Livias : Théotecno et l’Ascension de Marie
Au cœur du Paraguay, la « république des saints » fondée par les jésuites au XVIIe siècle témoigne d’un christianisme profondément enraciné sous le regard maternel de Marie, dont la présence spirituelle animait chaque journée par l’Angelus et le rosaire. Cette expérience unique de foi communautaire mariale a façonné la dignité des Guarani, peuple qui perpétue aujourd’hui encore cet héritage spirituel vivant.
Le Paraguay est la terre des Guarani où fut fondée au XVIIe siècle par les jésuites la « république des saints ». Les Indiens, pendant 150 ans, y vécurent dans la dignité chrétienne, travaillant 30 heures selon une organisation communautaire et égalitaire. Les nombreuses fêtes se déroulaient donnaient place au culte sacré, à la musique et au sport.
Ce christianisme était né sous l’insigne de Marie, car la première fondation se référait à « Lorette », c’est-à-dire à la maison de Nazareth. La journée commençait avec l’Angelus, et terminait avec le rosaire du soir.
Les congrégations mariales, (congrégation du rosaire et congrégation du scapulaire) tenaient leurs réunions le dimanche après-midi.
Les jours de fête, on organisait des processions dans les rues embellies de fleurs et de plumes d’oiseaux multicolores, jusqu’à l’église garnie d’or et parfumée d’encens.
En 1767, les jésuites furent expulsés de toute l’Amérique latine et les Guarani furent réduits en esclavage ou dispersés dans la forêt, portant avec eux les images de Jésus et de Marie, compagnons de leur exil et de leur agonie.
Les Guarani sont 65 % de la population actuelle et ils ont gardé leur spiritualité mariale, leur langue, le guarani, est co-officielle, comme l’espagnol.
Cf. Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 987-990 ;
L.A. MURATORI, Il cristianesimo felice nelle missioni dei Padri della Compagnia di Gesù nel Paraguay, Napoli 1743.
C. LUGON, La république des Guaranis. Les jésuites au pouvoir, Les Ed. Ouvrières, Paris 1970, p. 158.
F. Breynaert