La virginité, une valeur pour aujourd’hui

Dans un monde souvent éloigné des valeurs évangéliques, la virginité chrétienne, vécue comme un don de grâce, révèle une profonde liberté intérieure et un appel à vivre selon l’Esprit, à l’image de Marie dont la virginité éclaire le mystère du Christ et inspire l’engagement théologique à transmettre cette richesse spirituelle.


Certes, le climat culturel de notre temps n’est pas toujours sensible aux valeurs de la virginité chrétienne. Il ne serait pas difficile d’en énumérer les causes.

Mais ceci ne doit pas décourager le théologien dans son engagement.

Au temps de Paul la culture dominante n’était pas prête à accueillir le mystère de la Croix mais, par fidélité à Christ, Paul en fit le cœur de son message (Cf. 1Cor 2,2 ; Gal 3,1 ; 6,14). Le théologien doit être animé par la confiance sereine que les valeurs évangéliques sont authentiquement valides pour l’homme et pour la femme d’aujourd’hui, même quand ils les ignorent ou les négligent.

La virginité est cadeau et grâce. Elle est un bien de l’Église dont participent aussi - sans aucun doute la plus grande partie - qui ne sont pas appelés à la vivre dans leur corps, mais sont toujours appelés à la vivre dans leur propre cœur.

Il revient au théologien d’indiquer les raisons qui peuvent aider l’homme et la femme de notre temps à redécouvrir les valeurs de la virginité ; il doit déterminer le langage le plus apte pour transmettre les valeurs évangéliques dont elle est porteuse, montrer comment en beaucoup de cas, la virginité est un signe

de liberté intérieure, de respect de l’autre, d’attention aux valeurs de l’Esprit, de capacité à pousser le regard au-delà des frontières du monde temporel (Mt 22,30), de vivre radicalement au service du Royaume.

Et je me demande : l’empreinte virginale qui marque la création de l’homme (Gn 2,4-7.22-23) et sa recréation dans le Christ, n’a-t-elle aucune inspiration à offrir aux mouvements écologiques de notre temps qui déplorent beaucoup de formes de violence infligées à la création, la dégradation de la nature et la pollution de l’environnement ?

Le théologien doit surtout montrer à nos contemporains que l’idéal de l’homme nouveau, parfait, s’est accompli dans le Christ Jésus : il est l’homme (Gv 19,5). En Lui le projet anthropologique de Dieu a atteint la perfection absolue. À présent, dans l’origine du Christ - sa conception dans le sein de Marie - et dans sa naissance à la vie définitive - du sépulcre inviolé - il y a un "élément virginal" de grande portée concernant son être, exemple pour tous les disciples.


JeanPaul II, allocution à Capoue, 24 mai 1992, n°11, in Actae Apostolicae 85, (1993, 2, p.670). Traduit de l’italien par F.Breynaert.

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