
Il était censé mourir de froid dans les geôles soviétiques (1972)
Né en 1947 dans l’ouest de l’Ukraine, Josyp Terelya a été élevé par sa grand-mère. Éduqué dans la foi catholique, il grandit en fréquentant une église catholique clandestine, celle des uniates. Refusant de renier sa foi, il survit à vingt-deux ans d’emprisonnement et de tortures dans les prisons soviétiques. Alors qu’il est sur le point de mourir de froid en prison, il prie la Vierge Marie. Une lumière remplit sa cellule et la Mère de Dieu apparaît : elle est venue pour le sauver. Josyp Terelya n’a jamais cessé de prier et de prêcher, même une fois passé à l’Ouest, dont il disait qu’il était aussi déchristianisé que le monde communiste. Il meurt au Canada en 2009.
Les raisons d'y croire
Le 12 février 1970, alors que Josyp Terelya est supposé mourir de froid dans sa cellule, où la température descend en dessous de -20°C, la Vierge Marie lui apparaît. À partir de ce moment-là, une telle chaleur l’envahit qu’il se met en maillot de corps et retrouve ses forces.
Les geôliers eux-mêmes observent ce changement et en sont stupéfaits : Josyp ne semble plus souffrir ni du froid ni de l’incarcération. Ils alertent leurs supérieurs, craignant un subterfuge.
Pour essayer de comprendre, les officiers du KGB font inspecter la cellule. Ils ne remarquent rien d’anormal : les murs sont recouverts de glace et la température est humainement insupportable. Josyp répond à leur questionnement : « La Vierge Marie est à l’origine de ce miracle. »
Il est ensuite ausculté par des médecins moscovites, qui restent perplexes : son corps n’est pas gelé, comme il le devrait, et ne présente aucune séquelle de froid. Les médecins n’ont pas d’explication pour rendre compte de l’immunité surnaturelle de Josyp Terelya.
Le général Lunz est persuadé qu’il s’agit d’une « technique secrète » pour faire face au froid, « quelque chose semblable au yoga », et il aimerait en faire profiter le parti. Il fait miroiter à Josyp Terelya une libération immédiate s’il livre son secret ; ce à quoi Josyp répond avec constance : « J’ai vu la mère de Dieu. Je vous dis, je l’ai vue. »
Josyp Terelya est accompagné par la Vierge Marie tout le reste de sa vie. Les messages qu’il reçoit sont parfois d’ordre prophétique : ils annoncent par exemple la durée de son incarcération, prévoient la chute du communisme, l’indépendance de l’Ukraine, etc. Josyp Terelya fait également partie des voyants de Hrushiv , haut lieu d’apparitions mariales depuis le XVIIe siècle.
Le pape et saint polonais Jean-Paul II écoute avec attention Josyp Terelya chacune des trente-six fois où il le reçoit à Rome.
La foi manifeste et authentique de Josyp Terleya a permis de faire renaître le sentiment religieux autour de lui dans un monde athée.
En savoir plus
Josyp est né le 27 octobre 1943 à Kelechyn (Ukraine). Il est le fils d’un dirigeant communiste réputé qui disparaît mystérieusement après des missions à l’étranger, liquidé sans doute par la répression stalinienne. Sa grand-mère maternelle qui l’élève, Anna Sophia Fales, est une ardente catholique uniate et elle lui transmettra sa foi profonde. Dès l’âge de six ans, racontera-t-il, il l’accompagne à des messes clandestines catholiques dans les bois. À quatorze ans, il devient militant d’action catholique et fervent fidèle de l’adoration eucharistique.
Début 1962, alors qu’il est fiancé et souhaite fonder une famille, Josyp est arrêté pour sa foi. Refusant d’abjurer, il est emmené dans la prison de Vladimir près de Moscou. Six mois plus tard, il ne pèse plus que cinquante kilos. Il écrit à Brejnev pour lui demander d’être traité au moins aussi bien que les chiens policiers voisins. Surtout, Josyp prie dans sa cellule.
Après des années de prison, le 12 février 1970, il est à bout, gelé, et pense qu’il va probablement mourir là. Mais, tout à coup, une chaleur intérieure l’envahit, et une lumière lui apparaît, dans laquelle il voit Marie. Elle l’invite au pardon inconditionnel, plus spécialement envers ses ennemis, les Russes communistes. Marie lui fait aussi cette prédiction : « Vous avez encore devant vous des années d’épreuves et d’humiliations. La Russie reste dans l’obscurité et dans l’erreur. Jusqu’à ce que le peuple se repente et accomplisse l’œuvre de mon Fils, il n’y aura pas de paix, car la paix ne peut venir que là où il y a justice. Priez pour vos ennemis, oubliez-les et une route de lumière s’ouvrira devant vous. »
Deux ans plus tard, jour pour jour, le 12 février 1972, Josyp est au secret dans une terrible prison où la température est tombée en dessous de -20°C. Ses geôliers l’ont placé là pour qu’il y meure « sans paperasse ». Josyp sent la mort monter en lui dans la nuit et, désespéré, se couche sur sa paillasse. « À ce moment, racontera-t-il, je sentis le contact d’une main de femme, douce comme du lait. J’étais réchauffé. Je sentais la chaleur dans la pièce. Je pensais que j’étais halluciné, en train de mourir. Mais, alors, j’entendis la voix :"Vous m’avez appelée et je suis venue vers vous. Vous ne croyez pas que c’est moi ?" » C’est encore Marie qui lui dit qu’il ne va pas être libéré de prison tout de suite, qu'il n’a fait que « la moitié du chemin », mais qu’elle demeure avec lui. Le prisonnier raconte qu’alors, il commence à avoir très chaud, et il se promène en maillot de corps. Alertés par son regain soudain et inexpliqué d’énergie, ses geôliers le font expertiser par un psychiatre, qui est persuadé que c’est par une technique de yoga que Josyp survit.
Il ne sera finalement libéré qu’en juillet 1976, quatorze ans après son incarcération. Sa fiancée l’a attendu tout ce temps et il peut enfin l’épouser. Mais, en 1978, il est arrêté à nouveau et mis au secret pendant trois ans. Libéré en 1982, il forme un groupe pour obtenir la légalisation de l’Église uniate. Il est à nouveau arrêté et libéré en 1984. Il publie alors, en samizdat, les Chroniques de l’Église ukrainienne catholique. Encore arrêté, il est condamné à douze ans de prison. Les débuts de la perestroïka permettent heureusement sa libération le 5 février 1987.
Il se rend alors à Hrushiv, sanctuaire marial ukrainien où la Vierge est apparue à plusieurs reprises depuis le XVIIe siècle. La Vierge Marie lui apparaît encore, ainsi qu’à de nombreuses autres personnes, transmettant ce message : « Ma fille, ma fille Ukraine, je suis venue vers toi. Tu es la plus réduite en esclavage, tu es celle qui a le plus souffert pour la foi au Christ. »
Josyp fuit ensuite son pays natal pour vivre avec sa famille, à Toronto, au Canada, à partir d’octobre 1987. On dit qu’il lui aurait été révélé plus de deux cents prophéties concernant la fin des temps. Il a rencontré le pape Jean-Paul II à trente-six reprises et porté la cause de l’Église uniate ukrainienne.
Jacques de Guillebon est essayiste et journaliste. Il collabore notamment à la revue catholique La Nef.
Au delà
En affermissant le témoignage de foi de Josyp Terelya, les apparitions de la Vierge ont une importance historique non négligeable : elles annoncent et accompagnent la perestroïka. En effet, par sa résistance chrétienne, Josyp Terelya participe au mouvement qui mène le régime hésitant à mettre fin aux persécutions.
Aller plus loin
Josyp Terelya, Witness, To Apparitions and Persecution in the USSR: An Autobiography, Faith Publishing and Riehle Foundation, 1991.
En complément
René Laurentin, Comment la Vierge leur a rendu la liberté, ŒIL, 1991.
La vidéo de Huillam Daverec : « Emprisonné, cet ukrainien est sauvé par la Vierge Marie : histoire de Josyp Terelya ».
L’article de l’Encyclopédie mariale de Marie de Nazarethsur « Grouchiv (Hrushiv) et l’année 1987 ».
Sur le site Internet Prophéties pour Notre Temps, l’article « Hrushiw (1987) : "Fatima ukrainien" ».