Salle commune ou maison particulière

L’évangile de Luc évoque le « katalyma », ce lieu où Marie et Joseph ne trouvèrent pas de place pour accueillir la naissance du Christ, un terme riche de sens qui peut désigner à la fois une maison privée ou une auberge publique, révélant ainsi les conditions humbles et l’accueil restreint réservés à la Vierge et à son enfant. Cette réflexion approfondit la dimension humaine et spirituelle de la Nativité, soulignant la place unique de Marie dans le mystère de l’Incarnation.


« Il n’y avait pas de place pour eux » (Lc 2,7)

ou

« Ils manquaient de place dans la salle (grec : katalyma) » (Lc 2,7)

Le texte offre une difficulté de traduction.

Quel est le type de logement que "katalyma" (la salle, la maison) signifie ?

Le nom dérive du verbe grec katalyô, dont la racine signifie « défaire en bas » ; autrement dit, « déposer » : un endroit pour déposer les bagages.

Le sens de ce mot peut être éclairé par les autres phrases où il est employé dans l’évangile de Luc :

  • Luc utilise le verbe katalyô en relation à la foule qui, selon les Douze, devrait être été renvoyée pour chercher un abri dans les villages environnants le soir, il s’agit donc d’auberges publiques (Lc 9,12).

  • Les gens murmuraient parce que Jésus est allé loger - verbe katalyô – dans la maison de Zachée (Lc 19,7), il s’agit donc d’une maison privée.

  • Troisièmement, Luc appelle « katalyma » la salle où Jésus désire manger sa dernière Cène avec les disciples (Lc 22,11).

Revenons à l’Évangile de la Nativité, deux solutions sont possibles :

Le « katalyma » de Lc 2,7 peut être une maison privée, il est tout à fait possible que Joseph ait des frères à Bethléem car il est de la tribu de David.

Il n’y avait pas de place pour eux, soit à cause de la foule venue pour le recensement soit peut-être parce que Joseph, comme le patriarche, n’était pas aimé de ses frères.

Le « katalyma » de Lc 2,7 peut être une hostellerie publique, l’unique du lieu, ce qui expliquerait que Luc fait précéder le terme de l’article déterminatif. Dans ce cas, il est raisonnable de supposer que Joseph et Marie ne trouvèrent pas de place à cause de la foule venue pour le recensement, ou bien parce qu’on aurait jugé que l’endroit n’était pas convenable à la situation délicate de Marie sur le point d’enfanter.


A.SERRA

Bibliographie : A.SERRA, article Bibbia, in Nuovo dizionario di mariologia, a cura di de Fiores, ed. san Paolo 1985, p.225-226

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