Le buisson ardent (Ex 3)

L’image du buisson ardent, où Dieu se révèle à Moïse sans que le feu ne consume le buisson, éclaire profondément la maternité virginale de Marie, qui porte en elle le Christ sans être consumée. En contemplant ce mystère, nous sommes invités à vénérer Marie avec respect et à laisser l’Esprit Saint enflammer notre cœur pour vivre des délivrances intérieures et sociales, à l’exemple de la libération promise par Dieu à son peuple.


L’épisode du buisson ardent est un texte fondateur dans l’histoire de l’Exode.

« Moïse parvint à la montagne de Dieu, l’Horeb. L’Ange d’Adonaï lui apparut, dans une flamme de feu, du milieu d’un buisson. Moïse regarda : le buisson était embrasé mais ne se consumait pas.

Moïse dit : "Je vais faire un détour pour voir cet étrange spectacle, et pourquoi le buisson ne se consume pas". Adonaï vit qu’il faisait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson. "Moïse, Moïse" dit-il, et il répondit : "Me voici". Il dit : "N’approche pas d’ici, retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre " [...]

Alors Moïse se voila la face, car il craignait de fixer son regard sur Dieu. Adonaï dit:

"J’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs ; oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste. [...] Maintenant va, je t’envoie."»

(Exode 3, 1-6)

Une image biblique.

Le livre de l’Exode raconte que Moïse vit dans le désert un buisson brûler sans se consumer, et Dieu l’appela du milieu du buisson, lui parla, et l’envoya délivrer les Hébreux (Ex 3, 1-12).

Le feu ne vient pas du buisson, il vient de Dieu. En effet, dans la Bible, il est parfois dit que Dieu est comme le feu, par exemple dans la vision du char divin de la vision d’Ézéchiel (Ez 1, 4).

Une image pour Marie.

L’image du buisson ardent a été utilisée pour parler de Marie parce qu’elle a porté, comme le buisson, la présence de Dieu, plus exactement le Christ, le Verbe de Dieu. Et, comme le buisson ardent du livre de l’Exode, Marie n’a pas été consumée. Marie elle n’est pas morte à l’instant, elle n’a pas non plus été transportée au ciel dans un char de feu comme le prophète Élie !

L’Esprit Saint met en Marie une flamme d’amour qui la transforme et produit des actes intérieurs tout brûlants d’amour. Cependant l’image du buisson ardent évoque d’abord la maternité de Marie, le fait que Marie est vierge et mère de Dieu.

Une image qui nous concerne.

L’image du buisson ardent ne nous invite pas à rechercher une ardeur sensible, mais à aller au désert comme Moïse.

L’image du buisson ardent nous invite, comme Moïse qui ôte ses sandales, à vénérer Marie mère de Dieu, avec un infini respect. Le véritable amour est communiqué dans ce respect...

Au Buisson ardent, Dieu "descend" pour délivrer son peuple. Il s’agit d’une délivrance sociale : les Hébreux subissaient une dure oppression en Égypte. Il s’agit aussi d’une délivrance spirituelle : le mythe égyptien les enfermait par un système où le pharaon est divinisé et par les pouvoirs occultes liés à la divination.

Combien plus Dieu délivre-t-il les hommes quand Dieu « descend » et s’incarne ! Et la Vierge Marie est, elle aussi, impliquée dans les libérations de l’histoire.

Jésus a dit au disciple de prendre chez soi Marie « Voici ta mère ». Si nous accueillons Marie « buisson ardent », avec respect, avec vénération, notre « feu » et notre « ardeur » doivent amener des délivrances sociales et intérieures dans notre histoire !


F. Breynaert

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