L'organisation du calendrier copte et éthiopien
Le calendrier liturgique copte, enraciné dans l’ère des martyrs et rythmé par les saisons du Nil, célèbre avec une grande richesse les mystères du Christ et la présence maternelle de Marie, dont les nombreuses fêtes mariales témoignent de son rôle central dans la foi et la vie spirituelle de l’Église d’Égypte. À travers ces célébrations, la dévotion à Marie s’exprime dans une tradition vivante, unissant prière, mémoire des saints et espérance chrétienne.
N.B. Le calendrier éthiopien suit grosso modo le calendrier copte.
Les Coptes catholiques ont eu un missel en 1736, puis une première réforme et un nouveau missel en 1898, et enfin un missel en 1971. Les coptes orthodoxes ont des éditions beaucoup plus nombreuses.
L’année copte est datée selon une ère propre
« L’ère des martyrs » qui commence le 29 août 284, jour de l’accession au trône de Dioclétien qui déchaîna la persécution la plus terrible contre l’Église primitive. On a vérifié qu’en Égypte les massacres de chrétiens furent terrifiants, et le nombre des martyrs, très élevé.
L’année copte se divise en 13 mois
12 mois de 30 jours et un mois intercalaire de 5 jours les années bissextiles, placé à la fin de l’année.
L’année liturgique copte commence avec le mois de Tut,
correspondant à notre 11 septembre. Les mois portent un nom copte et un nom arabe.
Les Coptes se basent sur le calendrier julien
(qui en l’an 2000 est en retard de 13 jours sur le calendrier grégorien suivi par l’Église romaine) ; ils n’ont pas suivi la réforme du calendrier grégorien. C’est ainsi que la Nativité qui à l’origine était célébrée avec les autres églises, pour nous le 25 décembre, est maintenant décalée de 13 jours, et il en est de même pour toutes les fêtes fixes.
Les Coptes divisent l’année en trois saisons liturgiques
en relation avec la vie agricole et les inondations du Nil, avec des prières spéciales pour la crue du Nil et la récolte. Celles-ci sont : l’inondation du Nil de 124 jours, 19 juin au 19 octobre ; l’ensemencement (hiver) de 91 jours, 20 oct. au 18 janvier ; la récolte (été) de 151 jours, du 19 janvier au 18 juin.
Les fêtes du Christ
Les 7 grandes fêtes du Christ sont : l’Annonciation, Noël, l’Épiphanie, les Rameaux, Pâques, l’Ascension et la Pentecôte ;
Les 7 fêtes plus petites sont : la Circoncision, le Premier miracle aux noces de Cana, l’Entrée de Jésus au temple, la dernière Cène, l’Entrée de la famille en Égypte, la Transfiguration et le Dimanche de Thomas.
A Jérusalem, la dédicace de l’Église de la Résurrection à Jérusalem 16 toût = 26 septembre ; et l’invention de la Croix : 27 septembre.
Notons que certaines fêtes concernent à la fois Marie et le Christ : l’Annonciation, Noël, la Présentation de Jésus au temple et la Fuite en Égypte.
Les fêtes de Marie
Il n’est pas facile d’énumérer toutes les fêtes mariales contenues dans le calendrier copte et dans les nombreux livres liturgiques. Vansleb, au XVIIe siècle, fut le premier à parler de trente-deux fêtes. Des auteurs postérieurs, récents et moins récents ont exprimé des avis très différents. La difficulté vient du fait que l’idée de fête dans la liturgie copte est très élastique, et ne comprend pas toujours une commémoration véritable avec la messe, l’office, l’homélie, le concours du peuple, les supplications circonstancielles.
Il y a des fêtes communes au Christ et à Marie
les plus importantes sont : l’Annonciation, Noël, la Présentation de Jésus au temple et la Fuite en Égypte.
Les cinq solennités mariales, que l’Église copte a en commun avec les autres Églises sont
: la Conception de Marie qui est fêtée deux fois : le 13 Kîahk (22 décembre) qui n’est qu’un simple mémoire, et le 7 misrî (13 août) ; la Nativité de Marie, 1° bashans (9 mai) ; l’Entrée de Marie dans le temple, 3 Kîahk (12 décembre) ; la Dormition, 21 tubah (29 janvier) et l’Assomption, 16 misrî (22 août).
Le 21 de chaque mois égyptien,
c’est la commémoration de la Dormition.
Le 29 de chaque mois égyptien,
c’est la commémoration de l’Incarnation, qui est aussi l’Annonciation à Marie : le jour de notre salut où Dieu le Verbe s’est uni à notre humanité sans plus jamais s’en séparer, et le jour de la résurrection, le jour où le salut est accompli. C’est donc plus exactement une commémoration du Christ à laquelle Marie est associée.
Les fêtes de dédicaces d’églises mariales.
Leur nombre n’a pas de limite.
La dédicace de la première église au nom de Notre Dame : le 28 juin (21 Baunah). Cette Église aurait été édifiée par les apôtres Paul et Barnabé dans la ville de Philippe.
Citons encore les dédicaces de l’église d’Atrib, à la même date l’église de Dair al-Muharraq, 6 hatur, 15 novembre ; l’église de N.S du Cappadocia, 29 misri, 4 septembre ; l’église de Dair Nahia, 1° bashans, 9 mai, etc.
Les fêtes des saints
Les fêtes des saints sont nombreuses : anges, apôtres, martyrs, évêques, beaucoup sont inconnus aux autres Églises. Une place spéciale est faite à Jean Baptiste, et à Marc l’Évangéliste, premier apôtre d’Égypte.
Mgr Gharib