St Albert le Grand, Docteur de l'Eglise (1200-1280)
Saint Albert le Grand, Docteur de l’Église et maître de saint Thomas d’Aquin, incarne l’harmonie profonde entre foi et raison en ouvrant la voie à l’intégration de la philosophie d’Aristote dans la théologie chrétienne, témoignant ainsi de la richesse de la vérité divine accessible à la lumière de la science et de la foi. Son héritage spirituel et intellectuel invite à découvrir comment la sagesse mariale éclaire le dialogue entre savoir et foi au cœur de la tradition dominicaine.
Saint Albert le Grand naquit en Allemagne au début du XIIIᵉ siècle, et tout jeune encore, il se rendit en Italie, à Padoue, siège de l’une des plus célèbres universités du moyen-âge. [...] Au cours de son séjour à Padoue, il fréquenta l’église des dominicains, auxquels il s’unit par la suite avec la profession des vœux religieux. [...]
Après son ordination sacerdotale, ses supérieurs le destinèrent à l’enseignement dans divers centres d’études théologiques liés aux couvents des Pères dominicains. [...]
En 1248, il fut chargé d’ouvrir une université de théologie à Cologne, l’un des chefs-lieux les plus importants d’Allemagne, où il vécut à plusieurs reprises, et qui devint sa ville d’adoption. De Paris, il emmena avec lui à Cologne un élève exceptionnel, Thomas d’Aquin. [...]
Ses qualités n’échappèrent pas au pape de l’époque, Alexandre IV, qui voulut Albert pendant un certain temps à ses côtés... pour bénéficier de ses conseils théologiques. [...]
Il mourut dans la cellule de son couvent de la -Croix à Cologne en 1280, et il fut très vite vénéré par ses confrères.
L’Église le proposa au culte des fidèles avec sa béatification, en 1622, et avec sa canonisation, en 1931, lorsque le pape Pie XI le proclama Docteur de l’Église.
Il s’agissait d’une reconnaissance sans aucun doute appropriée à ce grand homme de Dieu et éminent savant non seulement dans le domaine des vérités de la foi, mais dans de très nombreux autres domaines du savoir ; en effet, en regardant le titre de ses très nombreuses œuvres, on se rend compte que sa culture a quelque chose de prodigieux, et que ses intérêts encyclopédiques le conduisirent à s’occuper non seulement de philosophie et de théologie, comme d’autres contemporains, mais également de toute autre discipline alors connue, de la physique à la chimie, de l’astronomie à la minéralogie, de la botanique à la zoologie. C’est pour cette raison que le pape Pie XII le nomma patron de ceux qui aiment les sciences naturelles et qu’il est également appelé « Doctor universalis », précisément en raison de l’ampleur de ses intérêts et de son savoir. [...]
Il a encore beaucoup à nous enseigner. Saint Albert montre surtout qu’entre la foi et la science il n’y a pas d’opposition, malgré certains épisodes d’incompréhension que l’on a enregistrés au cours de l’histoire. [...]
Saint Albert le Grand a ouvert la porte à la réception complète de la philosophie d’Aristote dans la philosophie et la théologie médiévales, une réception élaborée ensuite de manière définitive par saint Thomas. Cette réception d’une philosophie, disons, païenne pré-chrétienne, fut une authentique révolution culturelle pour cette époque.
Pourtant, beaucoup de penseurs chrétiens craignaient la philosophie d’Aristote, la philosophie non chrétienne, surtout parce que celle-ci, présentée par ses commentateurs arabes, avait été interprétée de manière à apparaître, au moins sur certains points, comme tout à fait inconciliable avec la foi chrétienne. Il se posait donc un dilemme : foi et raison sont-elles ou non en conflit l’une avec l’autre ?
C’est là que réside l’un des grands mérites de saint Albert : avec une rigueur scientifique il étudia les œuvres d’Aristote, convaincu que tout ce qui est vraiment rationnel est compatible avec la foi révélée dans les Saintes Écritures. En d’autres termes, saint Albert le Grand a ainsi contribué à la formation d’une philosophie autonome, distincte de la théologie et unie à elle uniquement par l’unité de la vérité. [...]
Saint Albert le Grand fut capable de communiquer ces concepts de manière simple et compréhensible. Authentique fils de saint Dominique, il prêchait volontiers au peuple de Dieu, qui était conquis par sa parole et par l’exemple de sa vie.
Extrait de Benoît XVI, audience du 24 mars 2010
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