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Dimanche 3 novembre 2024

Dominique du Paradis (1473-1553) reçoit la communion de son ange gardien

Au XVIe siècle, le père Francesco Onesti de Castiglione (Italie) est le confesseur et le directeur spirituel de la bienheureuse Domenica du Paradis (née Narducci, 1473-1553), mystique dominicaine de premier plan, pendant plus de 35 ans.

Devant les grâces mystiques de sa dirigée, le prêtre hésite un moment : ces phénomènes viennent de Dieu ou d'ailleurs ?

Pour accorder foi aux témoignages de la sœur, il implore Dieu de lui donner un signe. Ne voyant rien venir, il prie de plus bel pour que lui soit accordée la grâce suivante : si un ange donnait lui-même la communion à la religieuse, en lui apportant une hostie qu'il aura lui-même consacré, il croira...

Ne voyant aucun prodige de cette sorte, le père finit par penser qu'il s'est trompé en cautionnant la vie mystique de Domenica.

Un Samedi saint, tandis qu'il célèbre la messe, un fait incroyable se produit. Le prêtre décrit ainsi le phénomène : « Après avoir répété le Dominus non sum dignus, je remarquai soudain qu'un fragment d'hostie, de la grosseur d'une fève, se trouvait sur la patène à deux pouces de l'hostie elle-même [sur laquelle il vient de prononcer les paroles de la consécration]. A cette vue, je me demandais comment il avait pu s'éloigner si loin, et je décidais de prendre soin de ne pas le laisser tomber de la patène, quand, en un instant, je vis le même morceau sur ma main gauche, celle qui tenait la patène. Il était sur le dos de ma main, exactement au-dessus de la jointure de la main et du doigt. »

Il poursuit avec émotion : « Tandis que je me tenais là, béat, la parcelle, comme saisie par une main invisible, disparut, et je ne la vis plus là, ni sur la patène, ni sur l'autel. » Il regarde autour de lui, rien. La parcelle s'est volatilisée. Elle ne peut qu'être tombée sur le corporal, mais, non, rien non plus à cet endroit.

Il consomme ensuite l'hostie qu'il vient de consacrer, achève la messe et se rend à la sacristie en s'interrogeant à voix haute sur ce qui vient de se passer. Soudain, il se souvient du signe qu'il a demandé à Dieu. Serait-ce cela ?

Il se précipite quelques jours plus tard au parloir du couvent des Dominicaines et fait appeler Domenica. Celle-ci le rejoint, « souriant doucement ». Le prêtre lui demande la raison de sa bonne humeur.

Elle lui explique que le Samedi saint, elle a reçu le Saint-Sacrement par son ange gardien, « au nom du père Francesco », à l'heure même où ce dernier célébrait la messe.

Herbert Thurston, Les Phénomènes physiques du mysticisme, Monaco, Le Rocher, 1986, p. 184-186.

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