Les icônes byzantines, du IV° au IX° siècle
L’icône, reflet vivant de la présence divine, invite à contempler Marie et le Christ dans une lumière de paix et de transcendance, témoignant de la foi profonde qui a traversé les épreuves de l’iconoclasme pour affirmer le mystère de l’Incarnation. Ce chemin spirituel révèle comment l’art chrétien, nourri par la conversion de Constantin, transforme l’adoration en un hommage sacré à la personne divine, incarnée et vénérée à travers les images.
L'icône fait surgir une présence personnelle, et toute l'ambiance cosmique autour d'elle, saturée de paix et de lumière divine.
La conversion de l'empereur Constantin coïncide avec une évolution de l'art chrétien.
De même que « le portrait de l'empereur se représente en son absence... et le peuple lui rend hommage », de même les images chrétiennes commencent à recevoir un hommage, dirigé vers la personne représentée sur l'image (un saint, le Christ, la mère de Jésus).
Mais la culture païenne est convertie puisque l'on passe de l'adoration païenne de l'empereur à l'adoration chrétienne du Christ souverain de l'univers.
Tout cela n'est pas allé sans mal... Durant la crise iconoclaste, de 730 à 843, le peuple chrétien se divise entre ceux qui acceptent les images du Christ et de sa mère et ceux qui refusent ces images. Finalement, le triomphe de l'orthodoxie autorise et encourage l'iconographie, au nom du mystère de l'Incarnation.
C'est pourquoi il ne nous est pas resté beaucoup d'icônes de la première période.
La plupart des exemplaires dont nous disposons proviennent de régions très éloignées de Constantinople : Rome, les monastères coptes, égyptiens, le monastère Catherine sur le mont Sinaï et la Georgie où le christianisme était répandu dès le IV° siècle.
Ivan Ninic, Icônes, Première édition par Jugoslavija Publishing house, Beograd 1980, édition française : Comptoir du livre, Paris 1986, p. 3-16, synthèse F. Breynaert.