
Première lecture
Frères, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes membres de la famille de Dieu, car vous avez été intégrés dans la construction qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire, c’est le Christ Jésus lui-même. En lui, toute la construction s’élève harmonieusement pour devenir un temple saint dans le Seigneur. En lui, vous êtes, vous aussi, des éléments d’une même construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit Saint.
Psaume
Par toute la terre s’en va leur message.
Les cieux proclament la gloire de Dieu, le firmament raconte l’ouvrage de ses mains. Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance.
Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s’entende ; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde.
Évangile
Alléluia. Alléluia. À toi, Dieu, notre louange ! Toi que les Apôtres glorifient, nous t’acclamons : tu es Seigneur !
Alléluia.
En ces jours-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze auxquels il donna le nom d’Apôtres : Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, qui devint un traître.
Jésus descendit de la montagne avec eux et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus l’entendre et se faire guérir de leurs maladies ; ceux qui étaient tourmentés par des esprits impurs retrouvaient la santé. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.
Méditer avec les carmes
Jésus aimait la montagne. Après la cohue de ses journées de prédication et de guérisons, il aimait monter pour trouver la solitude, c’est-à-dire pour fêter dans le silence de son cœur d’homme la présence du Père qui ne le laissait jamais seul. Cette fois là, Jésus passa toute la nuit « à prier Dieu ».
Ce qu’il nous appelle à vivre, Jésus l’a vécu ; et la prière de Jésus, la prière telle que Jésus la vivait, a toujours fasciné les chrétiens. En un sens elle est le modèle de notre propre prière ; mais elle est beaucoup plus encore : par l’Esprit Saint, la prière de Jésus devient le lieu de notre prière, et cela, non parce que nous y entrons, mais parce que Jésus lui-même, par son Esprit, nous y introduit.
Nous aimerions connaître sa prière de cette nuit-là, sur la montagne. En réalité nous avons encore mieux : sa prière éternelle, qui devient pour nous prière de chaque jour, parce qu’il nous y fait entrer, « tout éveillés dans notre foi ».
Si nous n’avions que notre prière pour prier, notre louange demeurerait toujours décevante et balbutiante, marquée qu’elle est de « notre faiblesse », comme dit saint Paul ; ce serait toujours la prière de ceux qui ne savent pas prier « comme il faut », comme il faudrait (Rm 8, 26). Mais l’Esprit de Jésus vient en aide à notre faiblesse, et il gémit à l’intime de nous-mêmes par des gémissements au-delà de toute parole, des gémissements qui sont en nous l’écho de la prière filiale de Jésus : « Abba, Père ! »
Nous sommes chaque jour sur la montagne, puisque, dans l’Esprit, Jésus redit en nous sa prière. Jésus est toujours là où nous sommes, quand, par l’amour, nous le rejoignons là où il est, tout éveillés dans notre foi.