
Le Saint-Sacrement arrête un grave incendie en Italie
Dronero est un petit village bâti sur la rivière Maira, affluent du Pô, dans la province de Coni (Italie, Piémont), loin des grandes axes de communication.
Au XVIe siècle, la région a connu des bouleversements politiques et religieux. Dronero appartient au marquisat de Saluces qui était aux mains des Français jusqu’en 1588 et qui avait fait l’objet d’un échange territorial en 1601 avec la maison de Savoie.
Aussi, l’influence du calvinisme français était-elle devenue réalité dans la région malgré les efforts de l’Eglise pour défendre la présence réelle du Christ dans l’eucharistie, comme ce fut le cas du bienheureux évêque Jean-Juvénal Ancine, ami de saint François de Sales.
Le 3 juin 1631, une habitante veut se débarrasser d’un tas d’herbe sèche. Elle y mit le feu sans en mesurer les dangers. Ce jour-là, le soleil brille et le vent souffle fort. L’incendie se propage de tous côtés dans le quartier ancien et vétuste de Dronero. En peu de temps, 18
maisons sont réduites en cendre. La chapelle du quartier, dédiée à saint Brigitte, commence elle aussi à être la proie du feu. Un capucin présent sur les lieux, le père Maurice de Ceva, se rend compte que l’édifice sera complètement consumé. « Il faut sauver le Corps du Christ dans le tabernacle. », pense-t-il. Qu’à cela ne tienne ! Le prêtre s’élance à travers le brasier, bravant les règles les plus élémentaires de prudence. Dehors, les gens effarés regardent ce spectacle désolant. Tous savent que le religieux ne survivra pas. Certains prient, d’autres hurlent : « Reviens, tout est perdu ! »
Au bout de quelques minutes, qui semblent des heures, le père de Ceva ressort indemne et porte à bout de bras l’ostensoir dans lequel le Saint-Sacrement a été exposé la veille. Il le tend vers les flammes et à mesure qu’il avance ainsi, l’incendie recule ! Les flammes s’éteignent les unes après les autres ! Le récit des faits qui a été rédigé à l’époque explique qu’en un « rien de temps » l’incendie a cessé et que la fumée des cendres éteintes s’évanouissait peu à peu.
Chaque 8 juin, jour de la Fête-Dieu, on organise à Dronero une procession du Saint-Sacrement qui s’achève dans la chapelle de Sainte-Brigitte, miraculeusement préservée des flammes.
En 1844, une plaque de marbre commémorant l’événement a été apposée sur l’un de ses murs.
Source : d’après Giuseppe Manuel di San Giovanni, Memorie Storiche di Dronero e della Valle Maira, Marino e Gantin, 1868 ; abbé Jean Ladame, Prodiges eucharistiques, du VIIIe siècle à nos jours, Familles et Eucharistie, 1981, p. 75-77.