David, figure du Christ (1&2 Sam)

La vie de David, riche en épisodes symboliques, se révèle une préfiguration profonde du Christ, bon berger et messie roi, dont chaque étape éclaire la mission salvatrice de Jésus. À travers cette lecture allégorique, nous découvrons comment les épreuves et les gestes de David annoncent la grâce universelle offerte par le Seigneur, invitant à une foi vivante et confiante.


L'accomplissement des Écritures s'appuie en général sur quelques versets particuliers, mais ce n'est jamais sans faire référence au contexte général.

En ce qui concerne l'attente d'un messieroi, la figure de David joue un rôle emblématique.

Pour commencer, voici une lecture "allégorique" de l'histoire de David, c'est-à-dire que divers épisodes de sa vie sont relus d'une manière chrétienne, comme une allusion à la vie de Jésus. Cette lecture nous donne l'occasion de raconter presque toute la vie de David.

Le jeune David est berger, il sait lutter contre l'ours et le lion pour défendre moutons et brebis (1 Sam 17, 34-39). David est un bon berger, comme Jésus le sera lui aussi (Jn 10).

Alors que le Philistin Goliath, un géant qui semble invulnérable, met au défi toute l'armée d'Israël, David l'abat en lui lançant une pierre avec sa fronde, puis, prenant l'épée de Goliath, il le tue (1 Sam 17, 48-51). On peut voir dans la pierre une allégorie du Christ, et dans l'épée une allégorie de la parole de Dieu.

Voyant cela, le roi Saul prend David à ses côtés, mais rapidement, il en devient jaloux et David doit prendre la fuite. Jésus, comme David, prend la fuite à certains moments. Par exemple, enfant, Jésus a fui en Égypte (Mt 2). Autre exemple, au seuil de sa vie publique, rejeté des habitants de Nazareth, Jésus passa au milieu d'eux, et il alla son chemin (Lc 4).

David est suivi par « tous les gens en détresse » (1 Sam 22, 2). Jésus, sauveur, est suivi lui aussi par tous les mal-portants et les exclus.

Un jour, Nabal, un riche propriétaire, tond ses moutons (à Karmel au sud d'Hébron), ce qui est l'occasion d'une fête où il doit se montrer généreux. David lui fait demander de la nourriture pour lui et pour ses hommes car, loin de molester les bergers, ils les protégeaient. Mais Nabal refuse. David décide de l'attaquer. Mais la femme de Nabal, Abigayil, lui envoie en abondance du pain, du vin et des moutons apprêtés. David lui fait grâce ainsi qu'à toute la maisonnée. Mais Nabal, l'insensé, eut le cœur comme une pierre et mourut. Abigayil devint une épouse de David (1 Sam 25). Abigayil préfigure les pécheurs qui, en se repentant, s'unissent au Christ et forment son Église.

Au milieu du désert, David parvint à entrer dans le camp où dormait Saul, il prit sa lance et sa gourde d'eau (1 Sam 26). Autrement dit, il mit en danger la vie de Saul. Cependant, il n'attente pas à sa vie, car il veut sa conversion. Et Saul reconnaît son péché. Ainsi le Seigneur peut-il parfois corriger avec rudesse, pour faire grandir dans l'amour de son Nom.

Les Philistins attaquent Israël, et Saul est dans une grande angoisse.

Chez la sorcière d'En Dor, Saul invoque le défunt prophète Samuel (ce qui déplaît à Dieu). Samuel lui rappelle sa faute : Saul n'a pas satisfait à la colère de Dieu contre Amaleq, c'est pourquoi Dieu le livre aux mains des Philistins (1 Sam 28, 18). Amaleq représente le mal qui doit être éradiqué.

David se trouve alors dans le sud du pays, à Ciqlag. Les Amalécites font une incursion, incendient Ciqlag et capturent les femmes. David est en grande détresse car sa propre troupe, pleine d'amertume, parle de le lapider (1 Sam 30, 6). David part combattre les Amalécites avec quatre cents hommes ; dont deux cents s'arrêtèrent en chemin car ils étaient trop fatigués.

David délivra tout ce que les Amalécites avaient pris et rapporta un grand butin. David annonce le Christ libérateur. Quant aux deux cents hommes qui n'étaient pas venus au combat, David voulut qu'ils aient aussi leur part du butin. « Telle la part de celui qui descend au combat, telle la part de celui qui reste près des bagages. Ils partageront ensemble. » (1 Sam 30, 24).

De même, la grâce du Seigneur Jésus est pour tous ceux qui s'attachent à lui.

Etc.


Notes de la Bible de Jérusalem, Fleurus-Cerf, 1999.


Françoise Breynaert

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