
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le signe annoncé par la Vierge Marie apparaît dans le ciel (1938)
Dans la nuit du 25 au 26 janvier 1938, aux quatre coins du monde, de nombreux spectateurs sont témoins d’un étrange phénomène céleste : une intense couleur rouge feu apparaît dans le ciel à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Suscitant la perplexité des scientifiques et l’inquiétude des populations, l’événement semble être bien davantage qu’une simple aurore boréale : un avertissement divin annoncé par la Vierge Marie, quelques années plus tôt à Fatima…
Les raisons d'y croire
Le 13 juillet 1917, pendant la Première Guerre mondiale, au Portugal, la Vierge Marie déclare aux enfants de Fatima : « Si l’on ne cesse d’offenser Dieu, sous le pontificat de Pie XI en commencera une autre [guerre], pire encore. Lorsque vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne […] »
Conformément à la prédiction de la Vierge Marie, c’est bien durant le pontificat de Pie XI (1922-1939) que commença la Seconde Guerre mondiale, qui fut pire que celle qui l’avait précédée, la Première Guerre mondiale.
En janvier 1938, moins de deux mois avant l’annexion de l’Autriche par Hitler (mars 1938), un ciel rouge feu fut visible dans de nombreux pays, à travers toute la surface du globe terrestre. Or, la Seconde Guerre mondiale est effectivement déclenchée par l’impérialisme nazi et l’annexion de plusieurs territoires limitrophes de l’Allemagne.
Dans les archives de 1938, d’innombrables articles de presse font état du caractère scientifiquement hautement inhabituel et inattendu du phénomène, mais également de l’inquiétude qu’il suscita dans le monde entier.
Vingt années après avoir été prophétisée par la Vierge Marie à Fatima, il y eut donc bien « une nuit illuminée par une lumière inconnue », un ciel rouge feu, le 25 janvier 1938, qui semble en effet annoncer le bain de sang de la Seconde Guerre mondiale.
Sœur Lucie, la seule voyante de Fatima encore en vie en 1938, depuis son couvent de Tuy, en Espagne, souligna le lien évident entre la prophétie et son accomplissement. Dans une lettre transmise à l’évêque de Leiria, le 8 août 1941, elle écrivit : « Dieu s’est manifesté par un signe du ciel, désigné habituellement par les astronomes sous le nom d’aurore boréale. Si l’on étudie bien la question, on s’apercevra qu’étant donné la forme sous laquelle ce signe est apparu, il ne s’agissait pas et il ne pouvait s’agir d’une aurore de ce genre : quoi qu’il en soit, il a plu à Dieu de me faire comprendre de cette manière que le poids de sa justice était sur le point de s’appesantir sur les nations coupables, et de m’inciter ainsi à demander avec insistance la Communion réparatrice des premiers samedis et la consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie. »
En savoir plus
Au soir du 25 janvier 1938, un étrange phénomène céleste, au retentissement mondial, se produit. Entre 18 h 30 et 21 h 30, jusqu’à 2 heures du matin en certains lieux, une aurore boréale à nulle autre pareille, d’une intense couleur rouge, est visible dans le monde entier. Bien au-delà des régions polaires, où ses semblables sont classiquement observées, cette aurore boréale est aperçue non seulement en Europe, de la Norvège au Portugal en passant par l’Angleterre et la Roumanie, mais aussi en Afrique du Nord ainsi qu’en Amérique, du Canada au Mexique.
Dans L’Illustration du 5 février 1938, madame Gabrielle Flammarion, astronome renommée, écrit : « Une aurore boréale d’une grandiose beauté a été visible en France, dans presque tous les pays d’Europe, jusqu’au Portugal, ainsi que dans le nord de l’Italie. Elle a été d’une intensité exceptionnelle. C’est une aurore nocturne, étrange, dont la lumière vient du septentrion, et comme on n’en avait pas vu depuis très, très longtemps… » Si l’apparition d’aurores boréales en dehors des régions polaires n’est pas impossible, le phénomène observé est pour le moins inhabituel et, à bien des égards, scientifiquement mystérieux : « Le spectacle dont nous venons d’être témoins est curieux », témoigne monsieur Dufay, directeur de l’observatoire de Saint-Genis-Laval, dans Le Nouvelliste de Lyon : « Il s’agit d’une aurore boréale à haute altitude, phénomène fort rare sous nos latitudes... »D’après de nombreux scientifiques de l’époque, il est extrêmement rare que de tels phénomènes soient visibles en Afrique du Nord ou au sud de l’Europe.
Par ailleurs, si les aurores boréales peuvent généralement être annoncées à l’avance et sont rationnellement explicables, dans leur forme et leur trajectoire, le présent phénomène se révèle à la fois imprévisible et indéfinissable. En outre, la luminosité de celui-ci est tellement intense qu’en plein cœur d’une nuit d’hiver, les postiers de la commune de Briançon, dans les Hautes-Alpes, peuvent effectuer leur travail sans lumière artificielle. « Jamais on en avait vu (d’aurores boréales) aussi intenses, à tel point que la ville de Riukanfoss, dans le département de Telemarken, a été éclairée pendant plusieurs heures, comme en plein jour »(Correspondant en Norvège, La Libre Belgique, 27 janvier 1938). À cela, il faut ajouter les perturbations magnétiques que le phénomène engendre, entraînant l’arrêt prolongé de communications télégraphiques ou téléphoniques et d’émissions de T.S.F.
Bien au-delà des cercles scientifiques, le mystérieux phénomène céleste fait l’étonnement de tous ceux qui en sont témoins. Ainsi, de nombreux spectateurs de l’aurore boréale interprètent la coloration rouge très prononcée du ciel comme étant le reflet d’un gigantesque brasier, au point que, partout en Europe, particulièrement à Londres, les casernes de pompiers furent submergées par des alertes incendies. Dans un article du 26 janvier 1938 intitulé « Une aurore boréale fait sursauter l’Europe », le New York Times fait état du désarroi provoqué par le phénomène chez les populations européennes. En voici quelques extraits :
« Les Britanniques pensaient que le château de Windsor était en feu. »
« Les Écossais y voient un mauvais présage. »
« Les postes de police et les bureaux de presse partout dans le pays ont été inondés ce soir par des appels demandant où est l’incendie… »
« [Le phénomène] a semé la peur dans certaines parties du Portugal et de la Basse-Autriche ce soir... »
« Il s’est avéré que des pompiers ont combattu des incendies inexistants. Des villageois portugais se sont précipités de peur chez eux, craignant la fin du monde… »
« Un énorme faisceau de lumière rouge sang… répandait l’anxiété dans de nombreux villages alpins suisses. La lumière a amené des milliers d’appels téléphoniques aux autorités suisses et françaises, demandant s’il s’agissait d’un incendie, d’une guerre ou de la fin du monde… »
Si d’aucuns soulignent le caractère grandiose du spectacle céleste, beaucoup de témoignages font état de l’inquiétude, voire de la terreur de ceux qui assistent au phénomène. Nombreux sont ceux qui perçoivent dans l’événement un mauvais présage, annonciateur de calamités. Certains pressentent même l’imminence d’une guerre… non sans raison. En effet, quelques mois à peine après la mystérieuse aurore boréale, la Seconde Guerre mondiale débute : « Le signe date du 25 janvier 1938. Un mois et demi plus tard, les troupes allemandes entraient à Vienne, constate Albert Marty, militaire et résistant français, dans Alerte au Monde. L’Anschluss était accompli. Hitler s’engageait sur le chemin de la guerre. Ce fut ensuite la Tchécoslovaquie, l’attaque contre la Pologne, l’intervention de l’Angleterre et de la France… » Plus étonnant encore, ce phénomène céleste, qui se produit à la veille de la Seconde Guerre mondiale, avait été prophétisé par la Vierge Marie elle-même, quelques années auparavant.
En effet, le 13 juillet 1917, la Vierge avait déclaré aux enfants de Fatima : « Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Pour les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur immaculé. Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes seront sauvées et on aura la paix. La guerre va finir. Mais si l’on ne cesse d’offenser Dieu, sous le pontificat de Pie XI en commencera une autre, pire encore. Lorsque vous verrez une nuit illuminée par une lumière inconnue, sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne, qu’il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la faim et des persécutions contre l’Église et le Saint-Père. Pour empêcher cette guerre, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis […]. »
Les faits sont incontestables :
Premièrement, il y a bien eu durant le pontificat de Pie XI (1922-1939) le commencement d’une guerre, la Seconde Guerre mondiale (autour de soixante millions de morts). Or, celle-ci est effectivement pire que celle qui l’avait précédée, la Première Guerre mondiale (autour de vingt millions de morts).
Deuxièmement, à la veille de cette guerre, il y a bien « une nuit illuminée par une lumière inconnue », entre le 25 et le 26 janvier 1938 (le soir du jour où l’Église commémore la conversion de saint Paul).
Le ciel rouge feu du 25 janvier 1938 semble bel et bien avoir annoncé le bain de sang de la Seconde Guerre mondiale, après avoir été prophétisé par la Vierge Marie à Fatima, quelques années auparavant.
Thomas Belleil, auteur de livres de spiritualité, diplômé en sciences religieuses à l’École Pratique des Hautes Études et en théologie au Collège des Bernardins.
Au delà
De nombreux chrétiens, mais également un grand nombre d’agnostiques et d’athées, furent impressionnés par l’étrangeté et l’ampleur du phénomène céleste, sa proximité avec les débuts de la Seconde Guerre mondiale, et sa prédiction étonnamment précise quelques années auparavant. Même pour ceux qui n’en ont pas été témoins, comment ne pas être interpellé par cet événement ?
Aller plus loin
Pierre-Gilles Cézembre, « Un inquiétant ravissement : l’aurore boréale européenne de 1938 », Retronews, le 6 février 2024.
En complément
The New York Times, Wednesday January 26, 1938, L + (Late City Edition), page 25.
Lucien Rudaux, La Nature, no 3020 – 1er mars 1938.
Soeur Lucie dos Santos, Fatima in Lucia’s Own Words, I, 2003, p. 123-124.
C. Flammarion, F. Quinisset, H. Camichel, H. Garrigue, M. de Kerolyr, H.-J. Pittet : « L’Aurore Boréale du 25-26 janvier 1938 », journal L’Astronomie, vol. 52, p. 49-68.
Sur le site Internet du Vatican, on trouve le message de la Vierge Marie à Fatima. Le passage prophétique dont il est question dans cet article correspond à la « deuxième partie du "secret" de Fatima ».