Je m'abonne

Ne crains pas, Joseph

21 décembre 2025
Couleur liturgique
4ème Dimanche de l'Avent

Première lecture

Is 7, 10-16

Lecture du livre d’Isaïe

En ces jours-là, le Seigneur parla ainsi au roi Acaz : « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu, au fond du séjour des morts ou sur les sommets, là-haut. » Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. » Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). De crème et de miel il se nourrira, jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien. Avant que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, la terre dont les deux rois te font trembler sera laissée à l’abandon. »

Psaume

Ps 23 (24), 1-2, 3-4ab, 5-6

Lecture du livre des Psaumes

Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire !

Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants ! C’est lui qui l’a fondée sur les mers et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles.

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction, et de Dieu son Sauveur, la justice. Voici le peuple de ceux qui le cherchent ! Voici Jacob qui recherche ta face !

Deuxième lecture

Rm 1, 1-7

Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Paul, serviteur du Christ Jésus, appelé à être Apôtre, mis à part pour l’Évangile de Dieu, à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome.

Cet Évangile, que Dieu avait promis d’avance par ses prophètes dans les saintes Écritures, concerne son Fils qui, selon la chair, est né de la descendance de David et, selon l’Esprit de sainteté, a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur.

Pour que son nom soit reconnu, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre, afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés.

À vous qui êtes appelés à être saints, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ.

Évangile

Alléluia. Alléluia. Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Alléluia.

Mt 1, 18-24

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec- nous ».

Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.

Méditer avec les carmes

Ne crains pas, Joseph

Une ombre s’est glissée dans le bonheur de Joseph. Désormais Marie est perdue pour lui : il va se retrouver seul, et elle aussi sera seule pour toujours. Tout cela est si inattendu, si mystérieux et si incroyable que Joseph ne sait plus que faire ; mais c’est là que sa sainteté et sa sagesse spirituelle apparaissent en pleine lumière. C’est là qu’il réagit en homme juste, pleinement ajusté au vouloir de Dieu.

Dans l’incertitude, sa première réaction est de s’arrêter à la solution la plus respectueuse de la personne de Marie. C’est le réflexe d’un homme bon, au cœur grand. Il respecte trop Marie pour la vouer à la réprobation de tout le village, et il respecte trop la loi de Dieu pour fonder un foyer sur des bases aussi incertaines. Il va donc simplement, mais la mort dans l’âme, rendre à Marie sa liberté.

Cette grandeur d’âme de Joseph s’enracine en Dieu, et Dieu vient au devant de son serviteur : il lui révèle son dessein. Dès lors tout s’éclaire : Joseph comprend le silence de Marie, il saisit d’une seule intuition de foi ce que Dieu attend d’elle et ce que Dieu attend de lui. Dieu, de nouveau, les réunit pour les insérer tous deux au cœur de l’histoire du salut. Elle donnera au Messie sa chair et ses traits ; lui, fils de David et charpentier, sera là pour lui donner légalement un nom dans la lignée royale de David.

Respect maximum des personnes, accueil docile des initiatives de Dieu : telles ont été les réactions de Joseph devant le mystère de la maternité de Marie. Et c’est bien ainsi qu’il nous faut à notre tour approcher du mystère de l’action de Dieu en nous, chez les autres et dans le monde. C’est bien ainsi qu’il faut nous situer, dans la foi, face à la venue du fils de Dieu. La maternité de Marie a été depuis le début enveloppée de silence, comme toutes les grandes œuvres de Dieu, et ce silence qui voile l’incarnation de Jésus, personne jamais ne pourra le percer. Il nous faut, comme Joseph, y entrer par le oui de l’adoration.

La maternité de Marie n’a pas d’autre explication que l’amour de Dieu pour le monde et le choix infiniment libre qu’il a fait d’une femme pour l’associer intimement à son œuvre de recréation. Et puisque c’est Dieu lui-même qui a fait ce choix, puisque c’est lui qui a aimé, voulu et préparé Marie, ne craignons pas, spécialement à quelques jours de Noël, de l’accueillir chez nous, de lui faire une place dans notre souvenir, dans notre prière et dans notre cœur, oui dans notre cœur, car tout ce qui nous viendra par elle portera la marque de l’Esprit Saint.

Frère Jean, o.c.d.

Précédent
Voir tout
Je m'abonne
Copyright 2025 – Marie de Nazareth