L’innocence des enfants (C. Péguy)
Dans ce passage inspirant de Charles Péguy, la simplicité et l’innocence du quotidien sont élevées au rang d’offrande spirituelle, rappelant que chaque instant, qu’il soit de prière, de travail ou de jeu, peut devenir un acte d’amour rendu à Dieu. À travers cette vision, Marie, modèle d’innocence et de dévotion, nous invite à vivre pleinement chaque moment sous le regard bienveillant de Dieu.
« Et si on venait me dire, si quelqu’un accourait : Hauviette, Hauviette, c’est l’heure du jugement, l’heure du jugement dernier, dans une demi-heure l’ange va commencer à sonner de la trompette [...]
Je continuerais à filer la laine et ça revient au même je continuerais à jouer au boquillons [...]
Parce que le jeu des créatures est agréable à Dieu. L’amusement des petites filles, l’innocence des petites filles, est agréable à Dieu. L’innocence des enfants est la plus grande gloire de Dieu.
Tout ce que l’on fait pendant la journée est agréable à Dieu, pourvu naturellement que ce soit comme il faut. Tout est à Dieu, tout regarde Dieu, tout se fait sous le regard de Dieu ; toute la journée est à Dieu. Toute la prière est à Dieu, tout le travail est à Dieu ; tout le jeu aussi est à Dieu, quand c’est l’heure de jouer. [...]
La prière du matin et la prière du soir, l’Angélus du matin et l’Angélus du soir, les trois repas par jour et le goûter de quatre heures et l’appétit aux repas et le Benedicite avant les repas, le travail entre les repas et le jeu quand il faut... »
Charles Péguy, Le mystère de la charité de Jeanne d’Arc, Gallimard 1943, p. 42-43