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© Unsplash/Josh Applegate
Dimanche 19 novembre 2023

Un miracle eucharistique en Allemagne en 1417

Un Jeudi saint de l'an 1417, un pauvre paysan de la région d'Erding (Allemagne, Bavière), acculé à la misère, nourrissant sa famille avec une extrême difficulté, décide de commettre un vol dans l'église paroissiale de son bourg où il sait que le curé n'y verra que du feu.

Les jours d'avant, il a longuement réfléchi. Bien que croyant, il n'en peut plus de vivre de cette manière, d'autant que l'un de ses amis, paysan lui aussi, gagne très bien sa vie sans plus d'efforts. L'homme désargenté demande donc à cet ami comment il s'y prend pour gagner tellement d’argent ; l'homme, surpris de cette question, lui avoue la chose suivante en veillant à ce que personne ne surprenne leur conversation : son succès serait dû au fait qu’il conserve le Saint-Sacrement chez lui, malgré l'interdiction renouvelée du clergé. Le pauvre homme, ne connaissant que peu de choses en matière religieuse, interprète cet aveu de la manière suivante : le Saint-Sacrement serait une sorte d’amulette assurant le succès dans les affaires. Il se décide par conséquent à imiter son bienheureux ami. Et pour ce faire, imagine de dérober une hostie consacrée dans l'église d'Erding.

Venu donc à la messe du Jeudi Saint, il fait semblant de communier mais n'avale pas l'hostie ; il cache celle-ci dans un linge et sort de l’église.

Presque aussitôt l'homme est pris de remords. Il décide de rapporter l'objet de son méfait en essayant de ne pas attirer l'attention sur lui.

Pendant le chemin du retour, le linge contenant l'hostie lui glisse des mains puis s’envole, emporté par une bourrasque de vent. Il la cherche partout, en vain. Pris de panique, il avertit le curé d'Erding à qui il raconte toute l'histoire sans omettre le moindre détail. Sans attendre, ils rejoignent ensemble l'endroit où le paysan repenti a perdu la trace de l’hostie. À peine arrivé, le prêtre voit l'hostie posée mystérieusement sur une motte de terre ; elle est environnée par une lumière extraordinaire. L'homme de Dieu s’en approche, tente de la saisir, mais celle-ci s'envole à nouveau, comme poussée par un bras invisible. Devant un tel phénomène, le prêtre fonce prévenir les autorités ecclésiastiques. Le prince-évêque de Freising se déplace à son tour : le même scénario se reproduit. Il voit bien l'hostie lumineuse mais ne parvient pas à l’attraper. Après réflexion, le clergé et les autorités civiles décident de faire construire une chapelle sur place en l'honneur de ce miracle eucharistique. Un pèlerinage régional se met en place rapidement d'autant que les faits sont reconnus par l'évêché.

En 1615, la foule des pèlerins n'a jamais été aussi grande. On fait alors édifier un nouveau sanctuaire, avec une église de style baroque nettement plus importante. Dédié au Saint-Sang, ce bâtiment est béni le 19 septembre 1677 par l’évêque de Freising, Kaspar Künner.

Depuis 1992, ce sanctuaire est dirigé par les moines de Saint-Paul-du-Désert.

Jean-Marie Mathiot, Prodiges eucharistiques..., Hauteville, Le Parvis, 2018.

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