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17 avril 2025
Couleur liturgique
Jeudi Saint

Première lecture

Is 61, 1-3a.6a.8b-9
Lecture du livre d’Isaïe

L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur, et un jour de vengeance pour notre Dieu, consoler tous ceux qui sont en deuil, ceux qui sont en deuil dans Sion, mettre le diadème sur leur tête au lieu de la cendre, l’huile de joie au lieu du deuil, un habit de fête au lieu d’un esprit abattu. Vous serez appelés « Prêtres du Seigneur » ; on vous dira « Servants de notre Dieu ». Loyalement, je vous donnerai la récompense, je conclurai avec vous une alliance éternelle. Vos descendants seront connus parmi les nations, et votre postérité, au milieu des peuples. Qui les verra pourra reconnaître la descendance bénie du Seigneur.

Psaume

Ps 88 (89), 20ab.21, 22.25, 27.29
Lecture du livre des Psaumes

Ton amour, Seigneur, sans fin je le chante !

Autrefois, tu as parlé à tes amis, dans une vision tu leur as dit : « J’ai trouvé David, mon serviteur, je l’ai sacré avec mon huile sainte.

« Ma main sera pour toujours avec lui, mon bras fortifiera son courage. Mon amour et ma fidélité sont avec lui, mon nom accroît sa vigueur.

« Il me dira : “Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut ! ” Sans fin je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle. »

Deuxième lecture

Ap 1, 5-8
Lecture du livre de l’Apocalypse

À vous, la grâce et la paix, de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, le prince des rois de la terre.

À lui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, qui a fait de nous un royaume et des prêtres pour son Dieu et Père, à lui, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. Amen. Voici qu’il vient avec les nuées, tout œil le verra, ils le verront, ceux qui l’ont transpercé ; et sur lui se lamenteront toutes les tribus de la terre. Oui ! Amen !

Moi, je suis l’Alpha et l’Oméga, dit le Seigneur Dieu, Celui qui est, qui était et qui vient, le Souverain de l’univers.

Évangile

Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus ! L’Esprit du Seigneur est sur moi : il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Gloire et louange à toi, Seigneur Jésus !

Lc 4, 16-21
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.

Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

Méditer avec les carmes

Dans la synagogue de Nazareth

« Aujourd’hui » : c’est le premier mot et le mot-clé de la première homélie de Jésus dans la synagogue de son enfance. La communauté s’était rassemblée pour un sabbat tout ordinaire, et le texte d’Isaïe que Jésus lecteur avait proclamé était depuis longtemps dans les mémoires ; mais le commentaire de Jésus éveille tout de suite l’attention de ces hommes et de ces femmes qui le connaissaient tous comme le fils de Joseph.

« Aujourd’hui, dit Jésus, cette écriture est accomplie dans vos oreilles », accomplie pour vous qui l’entendez et au cœur même de votre écoute. Et comment s’accomplit-elle ? Parce que Jésus s’applique à lui-même la parole du prophète : « l’Esprit du Seigneur est sur moi, il m’a conféré l’onction » pour une œuvre de liberté, de lumière et de miséricorde.

Quelle foi il aurait fallu ce jour-là aux gens de Nazareth pour accepter pareille révélation, pareille identification de Jésus au Messie attendu, et pour repartir chez eux en se disant : « le fils du charpentier est habité par l’Esprit de Dieu ; le fils de Joseph a inauguré aujourd’hui la libération d’Israël ! »

« Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Tous lui rendaient témoignage », et donc le regardaient déjà avec sympathie, « et ils s’étonnaient de la grâce qui sortait de sa bouche » : c’était bien en effet la grâce de Dieu qu’il annonçait à tous.

Mais ils en resteront, ce jour-là, au stade de l’étonnement ; puis, très vite, la colère grondera en eux, quand Jésus parlera d’offrir son message et ses miracles également aux païens, comme au temps d’Élie et d’Élisée.

Quel acte de foi le Christ-Messie nous demande, lorsqu’il redit, au cœur de notre liturgie : « L’Esprit du Seigneur est sur moi », et lorsqu’il affirme : « Aujourd’hui cette écriture est accomplie en vos oreilles » !

Si « aujourd’hui » est pour nous aussi le jour du salut, si aujourd’hui encore la parole de Jésus doit trouver son accomplissement, cela signifie qu’il faut nous identifier, à notre tour, non pas, comme Jésus, au Prophète porteur de l’Esprit, mais aux auditeurs visés par le prophète, aux croyants visités par Jésus : les pauvres, les captifs, les aveugles et les opprimés.

Aujourd’hui, en effet, Jésus nous trouve pauvres d’espérance et de joie, las d’attendre et de demander, et il vient à nous, rayonnant de gloire, avec une bonne nouvelle : il envoie d’auprès du Père l’Esprit Paraclet, pour qu’il soit à jamais avec nous.

Aujourd’hui nous montrons à Jésus les chaînes de notre cœur, tout ce qui nous rive à un passé pourtant déjà révolu et pardonné, tout ce qui paralyse notre amour dans le quotidien, tout ce qui retient l’élan de notre confiance face à l’avenir personnel et communautaire.

Aujourd’hui nous tâtonnons, comme des aveugles, dans notre propre vie de louange et de service, mais le Ressuscité « illumine les yeux de notre cœur » et nous donne l’Esprit « pour nous faire connaître les dons que Dieu nous a faits ».

Aujourd’hui enfin nous plions sous le joug de nos propres passions ou nous nous sentons communautairement esclaves de notre passé, parce que le pardon tarde, parce que la miséricorde s’arrête à mi-chemin, parce que nous n’osons plus espérer avec ceux qui nous ont blessés.

Et Jésus nous apporte sa liberté de Fils heureux dans la maison du Père. Il nous fait don de son amour sans frontières, sans reprises, sans lassitude, et il nous offre une joie que personne ne pourra nous ravir.

En retour, il ne nous demande qu’une chose, toute simple mais porteuse de certitude et de paix : garder « les yeux fixés sur lui » qui baptise dans l’Esprit, garder ensemble les yeux sur lui seul :

Lui, lui, rien que lui, son mystère et son œuvre.

Frère Jean, o.c.d.
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