent les seize hosties volées à coups de dague. Aussitôt, du sang frais jaillit des saintes espèces.

De peur d’être confondus par la police, les profanateurs corrompent une pauvre femme et lui disent de cacher les hosties à Cologne (Allemagne). Celle-ci, croyante, reçoit la visite d'un ange qui lui dit de ne pas accomplir la besogne dont elle a été chargée. Prise de remords, elle avoue toute l'histoire au curé de l’église de Notre-Dame-de-la-Chapelle à Bruxelles. Les hosties sont ensuite transportées en procession jusqu'à la collégiale de Sainte-Gudule, en présence des autorités ecclésiastiques et civiles.

Entre-temps, les coupables ont été arrêtés et exécutés sur ordre du duc de Brabant. En 1605, Étienne Ydens, chanoine de la collégiale Sainte-Gudule à Bruxelles - l’actuelle cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule -, publie une Histoire du Saint Sacrement de Miracle dans laquelle il relate cette aventure. Le texte est agrémenté de dix-huit gravures attribuées à Adriaen Collaert, membre d’une illustre famille de graveurs d'Anvers (Belgique) ; chacune d'elles raconte un moment du prodige.

L’ouvrage d’Étienne Ydens a connu trois rééditions au cours du XVIIe siècle, dont la dernière en 1670 à l’occasion de la célébration du troisième jubilé de la profanation des hosties. Cet auteur a également réalisé une traduction néerlandaise de son texte en 1608. En 1720, une nouvelle histoire du Saint Sacrement de Miracle voit le jour, sous la plume d'un autre chanoine de Sainte-Gudule, Pierre de Cafmeyer.

La dévotion aux reliques eucharistiques s'est perpétué à Bruxelles tout au long du XIXe siècle et dans la première moitié du XXe.

www.ark.unamur.be

L. Dequeker, Het Sacrament van Mirakel. Jodenhaat in de Middeleeuwen, Louvain, 2000.

Id., Le Sacrement de Miracle. Notice historique, dans A. vanYperseel de Strihou, Le trésor de la cathédrale des Saints Michel et Gudule à Bruxelles, Bruxelles, 2000, p. 13-19.

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