Le 25 décembre 2013, dans une église de la ville polonaise de Legnica, une hostie tombe au sol pendant la communion. Celle-ci, soigneusement ramassée, est mise dans un récipient rempli d’eau puis déposée dans le tabernacle. Mais deux semaines plus tard, le prêtre de la paroisse remarque que l’hostie ne s’est pas dissoute : un fragment a pris une couleur rouge et semble avoir changé de consistance. L’évêque du diocèse, Mgr Stefan Cichy, mis au courant des faits, décide de constituer une commission chargée d’examiner ce phénomène.

• L’Église demande d’elle-même que des analyses scientifiques soient menées. Cela montre une volonté authentique d’établir la vérité.

• Les procédures sont d’une rigueur irréprochable. Chaque étape est décrite et documentée, réalisée devant témoins, photographiée et filmée.

• Quinze échantillons sont réalisés à partir du fragment d’hostie qui est prélevé directement par les scientifiques le 26 janvier 2014. Sont aussi ajoutés des échantillons provenant d’hosties non consacrées qui proviennent du même lot de production que l’hostie miraculeuse.

• Les analyses ont été menées indépendamment par deux instituts médico-légaux, à Wroclaw et à Szczecin. Ce dernier laboratoire ne connaissait pas la provenance des échantillons à analyser. Deux méthodes différentes d’analyses histopathologiques ont été utilisées. Les résultats des analyses furent les mêmes.

• Toutes les conclusions montrent qu’il s’agit d’un fragment de muscle strié « très similaire au myocarde[muscle du cœur] avec des altérations qui apparaissent souvent pendant l’agonie ». L’analyse ADN conclut de plus que la provenance du muscle est bien humaine.

• Le professeur Barbara Engel, médecin cardiologue faisant partie de la commission d’enquête, qualifie les résultats d’« univoques », exprimant clairement qu’il n’y a pas de place pour le doute ou l’ambiguïté. Or, ces résultats sont en tout point inexplicables et incompréhensibles sans le recours au surnaturel.

• Le dossier scientifique a été envoyé à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Le miracle eucharistique de Legnica est reconnu officiellement le 17 avril 2016.

• Un miracle comme celui-ci n’est pas un phénomène merveilleux vide de sens. En même temps que la présence réelle de Jésus dans l’hostie consacrée, les fidèles sont invités à prendre conscience du sacrifice de Jésus sur la Croix et à approfondir le culte de l’Eucharistie, acte extraordinaire d’amour de Dieu qui vient vers les hommes.

• L’église où s’est déroulé le miracle de Legnica est un ancien temple protestant transformé en église catholique dédiée à saint Hyacinthe († 1257). Ce prêtre dominicain polonais était justement très dévoué à l’Eucharistie et fut lui-même le protagoniste d’un miracle lié à l’Eucharistie.

• Il est important de souligner que les transformations d’hosties ne sont pas qualifiées de « miracle eucharistique » à la légère. À l’automne 2015, aux États-Unis, une hostie avait pris une teinte suspicieuse, mais l’église locale a conclu que c’était dû à une moisissure. Ainsi, nous savons que de véritables enquêtes sont menées et que l’Église regarde les résultats de façon exigeante.

Dans l’église Saint-Hyacinthe de Legnica (Basse-Silésie, Pologne), durant la messe du 25 décembre 2013, à la suite d’une maladresse, une hostie tombe par terre durant la communion. Le Code de droit canonique, dans un tel cas, recommande de plonger l’hostie consacrée dans un récipient rempli d’eau, de l’enfermer dans le tabernacle et d’attendre qu’elle se dissolve. C’est ce qui a été fait immédiatement par le prêtre de la paroisse, don Andrzej Ziomba.

Quelques jours plus tard, le 4 janvier, le curé va vérifier que l’hostie s’est effectivement dissoute dans l’eau. Deux semaines se sont déjà écoulées, mais « l’hostie ne s’était pas dissoute et elle apparaissait tachée de sang sur environ un cinquième de sa surface. Nous avons alors décidé d’informer l’évêque des faits, lequel s’est empressé de nommer une commission de compétence à la fois théologique et scientifique pour procéder à l’analyse ». Au fil des jours, la couleur de la tache a évolué, passant d’un rouge intense à un rouge foncé.

Les échantillons sont prélevés directement par les scientifiques le 26 janvier 2014. La commission souhaite notamment vérifier s’il s’agit de champignons, de moisissures ou d’autres agents externes. L’institut médico-légal de Wroclaw exclut, dès la première analyse, la présence de bactéries ou de champignons. La seconde analyse histopathologique met en évidence que certains fragments peuvent être du tissu cardiaque.

Il est décidé de confronter ces premiers résultats à ceux d’un autre institut, à Szczecin, où les échantillons sont déposés, sans préciser leur origine. Au terme des analyses, le département d’histopathologie de la faculté de médecine de Poméranie, à Szczecin annonce qu’« il a été découvert dans l’image histopathologique des échantillons de tissu constitués de fragments de fibres musculaires striées en coupe transversale ». Et cela « ressemblait fortement à un muscle de cœur humain avec présence d’altérations fréquemment observées dans des cas d’agonie ». Enfin, de « l’ADN humain a été retrouvé ».

L’ensemble des résultats des analyses a été présenté au Vatican, à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Celle-ci a reconnu le caractère surnaturel de l’événement le 17 avril 2016. Mgr Zbigniew Kiernikowskiego, nouvel évêque de Legnica, suivant les indications du Saint-Siège, a demandé « la préparation d’un lieu adapté pour exposer la précieuse relique, de façon à ce que les fidèles puissent exprimer leur adoration de manière appropriée ».

Solveig Parent

Il est frappant de constater que les résultats des analyses menées sur l’hostie consacrée de Legnica sont similaires à ceux d’autres miracles eucharistiques, à commencer par celui de Lanciano (700) , et à d’autres survenus plus récemment : Buenos Aires (Argentine) en 1996 , Tixtla (Mexique) en 2006 , Sokolka (Pologne) en 2008 .