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© CC0, Antonio Batinić via pexels.
Guérisons miraculeuses
Lyon (France)
Nº 532
Mai 2012

Sortie du coma par l’intercession de Pauline Jaricot (2012)

En mai 2012, à Lyon, une petite fille de trois ans, Mayline, s’étouffe en mangeant et son cœur s’arrête. Les médecins expliquent aux parents de Mayline qu’elle va mourir ou rester dans le coma toute sa vie car son cerveau a été fortement endommagé. Mais, contre toute attente, la fillette s’en sort et récupère toutes ses capacités. Quelques jours auparavant, de nombreuses personnes avaient prié la vénérable Pauline Jaricot, une pieuse Lyonnaise décédée le 9 janvier 1862, pour qu’elle intercède auprès de Dieu pour la santé de Mayline.


Les raisons d'y croire

  • Les équipes médicales, à Lyon comme à Nice, établissent un diagnostic très sombre pour Mayline : elle est plongée dans un état végétatif duquel elle ne peut sortir, son cerveau ayant subi trop de dommages pendant l’étouffement et l’arrêt cardiaque.

  • Les médecins se prononcent pour l’arrêt des soins. Ce n’est possible que dans le cas où la personne est déjà considérée comme « morte » d’un point de vue cérébral, car il n’y a médicalement rien à faire qui puisse améliorer l’état du patient.

  • Pourtant, Mayline va réussir à bouger les yeux, puis à parler, s’asseoir, se tenir debout, marcher… jusqu’à regagner pleinement ses fonctions cérébrales et motrices. Les médecins n’ont jamais pu expliquer ce rétablissement spectaculaire.

  • Les parents sont convaincus qu’ils doivent la santé de leur fille à l’intercession de Pauline Jaricot. En effet, beaucoup de personnes ont récité une neuvaine (courte prière effectuée neuf jours d’affilée) pour Mayline en demandant l’intercession de Pauline Jaricot auprès du Seigneur.

  • Une chaîne de prières s’organise aussi à l’échelle mondiale par le biais des « Rosaires vivants ». Le Rosaire vivant, qui a justement été inventé par Pauline Jaricot, est une façon de réciter les cinq dizaines du chapelet à plusieurs, même à distance.

  • Pendant huit années, l’Église étudie le dossier du rétablissement inexpliqué de Mayline, avant de le reconnaître comme authentiquement miraculeux le 26 mai 2020. Cela signifie que les enquêtes ont réussi à démontrer d’une part que la guérison est scientifiquement inexplicable, et d’autre part que la vénérable Pauline Jaricot est effectivement intervenue en faveur de cette guérison. Ce miracle, inexplicable aux yeux des hommes, l’est aux yeux de Dieu.


En savoir plus

Le 29 mai 2012, à Lyon, lors d’une fête dans l’appartement de ses parents, Mayline, la cadette de la famille Tran, âgée de trois ans, avale de travers une petite saucisse d’apéritif. Le morceau ne passe pas par l’œsophage mais par la trachée et se bloque, ce qui empêche Mayline de respirer. Son petit visage change de couleur et elle perd connaissance.

Nathalie, la maman, appelle immédiatement les pompiers et Emmanuel, le papa, se précipite hors de l’immeuble pour aller à leur rencontre.

Mais, lorsque les secours arrivent, le cœur de la fillette s’est arrêté de battre. Ils tentent de le faire repartir et ils y parviennent, mais Mayline fait encore plusieurs arrêts cardiaques avant d’atteindre l’hôpital. « On nous a annoncé que son état neurologique était irréversible et son décès imminent », explique Emmanuel.

À l’arrivée à l’hôpital, elle est notée « Glasgow 3 » (l’échelle de Glasgow est un indicateur de l’état de conscience), ce qui signifie qu’elle est en état de mort cérébrale (en état végétatif). Il n’y a plus d’onde cérébrale et l’issue semble inéluctable : le coma profond dans lequel est plongée Mayline est irréversible et il y a de très fortes chances qu’elle décède dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Différents médecins expliquent à plusieurs reprises à Emmanuel et Nathalie qu’il faut prévoir un « projet de fin de vie » pour Mayline, et ils se prononcent pour l’arrêt des soins.

Mais les parents ne souhaitent pas arrêter les soins, ni l’alimentation de Mayline, et décident de les maintenir jusqu’à ce que leur fille « parte d’elle-même ». Parallèlement, un parent d’élève de l’école de Mayline propose de lancer une neuvaine à la vénérable Pauline Jaricot, dont le cent cinquantième anniversaire de la mort approche.

Pauline Jaricot est une Lyonnaise du XVIIIe siècle qui choisit de se consacrer au Christ dans les vœux du célibat : « Je suis faite pour aimer et agir. Mon cloître, c’est le monde. » Elle a fait connaître à ses contemporains l’importance de la lecture de la Bible et de la prière du rosaire.

Pendant la neuvaine, une chaîne de prière s’est développée dans le monde entier, grâce notamment au Rosaire vivant – le réseau de prière qu’a créé Pauline Jaricot. La famille Tran a reçu des messages de partout : d’Asie du Sud-Est, d’Amérique du Sud, des États-Unis, du Canada, de Jérusalem… « Ce soutien a été capital. Nous étions enveloppés comme dans une bulle d’amour et cela nous permettait de penser autrement la situation », confie le père de Mayline.

La neuvaine pour Mayline se termine le 23 juin et la famille Tran déménage à Nice. Mayline est transférée et, à l’arrivée à l’hôpital, Emmanuel et Nathalie constatent que quelque chose a changé chez leur petite fille. De tout petits signes semblent indiquer que, petit à petit, Mayline revient à la vie. L’impression des parents est confirmée ensuite par la médecine : Mayline fait des progrès extraordinaires que les médecins n’ont absolument pas anticipés : non seulement elle ne décède pas, mais elle bouge les yeux, puis parle, s’assoit, se met debout et marche… Fin 2012, Mayline peut sortir de l’hôpital et, aujourd’hui, elle est une jeune fille en pleine santé.

En comparant les IRM (imagerie par résonance magnétique) et les EEG (électroencéphalographie) de Mayline qui ont été faits après son étouffement versus ceux d’après son réveil, les médecins sont sidérés. Comme une telle récupération est théoriquement impossible, c’est qu’il ne s’agit pas de la même petite fille ! Mais le médecin qui était présent juste après l’incident constate lui aussi le prodige : « Je n’ai jamais vu une récupération du cerveau aussi exceptionnelle, c’est un miracle. »

Alors qu’Emanuel interroge un autre médecin pour comprendre pourquoi les prédictions médicales au sujet de sa fille ont si grandement fait erreur, ce dernier répond : « Imaginez que vous êtes en voiture sur l’autoroute et que le moteur s’arrête, que vous n’avez plus d’essence. Impossible de la faire avancer, n’est-ce pas ? Eh bien, Mayline, c’est ça, sauf qu’en tournant la clef, contre toute attente, la voiture a redémarré. »

Les changements de l’état de santé de la petite fille ne peuvent pas être compris médicalement, mais seulement avec la foi. Emmanuel et Nathalie sont convaincus de l’intervention de la vénérable Pauline Jaricot en faveur de la guérison de leur fille. L’ensemble du dossier médical de Mayline est étudié, d’abord pour une enquête diocésaine en 2019, puis par le Dicastère pour la cause des saints. Le rétablissement impossible de Mayline a été reconnu comme un miracle authentique – miracle qui a valu à Pauline Jaricot d’être béatifiée le 26 mai 2020.

D’après le témoignage d’Emmanuel Tran, donné sur la chaîne YouTube de Notre-Dame-de-la-Lumière (NDML).


Au delà

« Je parle de tout cela aussi parce que je pense que les gens, croyants ou non, ont besoin d’entendre un message d’amour. Je pense que ce qui nous est arrivé peut arriver à tous. Tout le monde peut bénéficier de l’amour de Dieu et de ses cadeaux », affirme Emmanuel.


Aller plus loin

Emmanuel Tran, Sauvée par un miracle, Éditions Artège, 2022.


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