Je m'abonne
© iStock/Getty Images Plus/Chonlatee Sangsawang
Numéro 119

La prison et le jugement

« Contemple-moi dans la prison où Je passai une grande partie de la nuit. C’est là que les soldats, joignant les paroles aux actes, vinrent m’insulter, se moquer de moi, m’outrager, et me frapper à la tête et sur tout le corps. Lassés enfin, ils m’abandonnèrent seul et lié, dans ce lieu obscur et humide. Pour siège ils me donnèrent une pierre où mon corps endolori fut saisi par le froid. »

« Comparons ici la prison avec le tabernacle, et surtout avec le cœur de ceux qui me reçoivent. Dans la prison, Je ne passai qu’une partie de la nuit. Mais au tabernacle … combien de jours et de nuits ? Dans la prison Je fus insulté et maltraité par les soldats qui étaient mes ennemis. Au tabernacle, que de fois ne le suis-Je pas par des âmes qui m’appellent leur Père, mais qui se comportent si peu comme des enfants ! Dans la prison, Je souffris le froid et le sommeil, la faim et la soif, la douleur et la honte, la solitude et l’abandon. Et Je vis, dans la suite des siècles, tant de tabernacles où me manquerait l’abri de l’amour, tant de cœurs glacés qui seraient, pour mon corps blessé et transi, ce que fut la pierre de la prison ! »

« Que de fois aussi, J’aurai faim des âmes, de leur fidélité, de leur générosité. Sauront-elles apaiser cette faim ardente par cette petite victoire sur elles-mêmes ou cette légère mortification ? Sauront-elles soulager ma tristesse par leur tendresse et leur compassion ? Sauront-elles, quand viendra quelque moment plus douloureux à leur nature, lorsqu’elles auront à supporter une souffrance quelconque, un oubli, un mépris, une contrariété, une peine d’âme ou de famille, me dire du fond de l’âme : « Ceci sera pour adoucir votre tristesse, pour vous accompagner dans votre solitude ! »… Ah ! Si elles savaient ainsi s’unir à moi, avec quelle paix elles traverseraient la difficulté, comme leur âme en sortirait fortifiée, et combien mon Cœur en serait consolé et soulagé ! »

Au petit matin, Jésus est emmené chez Caïphe, puis Pilate et Hérode :

« Pilate est le type de ces âmes qui, ballotées entre l’impulsion de la grâce et celle de leurs passions, se laissent dominer par le respect humain et l’amour excessif de soi. Se trouvent-elles en face d’une tentation ou d’une occasion dangereuse ? Elles s’aveuglent elles-mêmes et raisonnent jusqu’à se persuader peu à peu qu’il n’y a aucun mal ni aucun péril, qu’elles ont assez de sagesse pour en juger et n’ont besoin d’aucun conseil ! Elles craignent de paraître ridicules aux yeux du monde, elles manquent d’énergie pour se vaincre et, passant à côté de la grâce, elles tombent d’une occasion dans une autre et en viennent, comme Pilate, à me livrer à Hérode. »

Carême 1923
La rédaction vous conseille
Précédent
Voir tout
Suivant
Je m'abonne
Copyright 2025 – Marie de Nazareth