
14 août, année C
Saint Arnoul de Soissons (1040-1087) guérit un cavalier
Proclamé saint le 17 octobre 1120, Arnoul, évêque de Soissons mort en 1087, est un puissant thaumaturge. Le 18 mai 1121, quelques jours seulement après l'exaltation de ses reliques à Oudenbourg (Belgique, Flandre-Occidentale), arrivent dans cette ville trois frères, trois nobles chevaliers d'une région voisine. C'est un jour de foire et beaucoup de monde se presse dans les rues.
Subitement, les trois hommes tombent nez à nez avec deux autres cavaliers, également deux frères, leurs ennemis jurés, les trois premiers ayant assassiné le frère des deux autres...
Au lieu d'engager le combat, les trois premiers cavaliers vont trouver à la hâte les moines de Saint-Pierre d'Oudenbourg, communauté fondée autrefois par saint Arnoul lui-même.
Ils supplient les religieux et leur abbé de prier pour que le sang ne soit pas versé. Après s'être renseigné de l'endroit où se trouvent leurs deux adversaires, les moines s'emparent de la châsse de leur fondateur et partent à la rencontre des cavaliers.
Dès que l'un des deux aperçoit la châsse portée par la communauté, il tente de s'enfuir à triple galop, en vain : sa monture le jette à terre et l'homme devient comme figé et fou. Son frère s'écrie : « Saint Arnoul, prends pitié de moi ! Rends-moi mon frère ! Je te promets que je deviendrai l'ami de mes ennemis. »
Entendant ces mots, les moines prennent de l'eau et mouillent les pieds de la châsse puis, à l'aide de ce liquide, lave le visage et la bouche du pauvre cavalier devenu dément.
Celui-ci recouvre aussitôt l'usage de ses sens. « Réjouis-toi mon frère, Dieu m'a délivré à la prière de saint Arnoul ! » Les deux groupes font alors la paix dans un débordement de joie et de louanges.
R.I.A. Nip (éd.), Lisiardus, Hariulfus. Vitæ, Miracula, Translatio et alia Hagiographica sancti Arnulphi episcopi Suessionensis, Turnhout, Brepols, 2015.
abbé J. Ferrant, Vie de saint Arnold ou Arnulphe, évêque de Soissons, t. 1, Bruges, Beyaert-Storie, 1887, p. 195-197.