Epiphanie : La Vierge jette un filet aux enfers - Tradition populaire roumaine

Ancré dans les premiers siècles du christianisme, le culte marial en Roumanie révèle une foi profonde et populaire où la Vierge, figure de miséricorde et de salut, est invoquée avec confiance, notamment à travers une tradition émouvante qui symbolise son rôle de protectrice des âmes face au mal. Cette dévotion illustre la présence vivante de Marie dans la spiritualité rurale, témoignant de son pouvoir d’intercession au cœur de la vie quotidienne.


Le christianisme roumain est bien antérieur à la conversion des Slaves, il date de l'Empire romain et de l'âge patristique. Il s'agissait alors d'une région marginale de l'empire romain, une région paysanne restée un peu à l'écart de la culture classique et qui fut très lentement évangélisée par des évêques en grande majorité latins[1].

Il existait une curieuse et touchante superstition, en Moldavie et en Bucovine :

Le jour de l'Épiphanie, le prêtre passe bénir les maisons, et les femmes accrochent chacune une touffe de chanvre à la croix du prêtre. Et alors, de ces brins de chanvre ainsi recueillis tous les ans, la Vierge, à la fin du monde, fabriquera un grand filet et le jettera trois fois dans l'enfer ; et toutes les âmes qui auront pu s'y accrocher seront sauvées...[2].


[1] Cf. « La Vierge dans la Littérature populaire roumaine » par Frédéric Tailliez, s.j. (professeur à l'Institut Pontifical Oriental), dans Hubert du Manoir, Maria, tome 2, Beauchêne, Paris 1952, p. 276-277

[2] Cf. « La Vierge dans la Littérature populaire roumaine » Ibid., p. 286


Synthèse F. Breynaert

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