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© Shutterstock/Romolo Tavani
Miracles eucharistiques
Saint-André de la Réunion (France, île de la Réunion)
Nº 547
1902

Le visage de Jésus apparaît sur l’hostie dans l’ostensoir (1902)

Le 26 janvier 1902, en l’église Saint-André de la Réunion (France, île de la Réunion, dans l’océan Indien), le visage de Jésus apparaît en relief sur l’hostie présente dans l’ostensoir. Le visage de Jésus est resté visible plusieurs heures et des milliers de personnes ont pu l’observer, très émues. Au moment de la bénédiction eucharistique qui marque la fin de l’adoration, la vision a disparu.


Les raisons d'y croire

  • L’abbé Henri Lacombe, curé de la paroisse et témoin privilégié des faits, raconte lui-même ce miracle, avec l’accord de son évêque. Il témoigne notamment devant des milliers de personnes au congrès eucharistique de 1904.

  • Il est loin d’être le seul à avoir vu le visage du Christ sur l’hostie. Les personnes présentes à la messe, hommes et femmes de tous âges et de tous les états de vie, constatent la même chose. Ils prennent la parole et rapportent spontanément à l’abbé ce qu’ils ont vu, sans qu’on leur ait « suggéré » quoi que ce soit.

  • Comme le phénomène dure plusieurs heures, c’est toute la population de Saint-André qui vient constater le prodige, y compris des personnes non croyantes et des personnalités officielles, comme le maire, monsieur Duménil. « Presque toutes les personnes venues virent le miracle. » Le nombre de témoins se compte en milliers : un mensonge collectif de cette ampleur n’est pas pensable.

  • L’image est indéniablement surnaturelle, puisqu’elle est visible d’où que l’on se place dans l’église, sur les côtés, dans le chœur, devant ou derrière. De plus, la vision évolue, passant d’un visage à une croix, avant de disparaître, aussi mystérieusement qu’elle est apparue. Tout cela ne pourrait être manigancé.

  • Une enquête menée par l’évêque du lieu recense les divers témoignages et constate le miracle.

  • Le visage de Jésus qui est apparu miraculeusement sur l’hostie consacrée confirme le lien entre le sacrement eucharistique et la présence réelle de Jésus-Christ.


En savoir plus

Au matin du 26 janvier 1902, l’abbé Henri Lacombe expose le saint sacrement au-dessus du tabernacle durant la messe paroissiale de huit heures. Au cours de la célébration, le prêtre se sent attiré par l’ostensoir et tourne la tête dans sa direction. C’est la stupéfaction : à l’emplacement de l’hostie, il voit le douloureux visage d’un homme barbu et aux cheveux longs, aux cils longs et épais, aux yeux clos et à la tête couronnée d’épines, penchée sur la droite. Des larmes coulent sur ses joues. L’image apparaît en relief, nette et vivante. L’abbé, pensant être sujet à une hallucination, rassemble ses forces et finit la messe.

Tout de suite après, une fois dans la sacristie, un fidèle lui demande de bénir une médaille. Le curé l’envoie d’abord prier devant le saint sacrement exposé. Quand l’homme revient, il est comme hors de lui : il vient de voir le « visage de Jésus » dans l’ostensoir !

L’abbé demande aux enfants de chœur de se rendre devant le saint sacrement et de lui rapporter ce qu’ils observent. Leur réponse ne laisse plus de place au doute : « Mon Père, nous voyons dans l’hostie la tête d’un homme. C’est le Bon Dieu qui se manifeste. » Un jeune étudiant, Adam de Villiers, également présent à l’adoration, rapporte également : « Père, c’est le Bon Dieu qui apparaît dans l’hostie, je vois son visage divin. » Puis, deux dames septuagénaires font la même constatation. Leur nièce, Marie Le Vaillant, sept ans, les accompagne et voit, elle aussi, l’image. Elle témoignera plus tard : « Je ne peux oublier ce souvenir ; cette vision ne s’efface pas. Cela m’a marquée pour toute l’existence. » Les heures suivantes, la foule envahit les lieux. Parmi elle, le maire de Saint-André, monsieur Duménil, agnostique, voit également le visage de Jésus, ce dont il témoignera ultérieurement. Des journalistes et des gens de la capitale, Saint-Denis, font le déplacement.

À un moment, le visage dans l’hostie s’anime. La couronne d’épines disparaît. L’abbé, craignant des reflets de la lumière, fait éteindre les cierges et fermer les volets. Le visage apparaît alors encore plus nettement, des lueurs émanant de ses traits. Une jeune peintre, présente sur place, reproduit avec exactitude le visage miraculeux.

Vers quatorze heures, l’apparition se modifie : le visage disparaît, laissant place à un « crucifix » dont les parties supérieure et inférieure débordent de l’hostie.

Le miracle présente deux caractéristiques : le visage du Christ est visible à la fois devant et derrière l’autel ; une fois l’église plongée dans l’obscurité (cierges éteints et volets clos), le visage s’illumine et ses traits gagnent en précision.

Par ailleurs, certains ne voient rien (comme la mère Édouard, religieuse de Saint-Joseph de Cluny), tandis que des athées et des non-catholiques constatent l’apparition ! Certains perçoivent le visage instantanément, mais d’autres seulement après avoir prié un moment.

Le miracle prend fin à quinze heures, après la bénédiction du saint sacrement et le chant du Tantum ergo. À ce moment-là, plusieurs milliers de personnes ont déjà défilé dans l’église.

Alerté, l’évêque de Saint-Denis diligente une enquête au cours de laquelle il rencontre l’abbé Lacombe et différents témoins, prend connaissance des centaines de témoignages signés par les témoins oculaires et demande à ce que l’hostie miraculeuse soit conservée en lieu sûr.

Fabrice-Marie Gagnant


Aller plus loin

Témoignage rapporté par le chanoine L. Lavialle dans la Semaine religieuse de Périgueux, 1911 ; dans le document de l’abbé Jean Ladame, Prodiges eucharistiques, du VIIIe siècle à nos jours, Familles et Eucharistie, 1981, p. 51-53.


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