
Le miracle eucharistique à Amsterdam en 1345
16 mars 1645. En ce Mardi saint, Ysbrand Dommer, habitant dans la Kalverstraat (rue du Calvaire) à Amsterdam (Pays-Bas) ne pense qu’à une chose : guérir. Le pauvre est très malade et les médecins du temps n’ont pas réussi à soulager ses maux.
Après l’heure des vêpres, en fin d’après-midi, un prêtre lui apporte la communion en viatique. Mais quelques instants plus tard, Ysbrand est pris de vomissements. Son épouse, qui reste à son chevet, vide alors le contenu du seau dans le feu de la cheminée sans s’apercevoir qu’il a involontairement rejeté l’hostie.
Le lendemain, le temps est froid et cette femme veut attiser le feu. Parvenue dans la cuisine, elle pousse un cri : l’hostie, intacte à quelques centimètres au-dessus des flammes, resplendit d’une belle lumière. Elle parvient à s’en emparer et la dépose sur un linge propre, qu’elle place dans un coffre en bois puis court chercher le curé de sa paroisse, Saint-Nicolas.
Le prêtre constate les faits et décide d’emporter l’hostie jusqu’à son église. Il la dépose dans un petit récipient et part. Parvenu à mi-chemin, il se rend compte que l’hostie a disparu ! Pourtant, le récipient est resté clos ! Il rebrousse chemin et retrouve le Corps du Seigneur dans le coffre en bois où la maîtresse de maison l’avait mis. Le curé tente par trois fois d’emporter l’hostie hors de la maison : il la retrouve à chaque fois à son emplacement initial.
Le lendemain, Jeudi saint, les témoins du miracle déposent sous serment ; le bailli du pays d’Amstel et le chevalier Van Boeckhorst certifient l’authenticité de leurs récits. La semaine suivante, Jan van Arckel, évêque d’Utrecht (Pays-Bas), enquête sur place. Quelques mois plus tard, il promulgue un document attestant l’origine surnaturelle des faits et autorise la divulgation de ceux-ci. Pendant ce temps, Ysbrand recouvre la santé. Pour remercier le ciel, il offre au clergé le terrain sur lequel est bâtie sa maison afin qu’on y érige une chapelle où sera déposée la sainte hostie. En attendant la fin des travaux, celle-ci est exposée à la vénération dans l’église Saint-Nicolas.
L’hostie miraculeuse est bientôt transportée en procession de l’église paroissiale à la nouvelle chapelle nommée le « Lieu saint », itinéraire baptisé « voie sainte ». Une cérémonie de ce type se tient alors une fois l’an. En 1452, un incendie ravage la chapelle mais l’ostensoir contenant l’hostie du miracle est totalement préservé des flammes sans que l’on comprenne comment. En 1665, le conseil municipal d’Amsterdam autorise le père Jan van der Mey à transformer en chapelle une des salles d’un ancien couvent. On y transfère alors le précieux ostensoir qui est volé peu après.
Aujourd’hui encore, une procession silencieuse a lieu chaque année en mémoire de ce miracle, dans la nuit précédant le dimanche des Rameaux.
Source : d’après abbé Jean Ladame, Prodiges eucharistiques, du VIIIe siècle à nos jours, Familles et Eucharisties, 1981, p. 103-106.