L’Assomption au concile Vatican II
Le Concile Vatican II, qui a été ouvert le 11 octobre 1962 par le pape Jean XXIII et s’est terminé le 8 décembre 1965 sous le pontificat de Paul VI, a actualisé le dogme de l’Assomption, tel qu’il avait été défini par le pape Pie XII dans la constitution apostolique "Munificentissimus Deus", le 1er novembre 1950.
Actualisation du dogme au concile Vatican II
Vatican II (dans la constitution dogmatique sur l’Église Lumen Gentium) actualise le dogme promulgué par Pie XII en 1950 en ces termes :
« Enfin la Vierge immaculée, préservée par Dieu de toute atteinte de la faute originelle, ayant accompli le cours de sa vie terrestre, fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l’univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf. Ap 19,16), victorieux du péché et de la mort. » (LG59)
Le concile reprend la définition dogmatique de Pie IX concernant l’Immaculée conception, dans Ineffabilis Deus[1].
Il affirme l’Assomption de Marie et sous-entend le lien entre l’Immaculée conception et l’Assomption, comme l’avait fait Pie XII dans la Munificentissimus Deus[2].
Il affirme Marie Reine de l’univers, comme l’avait fait Pie XII dans la Ad coeli Reginam[3].
Le concile indique ainsi la raison de ces privilèges de Marie :
« Pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs (cf. Ap 19,16) [ce qui explique Marie reine de l’univers],
victorieux du péché [ce qui explique Marie Immaculée]
et de la mort [ce qui explique l’Assomption de Marie]. »
Les charismes de la Vierge Marie
La glorification céleste de Marie dans son âme et dans son corps porte à l’accomplissement définitif sa ressemblance avec le Christ : le Christ maintenant est entièrement dans sa Mère et Elle est toute en Lui pour agir encore avec Lui en faveur de l’humanité. C’est pourquoi la tradition appelle les privilèges de Marie des charismes, c’est-à-dire des dons reçus en faveur des membres du Christ.
La Vierge Marie glorifiée et l’Église
Marie est le commencement de ce que l’Église sera dans sa forme achevée.
La Vierge Marie glorifiée, consolation et espérance pour les hommes
L’Assomption de Marie rappelle à l’homme d’aujourd’hui, qui avec le développement de la science et de la technique se désintéresse du monde futur, quel est son véritable horizon, quelle est le bonheur et la gloire qui l’attend au ciel.
L’Assomption de Marie augmente la consolation de ses fils non seulement parce qu’elle est un signe de leur future glorification, mais parce qu’ils bénéficient continuellement de son aide :
« Son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, ou qui se trouvent engagés dans les périls et les épreuves, jusqu’à ce qu’ils parviennent à la patrie bienheureuse. » (LG 62)
Ce réconfort durera jusqu’au retour du Christ, l’Église aura alors achevé sa tâche :
« Cependant, tout comme dans le ciel où elle est déjà glorifiée corps et âme, la Mère de Jésus représente et inaugure l’Eglise en son achèvement dans le siècle futur, de même sur cette terre, en attendant la venue du jour du Seigneur (cf. 2P 3,10), elle brille déjà comme un signe d’espérance assurée et de consolation devant le peuple de Dieu en pèlerinage. » (LG 68)
[1] Pie IX, bulla Ineffabilis, 8 Déc. 1854 : Acta Pie IX, 1, I, p. 616 ; Denz. 1641 (2803).
[2] Pie XII, Const. apost. Munificent. 1 nov. 1950 : AAS 42 (1950) ; Denz. 2333 (3903). Cf. S Damascène, Enc. in dorm. Dei genitricis, hom. 2 et 3 : PG 96, 721-761, speciatim col. 728 B. S. Germain Const. in S Dei gen. dorm. serm. 1 : PG 98 (6) 340-348 ; serm. 3, col. 361. S. Modeste Hier. in dorm. SS. Deiparae : PG 86 (2), 3277-3312.
[3] Pie XII, encyc. Ad coeli Reginam, 11 Oct. 1954 : AAS 46 (1954) pp. 633-636 ; Denz. 3913 ss. cf. André Cret. Hom. 3 in dorm. SS. Deiparae : PG 97, 1089-1109. S Damascène, De fide orth. IV, 14 : PG 94, 1153-1161.