Domenico Beccafumi, Annonciation, 1546

Cette Annonciation maniériste de Domenico Beccafumi révèle, par la puissance inhabituelle du bras de Marie et la symbolique de l’arbre, la force spirituelle de la Vierge appelée à accueillir la Vie divine, incarnant ainsi l’espérance de la victoire du Christ sur la mort et l’union de l’humanité à Dieu. Dans un style sobre et dramatique, l’œuvre exprime la lumière éclatante de l’irruption du divin au cœur d’un monde en quête de sens.


Domenico Beccafumi, Annonciation, 1546, détrempe sur bois, 237 x 222 cm. Sarteano (Sienne), San Martino.

Voir le tableau (cliquez).

Style maniériste :

La virtuosité des poses des personnages a donné le nom de maniérisme.

Ce style exclut des images le luxe ostentatoire (que la Réforme reprochait à l’Église catholique).

Dans une période où est ébranlée la confiance dans la légitimité du pouvoir (politique et religieux), le maniérisme souligne l’irruption du divin, sa déflagration lumineuse.

A remarquer :

  • Le clair-obscur, l’architecture sobre et la perspective qui donne une dramatique.

  • L’arbre démesuré, évoquant le Christ, véritable arbre de vie : le Christ est révèle pleinement la loi ; il meurt sur la croix pour détruire la mort et nous ouvrir la Vie.

  • La musculature du bras de Marie.

Ce bras musclé de la Vierge Marie ressemble au bras que vient de peindre par Michel-Ange dans le jugement dernier, en 1541, à la chapelle Sixtine.

Voir le détail de Vierge dans le jugement dernier de Michel-Ange.

Ainsi, ce bras athlétique de la Vierge, qui contraste avec la finesse de son visage féminin, évoque une puissance extraordinaire : à l’Annonciation, c’est l’histoire spirituelle du monde qui est en jeu, avec la possibilité de vaincre le mal et d’unir l’humanité à son Créateur...


Françoise Breynaert,

Cf. Daniel ARASSE, L’Annonciation italienne, Edition Hazan, Paris 1999, p 268

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