Qu'est-ce que la lecture typologique ?
Dans la tradition des Pères de l’Église, l’Ancien Testament est lu comme une préfiguration vivante du Christ, révélant la cohérence de l’action divine à travers l’histoire. Cette approche, enrichie par un profond respect pour la vérité historique et spirituelle, invite à redécouvrir en Marie et en l’Écriture les fondements vivants de la foi chrétienne.
Les pères de l'Église faisaient souvent une approche typologique de l'Ancien Testament. Cette approche présuppose que l'action de Dieu dans l'histoire est cohérente. Les personnages ou les événements sont considérés comme de réelles anticipations du Christ[1]. Ici, le souci de l'histoire est nécessaire (même s’il y a 2000 ans on ne traitait pas l'histoire de la même manière).
À partir du IIIe siècle et surtout au Moyen Âge, on part de la vérité éternelle connue en Jésus, et on la décèle dans un texte en le traitant de manière symbolique. Ici, le souci de l'histoire n'est plus présent, l'Ancien Testament devient un réservoir de symboles. Il est aisé de voir le risque de « cercle herméneutique », ou effet miroir (on trouve ce que l'on sait déjà) :
« L'apôtre [Paul] ne supprime pas l'histoire, ne réduit pas néant les événements de naguère ; mais il les a posés comme ils se sont déroulés alors et de l'histoire des événements il s'est servi pour son intelligence. Ces gens font tout le contraire : ils veulent que toute l'histoire de la divine Écriture ne diffère en rien de leurs songes nocturnes. »[2]
Actuellement, nous retrouvons le souci du respect de l'histoire. Nos méthodes historiques ne sont pas les mêmes que celles des pères de l'Église. Cependant, nous pouvons retrouver dans l'Ancien Testament les nécessaires « seuils de la foi » que Paul, s'adressant aux païens, recommandait comme d'authentiques pédagogues (Galates 3, 24)[3].
[1] Cf. Larry W. Hurtado, Le Seigneur Jésus-Christ, La dévotion envers Jésus aux premiers temps du christianisme. Cerf, Paris 2009, p. 594
[2] Théodore de Mopsueste (IVe siècle), Commentaire des épîtres de Paul, texte latin éd H.B. Swete I, pp. 73-73
[3] Cf. Jacques Bernard, Les fondements bibliques, Parole et Silence, Paris 2009, p. 483-485.
Françoise Breynaert