Bruegel : L’adoration des mages dans la neige, 1567
Dans cette œuvre singulière de Bruegel l'Ancien, l’Adoration des Mages se déploie discrètement au cœur d’un hiver rude, symbolisant par le feu intérieur de la Vierge Marie la chaleur spirituelle qui éclaire et réchauffe le monde malgré les épreuves extérieures. Cette représentation intime et réaliste invite à contempler la présence lumineuse de Marie au milieu des défis humains, révélant la profondeur de sa mission dans l’histoire du salut.
Bruegel l'ancien, peintre flamand (1525-1569).
L'adoration des mages dans la neige 1567 (Oskar Reinhart Collection, Winterthur)
Voir le tableau : [Lien perdu]
Bruegel aime peindre les sujets religieux en tant qu'événements contemporains, dans la réalité géographique, culturelle et climatique de son peuple.
L'adoration est à peine visible sur cette toile, contraire aux préconisations de la Contre-Réforme, qui prône la représentation de sujets facilement identifiables.
L'adoration a donc lieu dans une maison, à gauche du tableau. La maison est ouverte et il y a un feu. Joseph est invisible, même si on l'imagine fort bien derrière la Vierge. La Vierge est vêtue d'un manteau qui paraît ocre dans la lumière. L'enfant n'est qu'une petite tâche plus claire. Les mages prosternés sont vêtus d'un manteau ocre rouge. Toutes les couleurs sont flamboyantes.
Tout le reste du tableau est occupé, au fond, par des hommes qui courent, sans doute pour se protéger de la neige qui tombe drue, et, au premier plan, par des hommes munis d'un seau qui tentent de prendre de l'eau sous la calotte de glace.
Bruegel semble établir un contraste entre le froid hivernal contre lequel luttent les hommes et le feu du lieu de l'adoration. C'est tout un symbole.
Françoise Breynaert