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© iStock/Getty Images Plus/Zolnierek
Dimanche 15 janvier 2023

En 1560, une hostie consacrée échappe à l’incendie de l’église dans laquelle elle est conservée

Dans la nuit du 16 au 17 avril 1560, le frère franciscain Angelo Blais, du couvent de Morrovalle (Italie, Marches), dort paisiblement après une dure journée de travail. C’est l’octave de Pâques et les fidèles viennent en nombre.

Vers deux heures du matin, il est réveillé en sursaut par un crépitement effrayant. Il se précipite à sa fenêtre et voit l’église conventuelle en proie aux flammes.

Les frères font ce qu’ils peuvent pour arrêter cette catastrophe mais c’est déjà trop tard. Malgré le secours des habitants et de la force publique, l’incendie n’est circonscrit que le lendemain, vers 10 heures du matin.

Trois jours plus tard, le père Baptiste d’Ascoli se rend dans ce qui reste de l’église pour tenter de récupérer ce qui peut l’être. Les espoirs sont minces : le feu a tout ravagé, à commencer par le toit qui s’est effondré ainsi que plusieurs pans de mur.

Parvenu dans ce qui fut le chœur de l’édifice, le prêtre déplace un bloc de marbre, dernier vestige du maître-autel. Derrière, le mur de soutien, bien que debout, est en fort mauvais état. Le père aperçoit une large anfractuosité. Il s’approche et découvre un spectacle étonnant : le ciboire et un corporal, à peine brûlés, ont échappé aux flammes. Il se rapproche encore : posée sur le linge liturgique, la grande hostie - qu’il a lui-même consacrée quelques jours auparavant - est intacte !

Après avoir informé l’évêque diocésain, les frères exposent l’hostie retrouvée pendant trois jours, après l’avoir placée dans un coffret en ivoire sur ordre de leur provincial, le père de Morro d’Alba.

Le récit des faits arrive bientôt aux oreilles du pape Pie IV. A l’époque, les évêques du concile de Trente (Italie, Trentin-Haut-Adige), réfléchissent à la manière dont l’Église peut mieux dire et expliquer la présence réelle du Christ dans l’eucharistie à tous les croyants.

Aussi, le Souverain pontife charge Mgr Ludovic de Forli, évêque de Bertinoro (Italie, Emilie-Romagne) d’enquêter sur l’authenticité du phénomène.

Les experts mènent une enquête serrée au couvent de Morrovalle puis transmettent leur rapport aux autorités : le miracle eucharistique est vrai.

Le 19 septembre 1560, Pie IV promulgue la bulle Sacrosancta Romana Ecclesia dans laquelle il autorise le culte de la sainte hostie de Morrovalle. Les jours de l’anniversaire de l’incendie et de la découverte de l’hostie  - les « Jours des deux pardons» - seront chômés ; les pèlerins se rendant au couvent franciscain et embrassant le reliquaire obtiendront des indulgences.

Chaque année, des processions sont organisées par le clergé local. Mais à la fin du XVIIe siècle, on perd trace de l’hostie miraculeuse. Vol ? Dégradation ? On l’ignore.

En 1960, le Conseil municipal de Morrovalle décide d’apposer sur la porte principale de la ville l’inscription : « Civitas Eucharistica ».

Source : d’après therealpresence.org

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