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Histoires providentielles
Couvent de Seidnaya (Syrie)
Nº 285
2011 et 2020

Un couvent miraculeusement protégé de tous les maux (2011-2020)

Fondé par l’empereur byzantin Justinien au VIe siècle, le couvent Notre-Dame de Seidnaya est un monastère orthodoxe féminin situé sur les hauteurs, à trente-cinq kilomètres au nord-est de Damas, en Syrie. Il abrite l’une des icônes attribuées traditionnellement à l’apôtre Luc, nommée « Chaghoura », faisant de lui un lieu de pèlerinage chrétien important au Proche-Orient. Le monastère et les religieuses qui y vivent ont toujours été protégés et épargnés, y compris très récemment, durant la guerre civile (2011) et l’effrayante épidémie de Covid-19 (2020).


Les raisons d'y croire

  • La guerre civile déchire la Syrie à partir de mars 2011. Le couvent se trouve au cœur d’une zone de conflit armé. Pourtant, aucune religieuse n’est blessée. Un missile, qui atterrit sur un des bâtiments du monastère, endommage la structure mais n’explose pas, ce qui est hautement improbable.

  • La réparation des dégâts matériels causés par cet événement sera financée et organisée providentiellement par une personne venue d’Australie. Il s’agit de Caroline Daoud : elle ne connaît pas particulièrement bien la Syrie et n’a jamais entendu parler du couvent de Seidnaya. Mais elle reçoit une locution qui l’envoie porter secours aux religieuses : « Ma maison de Seidnaya en Syrie, au nord de Damas, ne doit pas tomber en ruines, car elle est celle de mes filles. »

  • La protection surnaturelle accordée par la Vierge Marie au monastère Notre-Dame de Seidnaya continue de se manifester. Un automne, le couvent se trouve sans ressources alimentaires et sans réserve de nourriture. Les sœurs sont dans l’impossibilité de se déplacer pour s’approvisionner, car elles sont alors encerclées par les djihadistes de l’État islamique. Alors que la situation devient critique, deux camions d’approvisionnement arrivent, sans qu’aucune commande ait été passée.

  • Une dame habitant Damas avait reçu la visite de la Sainte Vierge qui l’a exhortée : « Ma maison de Seidnaya et mes filles religieuses manquent de tout, elles risquent la famine, lève-toi », et elle avait envoyé son fils remplir cette mission. Musulman, il a pu passer tous les check-points et traverser les nombreux barrages. Les religieuses n’avaient jamais vu cet homme, qui, lui, pourtant, connaissait le nom de la sœur économe, « Hadgé Élisabeth » : « C’est elle qui doit récupérer vos provisions. »

  • En mars 2020, le fléau du Covid-19 s’ajoute à la situation terrible de la guerre civile. Alors que le lieu, très fréquenté (haut lieu de pèlerinage), ne dispose pas de vaccin ni de traitement, tout laisse penser que l’épidémie va faire des ravages à Seidnaya. En songe, une religieuse est avertie de marquer du signe de la croix, avec de l’huile bénite, les portes et les fenêtres des maisons, ainsi que le front de chacun : « C’est une protection pour le monde entier. »

  • Les religieuses ont accueilli des milliers de pèlerins et de visiteurs à cette époque-là, sans autre précaution que celle indiquée par la Sainte Vierge, et personne n’a contracté le coronavirus. Connaissant l’extrême contagiosité du virus, c’est scientifiquement et statistiquement impossible… Cela rappelle en revanche d’autres témoignages : au cours de l’histoire, il y eut plusieurs protections accordées ainsi par le Seigneur ou sa sainte mère face aux épidémies, grâce à la prière sincère.


En savoir plus

Mes appréhensions étaient vaines : le couvent de Seidnaya se dresse devant moi, intact, lumineux, majestueux sous le soleil d’automne qui s’attarde. Nous sommes en 2021, après huit ans de guerre en Syrie et deux ans d’épidémie de Covid-19, qui n’a pas épargné ce pays meurtri. Mère Devronia, la supérieure générale du couvent, m’attend à la porte du salon-parloir et me dit :

— Je sais que vous connaissez bien Seidnaya, que vous êtes venu plusieurs fois, et que vous avez été l’objet d’attention particulière de la part de notre sainte icône, la « Chaghoura »… bien avant les événements terribles que nous avons vécus ici et dans toute la Syrie.

— Ma mère, je n’ai rien oublié mais, en venant ici, je craignais vraiment de découvrir les stigmates du conflit comme à Alep, ma ville natale, à moitié détruite, et d’où je viens !

— Nous avons beaucoup souffert de cette période tragique, mais nous avons eu en même temps des grâces pour la supporter, n’ayant jamais accepté d’abandonner notre couvent quand nous étions menacées et même assiégées par les djihadistes. Nous avons toujours refusé de nous fondre dans le monde. C’est le monde qui a fait irruption chez nous, sous la forme d’un missile qui a frappé un pavillon du couvent. Il est entré dans la chambre d’une postulante avec fracas, dans un bruit assourdissant, sans exploser ! Sa charge, selon les démineurs, aurait pu détruire le couvent et la moitié du village.

— Une frappe ciblée ou une erreur ?

— Une erreur ! Les Russes étaient positionnés avec leurs chars sur le versant de la colline en face. Cela nous a valu la visite de treize chaînes de télévision mondiales, auxquelles nous disions que nous avions été protégées par l’icône sainte, comme elle l’a toujours fait dans les moments difficiles. D’ailleurs, aucune religieuse n’a été blessée ici depuis le début de la guerre, bien que nous n’ayons jamais fermé nos portes, ni aux pèlerins, ni aux nécessiteux, ni aux soldats qui stationnaient dans la région. Nous avons géré nos peurs avec nos prières quotidiennes et, chaque soir, vers vingt et une heures, nous sortions toutes en procession avec des croix et des bougies allumées et, à haute voix, nous entonnions des prières d’exhortations. Car notre Église proclame, par la voix de saint Jean Damascène, que l’amour de celui qui a peur est imparfait.

— Trois ans après l’épisode du missile, raconte encore mère Devronia, nous avons reçu un appel d’Australie : madame Caroline Daoud, une émigrée libanaise, voulait savoir ce qu’il s’était vraiment passé dans la partie nord du couvent. Après lui avoir parlé des dégâts qui, faute de moyens, n’avaient pas encore été réparés, car nous manquions de tout, je lui ai demandé comment elle nous connaissait. Elle a répondu qu’elle ne connaissait pas le couvent, mais qu’une Dame lui avait parlé de nous, en la priant de nous secourir, afin que « ma maison de Seidnaya en Syrie, au nord de Damas, ne tombe pas en ruines, car elle est celle de mes filles. » Cette personne, Caroline Daoud, a ajouté : « Je crois avoir vécu une rencontre providentielle avec la Sainte Vierge, c’est pourquoi j’ai aussitôt téléphoné au patriarcat orthodoxe de Damas, où l’archimandrite Tony Yarzi m’a confirmé votre présence à Seidnaya et m’a donné votre numéro de téléphone. Je suis donc prête à vous aider. » C’est ainsi qu’elle est venue d’Australie à la fin de la guerre et que nous avons pu restaurer non seulement le pavillon, mais aussi les chambres des moniales et des retraitants.

Notre Sainte Mère, qui connaît nos besoins, veille sur nous ; ce sentiment, nous l’avons ressenti durant ces années terribles où nous manquions de tout. Nous avons été, le village, l’orphelinat et toutes ces familles qui dépendent du couvent, sans ressources alimentaires, sans réserve de nourriture et dans l’impossibilité de nous déplacer pour nous approvisionner, encerclés par les djihadistes de l’État islamique. Un automne, nous nous sommes retrouvés avec une semaine seulement de provisions en stock ! Notre sœur économe était désolée et très inquiète, comme vous pouvez l’imaginer…

Or, voilà qu’un après-midi, vers quinze heures, deux camions bâchés s’arrêtent devant nos portes, avec comme chargement à peu près le poids des provisions de base que nous avions l’habitude d’acheter chaque période d’automne pour tenir jusqu’à la fin du printemps. Pourtant, nous n’avions passé aucune commande ! Ces camions avaient franchi tous les check-points, évité de nombreux barrages, et les deux conducteurs musulmans voulaient voir la sœur économe. Ils étaient en bas du monastère et criaient « Hadgé Élisabeth ! Hadgé Elisabeth ! » On descend, et voilà ce que nous rapporte l’un d’eux : « Il est là pour exécuter la demande de sa mère qui habite Damas et qui a reçu vers minuit la visite de la Sainte Vierge, qui l’exhortait : "Ma maison de Seidnaya et mes filles religieuses manquent de tout, elles risquent la famine, lève-toi." » L’homme en question raconte : « Ma mère s’était levée, avait enfilé sa tunique blanche et s’était mise à prier. Elle était très troublée et je lui ai proposé de rester auprès d’elle pour voir si "Setna Mariam" – c’est ainsi que nous l’appelons – revenait. Nous ne l’avons pas revue, mais nous avons tout de suite décidé de vous aider, car nous vous connaissons. »

— Mais, ma mère, qui était ce jeune homme ? demandé-je. Vous l’aviez déjà vu ?

— Pas du tout ! Il a voulu garder l’anonymat, selon le souhait de sa maman. Et mieux encore, alors que je lui demandais comment il savait le nom de sœur Elisabeth, il a souri et m’a dit : « Je sais seulement que c’est elle qui doit récupérer vos provisions, mais je ne la connais pas ! » C’était tellement incroyable que j’ai dit à haute voix en croisant les mains : « Sainte Vierge, je t’en prie, dis-moi d’où nous vient cette manne ? » Et le jeune homme gêné me répond très étonné : « Mais de Damas, ma Mère ! »

J’éclate de rire et mère Devronia, encore émue, me dit : 

— Vous savez, les musulmans sont d’une absolue discrétion quand ils font l’aumône en appliquant l’Évangile : « Que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche. » J’ai voulu signer un papier pour reconnaître que la marchandise avait bien été livrée, et j’ai reçu comme réponse : « La Vierge a demandé à ma mère d’aider votre communauté et, moi, je ne fais qu’accomplir sa volonté, et le souhait de Setna Mariam. Je vous prie de prendre possession de ces marchandises qui vous sont destinées. » Nous l’avons fait et ils sont repartis comme ils étaient venus.

Ce que je vous relate là, c’est un des nombreux signes que nous avons reçus en ces temps si durs, mais que nous avons continué à recevoir par la suite. Car, à la fin de la guerre et pendant la pandémie de Covid-19, nous avons une nouvelle fois été encerclées par les légions de Daech, dont l’objectif était clairement de détruire le couvent et d’exterminer la majorité chrétienne des habitants. Notre Sainte Mère nous a encore protégées. Souvenez-vous de nos échanges téléphoniques à ce moment-là ? Nous avons eu très peur. La guerre n’en finissait pas et nos couvents étaient très fréquentés. Les gens effrayés venaient nous demander secours, et comment pouvions-nous les protéger de Daech et du nouveau fléau invisible qu’était ce coronavirus !

Le 27 mars 2020, notre sœur Julietta reçoit un appel d’une de ses amies, sœur Domiani, une religieuse copte d’Égypte. Elle lui raconte qu’en songe, elle s’est vue devant l’icône de la Vierge Marie en larmes portant l’Enfant Jésus. Elle suppliait son Fils d’éloigner du monde ce coronavirus. L’Enfant, qui tenait dans la main un globe terrestre en feu, a détourné son regard de sa Mère en disant : « Je suis triste pour ce monde qui s’est éloigné de moi. Il s’est lui-même privé de ma miséricorde, de mon amour et de la prière. » Et il a jeté le globe terrestre… manifestant sa désolation !

Sœur Julietta me raconte cela et, le lendemain, elle demande à me voir : « Moi aussi, ma mère, j’ai fait un rêve cette nuit : j’étais dans la crypte, prosternée devant la Chaghoura, je pleurais et priais la Vierge quand, soudain, je vois sœur Mariam entrer et tomber en extase en proclamant : "Réjouissez-vous, la Vierge a exaucé nos prières ; elle a convaincu son Fils d’éteindre le fléau du coronavirus, et de répandre sa miséricorde. Pour cela, elle a demandé qu’on marque du signe de la croix, avec de l’huile bénite, les portes et les fenêtres des maisons, ainsi que le front de chacun. C’est une protection pour le monde entier." »

Nous l’avons fait ici, après avoir diffusé son message. Personne n’a contracté le coronavirus ! Nous n’avions aucun vaccin et aucun traitement. Le Seigneur nous a protégés, nous, les villageois et ceux qui venaient nous voir, car nous avons accueilli des milliers de pèlerins et de visiteurs à cette époque-là, sans autre précaution que celle indiquée par la Sainte Vierge. Ce n’est pas la première fois que des fléaux sont éloignés de notre monde grâce à la prière sincère et intense. En Europe, combien d’églises, de basiliques, de chapelles avez-vous érigées pour remercier le Seigneur ou sa Sainte Mère de leur protection face aux épidémies ? Saint Jean Damascène, au VIIe siècle, que la Mère de Dieu a gratifié lui aussi d’un miracle extraordinaire alors qu’il se prosternait devant la Chaghoura de Seidnaya, a laissé cette belle prière jaillir de son cœur : « Ô Vierge de Seidnaya, les familles des innocents se réjouissent avec toi, qui es pleine de grâces. Les anges et les hommes te glorifient, toi, l’autel saint, le paradis de la louange, la fierté de la virginité, Marie, d’où a été incarné le Fils de l’Homme, notre Seigneur. De ta demeure, il en a fait un trône, de ton sein, un havre céleste. C’est pourquoi, Vierge immaculée, pleine de grâces, tous les innocents te glorifient et prient pour toi. »

Témoignages recueillis par Jean Claude Antakli auprès de mère Devronia au couvent de Seidnaya, en novembre 2021.


Aller plus loin

Jean-Claude Antakli, Itinéraire d’un chrétien d’Orient, Éditions du Parvis, 5e édition actualisée et augmentée, 2022.


En complément

  • Geneviève et Jean-Claude Antakli, Dieu existe. Ses merveilles étincellent sous nos yeux, Éditions du Parvis, 2020.

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