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© Unsplash/Anne James
Dimanche 28 mai 2023

En 1650, une hostie résiste miraculeusement à un incendie

Le 16 avril 1650 (mardi de Pâques), à deux heures du matin, le père Bonaventure, franciscain du couvent de Morrovale (Italie, Marches), est réveillé en sursaut par un crépitement épouvantable. Il se précipite dans le couloir de sa cellule mais ne voit personne. « Le bruit vient du dehors », estime-t-il. Il ouvre sa fenêtre et découvre un spectacle horrible : l’église du couvent est ravagé par un incendie. Les flammes atteignent la hauteur du clocher.

Les secours s’organisent tant bien que mal, en vain. L’incendie va durer sept longues heures, ne laissant, au matin, qu’un « amas de décombres fumants ».

Le père Jérôme, supérieur provincial, accourt sur les lieux dès qu’il apprend la nouvelle. La mort dans l’âme, il inspecte ce qui fut, encore jusqu’au jour précédent, une belle église franciscaine.

Il faut néanmoins tenter de sauver ce qui, éventuellement, pourrait l’être. Le supérieur demande à deux religieux de fouiller les décombres. Pendant dix jours, ils s’affairent dans un monceau de gravats, puis se rendent à l’évidence : tout a été consumé par les flammes.

Baptiste d’Ascoli, l’un des deux frères chargés de cette tâche, a consacré la grande hostie qu’il a déposée dans le ciboire du maître-autel à la fin de la messe, le samedi précédent. Le 27 avril, il parvient contre toute attente à soulever un gros morceau de marbre arraché par la violence de l’incendie.

Dans une cavité située au-dessous de ce bloc, il découvre le Saint-Sacrement, reposant intacte, immaculé, sur le corporal qui, quant à lui, a beaucoup souffert de la chaleur. Le pied et la coupe du ciboire ont totalement fondu. Seul le couvercle a résisté aux flammes.

La nouvelle du prodige se répand partout dans la région. Les jours suivants, des milliers de personnes viennent à Morrovalle pour voir de leurs yeux les lieux du miracle.

Alerté à son tour, le pape Pie IV ordonne une enquête. Les 5 et 6 mai 1650, Mgr Ludovic, évêque de Bertinoro et Mgr Christophe Bartoli, chancelier de la Sainte Eglise de Lorette, mènent leurs investigations. Leur avis est entièrement positif. Pie IV charge alors cinq cardinaux d’examiner la procédure d’un point de vue canonique puis, après avoir reçu leur avis, promulgue une bulle le 19 septembre 1650, reconnaissant le miracle eucharistique et accordant l’indulgence plénière aux fidèles qui visiteront le couvent de Morrovale aux jours anniversaires de l’incendie, les 16 et 17 avril. Le pape ordonne également que ces jours-là, en ce couvent, soit célébré l’office de la Fête-Dieu à perpétuité.

Source : d’après abbé Jean Ladame, Prodiges eucharistiques, du VIIIe siècle à nos jours, Familles et Eucharistie, 1981, p. 112-115.

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