Raban Maure et la grandeur de la maternité divine

Raban Maure célèbre avec une profonde révérence la maternité divine de Marie, soulignant son rôle unique et immaculé comme Mère du Fils de Dieu incarné, véritable Emmanuel venu habiter parmi nous. En contemplant ce mystère, il nous invite à reconnaître en Marie la gloire et la dignité que lui confèrent sa virginité et sa mission salvifique, source d’espérance pour toute l’humanité.


Raban Maure (†856) gagna le titre de maître de l'Allemagne, praeceptor Germaniae, à cause de l'influence qu'il eut dans son pays, essentiellement à partir du monastère de Fulda . Il parle merveilleusement bien de la grandeur de la maternité de Marie :

« Celui qui est Dieu, né du Père avant le temps, le même, dans la plénitude des temps, est devenu l'Emmanuel, c'est-à-dire Dieu avec nous, dans le sein de la Mère. »

(Commentaria in Matthaeum 1, 1, PL 107, 752 D)

« Une mère qui a conçu dans son sein et qui est chaste ; qui a engendré un Fils et qui est vierge ; une mère immaculée, une mère intacte : c'est la Mère du Fils unique, Seigneur et Roi de tous, formateur et créateur de toutes choses. C’est la Mère de celui qui en haut des cieux est sans mère et sur la terre est sans père ; de celui qui dans le ciel est dans le sein du Père selon la divinité, et sur la terre est dans le giron de la Mère pour assumer le corps. La Vierge Marie est donc cette Mère de Dieu le Fils unique : digne du Digne, immaculée du Saint, une de l'un, seule du seul. En effet sur la terre il n’est pas venu un autre Dieu le Fils unique, ni une autre vierge n’a engendré le Fils unique. »

Pour ces raisons, en admirant sa grandeur dans le silence de notre cœur, élevons, chers frères, un hymne de louange et disons : O Vierge Marie vraiment bienheureuse reconnais ta gloire, c’est-à-dire cette gloire que l'ange t'a annoncée ; cette gloire que Jean a prophétisée par la bouche d'Elisabeth, quand il n'était pas encore sorti de son sein : "Bénie es-tu entre les femmes et béni le fruit de ton sein" (Lc 1, 42).

Marie, tu as mérité d'accueillir cette venue promise au monde entier tant de siècles auparavant ; tu es devenue la maison de la majesté immense ; toi seule, par un privilège spécial, tu as possédé pendant neuf mois l'espérance du monde, l'honneur des siècles, la joie commune de tous. »

(In Assumptione S.M.V., PL 110, 55 BD)


Raban Maure

Bibliographie :

GAMBERO Luigi, Maria nel pensiero dei teologi latini medievali, ed San Paolo, 2000

GAMBERO Luigi, Testi mariani del secondo milleno, vol III, Roma, 1996

HUHN J, Das Marienbild en den Schriften des Rabanus Maurus, en Scholastik 31 (1956), 515-532.

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