Le corps incorrompu de sainte Narcisse de Jésus Martillo Moran

En 1832, madame et monsieur Martillo Moran, petits agriculteurs de Nobol (Equateur, province de Guayas), fêtent la naissance de leur sixième enfant. C’est une fille. Ils l’appellent Narcisse.

A cette époque, la vie est dure. L’année 1832 est marquée par la guerre entre l’Equateur et la Colombie. Il faut travailler encore et encore pour subsister. 

Très jeune, Narcisse aide sa mère dans les tâches domestiques et apprend la couture. Lorsque son père meurt en janvier 1852, elle doit déménager à Guayaquil, la ville voisine, pour gagner sa vie.

Mais ces difficultés n’entament pas la foi de Narcisse. Elle prie, médite la Parole de Dieu, aide les plus démunis, pratique une ascèse constante. Laïque, elle entre dans un tiers ordre dominicain. Elle disparaît à 37 ans, le 8 décembre 1869, le jour où le pape Pie IX ouvre à Rome le concile Vatican I.

En 1955, sa réputation de sainteté ne faillit pas. Ce n’est pas un secret : Narcisse portait les stigmates. Plusieurs prêtres et religieux sont certains de sa sainteté. 

Une enquête diocésaine est diligentée. Mgr César Antonio Mosquera Corral, archevêque diocésain, décide de ramener son corps à Guayaquil pour y pratiquer une exhumation.

C’est la surprise totale : après avoir soulevé le couvercle du modeste cercueil, les témoins n’en reviennent pas. Narcisse est décédée voici 86 ans mais ses chairs sont restées souples et élastiques. Ses yeux ressemblent davantage à ceux d’une personne vivante que d’un défunt. Elle semble dormir en paix, estime-t-on. 

Saint Jean-Paul II la déclare bienheureuse en 1992 puis son successeur l’inscrit au catalogue des saints le 12 octobre 2008. Son corps incorrompu repose dans le sanctuaire de Narcisa de Jesus, près de son lieu de naissance.