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© Shutterstock, Michal Zduniak.
Histoires providentielles
Mexique
Nº 484
1921

Une image de la Vierge Marie à l’épreuve des bombes (1921)

Le 14 novembre 1921, au Mexique, au cœur d’une période de persécution antichrétienne, une bombe explose aux pieds de la tilma, la célèbre image miraculeuse de Notre Dame de Guadalupe , dont l’origine n’a pas pu être scientifiquement expliquée. Si l’explosion, d’une extrême violence, détruit tout ce qui peut l’être autour de l’image, cette dernière s’en tire absolument indemne. Une nouvelle fois, la fragile toile de Guadalupe démontre son étonnante capacité à résister aux assauts du temps et des hommes, défiant ainsi la science et la raison humaine.


Les raisons d'y croire

  • Les militants anticatholiques font exploser la charge de dynamite spécialement dans le but de détruire la tilma. La bombe a été déposée sur l’autel, au pied de l’image.

  • La bombe est puissante : la détonation, ressentie à un kilomètre à la ronde, ébranle les fondations de la basilique et brise ses vitres et celles des habitations situées à proximité. La bombe détruit les marches de l’autel, les sculptures et le retable en marbre. L’explosion déforme même le crucifix en bronze de trente-quatre kilos qui surplombe le tabernacle, non loin de l’image de Marie.

  • La bombe dévaste donc tout ce qui l’environne, à l’exception de la tilma elle-même, restée intacte. Ni le cadre, ni le tissu, ni l’image ne subissent le moindre dommage, alors que la puissance de la bombe est indéniable.

  • L’énigmatique toile n’en est pas à sa première échappée belle. En 1791, un orfèvre avait accidentellement versé de l’acide corrosif sur le côté supérieur droit de la toile. En l’espace d’une trentaine de jours, sans avoir subi aucun traitement spécial, le tissu attaqué s’était reconstitué. Au contraire, le produit aurait dû ronger le tissu jusqu’à le trouer. Les quelques taches jaunâtres, seules traces de l’accident, sont encore visibles aujourd’hui, mais s’estompent au fil des ans. Cette régénération textile parfaite est bien au-delà du savoir-faire humain.

  • L’image de Notre Dame de Guadalupe figure sur un drap tissé en ayate (fibre d’agave) – matière fragile qui n’aurait en théorie pas dû se conserver plus d’une vingtaine d’années. Pourtant, la tilma fêtera bientôt ses cinq cents ans, dans un état de parfaite conservation. Sans raison scientifique, la toile a donc résisté au vieillissement, aux insectes, aux gestes de dévotion des fidèles, à la chaleur des cierges… ainsi qu’à l’acide et à la bombe.


En savoir plus

En 1921, au Mexique, la persécution subie par les chrétiens bat son plein. C’est alors que des militants anticatholiques décident de s’en prendre à Notre Dame de Guadalupe, dont la dévotion traditionnelle est profondément ancrée dans l’identité mexicaine chrétienne. Par le biais d’une bombe à retardement, l’objectifest de détruire la tilmadeJuan Diego, une image de Notre Dame de Guadalupe dont l’origine, datant du XVIe siècle, est scientifiquement inexpliquée.

L’opération est menée par Luciano Perez, qui serait, selon le service d’information de l’archidiocèse de Mexico, un anarchiste, probablement employé du secrétariat privé de la Présidence. Le 14 novembre 1921, à 10 heures 30, Luciano Perez entre dans la basilique abritant la tilma et dépose sur l’autel un vase contenant des fleurs, juste en dessous de l’image vénérée. Cependant, au fond de ce vase, dissimulée au milieu du bouquet de fleurs, est tapie une bombe de grande puissance, composée d’une charge importante de dynamite. Celle-ci explose une poignée de minutes plus tard, aux pieds de la tilma. En l’espace de quelques secondes, cette gigantesque explosion dévaste tout ce qui l’entoure : elle brise ainsi les marches de l’autel, réduit en morceaux le retable en marbre, et fait voler en éclats les solides sculptures qui le flanquent. La violence de l’explosion projette aussi en l’air vases et chandeliers… Déformé par l’onde de choc, le crucifix en bronze de trente-quatre kilos surplombant le tabernacle se tord en deux. La détonation, ressentie à un kilomètre, brise non seulement les vitres de la basilique mais également celles des habitations situées à proximité. Les fondations mêmes de l’ancienne basilique sont ébranlées.

Mais qu’en est-il de la tilma, la représentation de la Vierge de Guadalupe ? Contre toute attente, ni le cadre, ni le tissu, ni l’image elle-même ne subissent le moindre dommage. Même la vitre en verre protégeant l’image de la Vierge s’en tire sans être aucunement rayée ou fêlée. Absolument intacte. Une fois encore, la tilma, cette tunique en tissu ayant appartenu jadis à Juan Diego, sur laquelle est imprimée l’image de la Vierge, se révèle d’une résistance absolument inexplicable. En effet, ce n’est pas la première fois que la conservation de la tilma semble défier les lois de la science…

Plus d’un siècle auparavant, en 1791, un artisan orfèvre travaillait au nettoyage du cadre en argent dans lequel l’image était insérée. Le produit nettoyant qu’il utilisait à cet effet était de l’acide muriatique, dangereuse mixture composée d’acide nitrique et d’acide chlorhydrique. Or, cet ouvrier avait versé accidentellement des gouttes de la solution acide sur le côté supérieur droit de la toile. En l’espace d’une trentaine de jours, sans avoir subi aucun traitement spécial, le tissu attaqué s’était reconstitué sans explication logique. Pourtant, le produit aurait dû ronger le tissu, le trouer et l’endommager gravement et durablement. Or, seules quelques taches jaunâtres firent leur apparition sur la toile. Si celles-ci sont encore visibles aujourd’hui, elles disparaissent peu à peu au fil des ans, selon les spécialistes, qui suivent de près cette étrange régénération textile. Une fois encore, ni le tissu ni l’image ne furent profondément affectés : contre vents et marées, la tilma se révèle tout simplement indestructible.

Ce phénomène est d’autant plus étonnant que les expertises techniques ont révélé que la tilma, à l’origine un vêtement de pauvre, se présente comme un drap tissé en ayate (fibre d’agave). En raison de sa fragilité, un tel tissu ne devrait pas se conserver plus d’une vingtaine d’années. Pourtant, la tilma fêtera bientôt ses cinq cents ans, dans un état de parfaite conservation, sans aucune altération majeure. Ainsi, pendant plus d’un siècle, alors qu’elle ne disposait pas encore de vitre de protection, l’image résista aux insectes, à la ferveur des fidèles qui la touchaient et l’embrassaient sans discontinuer, et surtout à la chaleur des cierges brûlant en permanence à proximité du tissu.

Cette stupéfiante longévité de la toile fut étudiée, et son évolution comparée avec celle d’étoffes identiques en tous points. Or, ces dernières tombèrent en poussière au bout de quelques années, alors que le fragile tissu d’agave constituant la tilma résiste non seulement à l’épreuve des siècles, mais aussi à l’acide et à la bombe. Sur le tissu, mais surtout gravée dans le cœur des Mexicains, depuis près d’un demi-millénaire, Notre Dame de Guadalupe ne cesse pas de veiller sur le Mexique.

Thomas Belleil, auteur de livres de spiritualité, diplômé en sciences religieuses à l’École Pratique des Hautes Études et en théologie au Collège des Bernardins.


Au delà

L’attentat à la bombe de 1921 a suscité l’indignation et la réprobation d’une large part de la population mexicaine. En effet, au-delà du caractère sacrilège de l’acte, ce dernier était perçu par beaucoup de Mexicains comme une atteinte à l’un des symboles les plus profonds de l’identité mexicaine catholique : Notre Dame de Guadalupe. En particulier, l’image de la Vierge constituera l’emblème de la résistance catholique, des Cristeros notamment, contre les offensives laïcistes et anticatholiques sévissant au Mexique dans les premières décennies du XXe siècle. Cependant, Notre Dame rayonnera également au-delà des frontières mexicaines, attirant au sanctuaire de Guadalupe des pèlerins venant de toute l’Amérique latine, puis du monde entier.


Aller plus loin

Jean Mathiot, L’Indien Juan Diego et Notre Dame de Guadalupe, Pierre Téqui, 2014.


En complément

  • José Aste Tönsmann, Mensaje de sus Ojos, Instituto Superior de Estudios Guadalupanos (ISEG), 2011. François Brune présente les conclusions de ce livre dans Le dernier miracle de la Vierge du Mexique, JMG éditions, coll. « Mutation », 2021.

  • «  Notre-Dame de Guadalupe, la sainte patronne des Amériques honorée au Vatican  », sur le site Vatican News, 11 décembre 2018 (lire en ligne).

  • L’Instituto Superior de Estudios Guadalupanos (ISEG) possède un site Internet.

  • « Juan Diego, le messager de Notre Dame de Guadalupe », dessin animé couleur de 30 minutes sur DVD. Éditeur : NS vidéo, collection « Saints et héros », no 11.

  • La vidéo de la chaîne YouTube AMEN : «  Le miracle de Notre-Dame de Guadalupe  ».

  • David Caron Olivares et Jean-Pierre Rousselle, Notre-Dame de Guadalupe. L’image face à l’histoire et à la science, Plouisy, Éditions Rassemblement à son image, 2014.

  • Jean Mathiot et Jean-Pierre Rousselle, Guadalupe : La Dame du Ciel. Deux prodiges : le Récit – l’Image, Pierre Téqui, 2005.

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