
La « Vierge des pauvres » apparaît à huit reprises à Banneux (1933)
Le 15 janvier 1933, à Banneux Notre-Dame, la glace et la neige recouvrent la région. Il fait moins douze degrés. À l’intérieur d’une petite maison située à l’écart de ce village, Mariette Beco, fillette de onze ans, attend l’arrivée de son frère Julien. Il est 19 heures. Soudain, dans le jardin et devant l’habitation, voici qu’elle aperçoit une dame d’une beauté céleste qui lui fait signe de venir. La mère de l’enfant ne l’entend pas de cette oreille et ferme à double tour la porte de la maison. Sept autres apparitions suivront, entre le 18 janvier et le 2 mars, et Marie pourra délivrer son message. Elle montre à Mariette une source et explique : « Je viens soulager la souffrance. »
Les raisons d'y croire
Mariette délivre un message qui dépasse sa compréhension : du fait de ses nombreuses absences, elle a deux ans de retard sur le plan scolaire. Aux cours de catéchisme, qu’elle suit depuis moins de deux ans, elle est la dernière de sa classe. Par exemple, « nation » et « soulager » sont des mots qu’elle ne connaît pas et dont elle a demandé la signification a posteriori. De même, elle ne comprend pas l’expression « Croyez en moi, je croirai en vous », qui répond à la demande d’un signe de la part de l’abbé Jamin, curé de Banneux.
Une peinture est faite pour représenter la « Vierge des pauvres ». Cependant, Mariette n’en est pas satisfaite : la lumière de cette œuvre représente Marie éclairée de l’extérieur, tandis que, selon elle, la lumière émane de l’intérieur. Un détail qui ne s’invente pas et qui ne viendrait à l’esprit que de quelqu’un qui a véritablement été témoin de ce qu’il décrit.
Mariette est très ferme sur la façon dont la Vierge s’est présentée : « Je suis la Mère du Sauveur, Mère de Dieu », alors que des personnes essaient de lui faire ajouter un « et » à la place de la simple virgule. Cela n’aurait pas été correct : s’il en avait été ainsi, Mariette aurait fait une faute théologique en remettant en question le dogme de la Sainte Trinité. L’assurance de Mariette montre qu’elle est sincère et inspirée.
Dès le soir de la seconde apparition, le 18 janvier, l’abbé Louis Jamin se rend au domicile familial pour interroger Mariette. Il échange avec la fillette à huit reprises, se montrant très précis dans ses interrogatoires. L’abbé certifie que l’enfant témoigne avec clarté et précision, sans jamais se contredire ni se mettre en avant.
Mariette est également interrogée par d’autres prêtres et des médecins au cours des mois qui suivent les apparitions. Ils partagent l’opinion de l’abbé Louis Jamin quant à la fiabilité de Mariette.
L’abbé Jamin avait prié pour mourir un jour anniversaire d’une des apparitions de Banneux ; il est décédé en 1961, le jeudi 2 mars à 19 heures. Or vingt-huit ans plus tôt, le jeudi 2 mars, à 19 heures, avait eu lieu la huitième et dernière venue de la Vierge en ce lieu. Comment croire en une simple coïncidence ?
Durant la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de juifs furent cachés à Banneux. L'un d'eux, le rabbin de Liège, bénéficia d'une apparition de la « Vierge des pauvres » en ce lieu où elle était apparut à Mariette en 1933.
Après une enquête de plus de dix ans, dans une lettre pastorale datée du 22 août 1949, monseigneur Kerkhofs (évêque de Liège) a écrit : « Nous croyons, en conscience, pouvoir et devoir reconnaître sans réserve la réalité des huit apparitions de la Sainte Vierge à Mariette Beco. » Banneux est devenu un grand lieu de pèlerinage belge : 500 000 pèlerins viennent chaque année aux pieds de celle qui est venue du Ciel pour soulager leurs souffrances et leur manque d’espérance.
De très nombreuses guérisons (de paralysies, de cancers, de dépressions, de cécités…) ont été constatées à Banneux par des médecins formés. Il est difficile de croire que toutes sont fausses et qu’aucune ne provient d’une intervention surnaturelle.
En savoir plus
Banneux est un village situé dans l’est de la Belgique, proche de la ville de Spa, non loin de la frontière allemande. En ce lieu fangeux, froid, venteux et couvert d’épicéas, les hivers sont rudes. Curieux tout de même le paysage que Marie s’est choisi à Banneux : elle aurait pu s’offrir un lieu plus confortable, un village, une colline bercée par la douceur du printemps... Ici, tout n’est que rigueur, froidure, austérité. À la clarté de midi, elle a préféré la nuit ; au vert discret des feuillus, le vert profond des résineux ; aux fleurs sauvages de juillet, le manteau blanc de l’hiver... Rudesse : tel est le contexte dans lequel la Vierge s’est manifestée. Tout un symbole. Car c’est dans ce contexte qu’elle a pu dire le 11 février : « Je viens soulager la souffrance. »
La première apparition a lieu le 15 janvier 1933, douze jours après les apparitions de Beauraing . Marie est apparue huit fois en tout. Voici ses messages :
« Poussez vos mains dans l’eau. Cette source est réservée pour moi. Bonsoir. Au revoir » (18 janvier). « Je suis la Vierge des pauvres. Cette source est réservée pour toutes les nations, pour soulager les malades. Je prierai pour toi. Au revoir » (19 janvier). « Je désirerais une petite chapelle » (20 janvier). « Je viens soulager la souffrance » (11 février). « Croyez en moi, je croirai en vous. Priez beaucoup. Au revoir » (15 février). « Ma chère enfant, priez beaucoup. Au revoir » (20 février). « Je suis la Mère du Sauveur, Mère de Dieu. Priez beaucoup. Adieu » (2 mars).
Phénomène quasi unique dans l’histoire des apparitions : la Vierge se déplace avec la voyante pour la conduire de chez elle à une source (qui est l’image de son Fils). Une « marche » accomplie par Marie avec celle qui la voit est très rare dans les mariophanies.
Très discrète toute sa vie, Mariette a toujours aimé rappeler qu’elle n’était qu’un facteur et que la lettre déposée était bien plus importante qu’elle-même. Incognito, éprouvée dans sa vie, elle venait souvent le soir prier sur le lieu des apparitions. Un jour, quelques années avant sa mort (survenue en 2011), elle a confié à une amie : « Ah, si seulement elle pouvait revenir ! » Ces simples mots nous en disent long sur sa conscience du cadeau qui lui a été fait huit fois en 1933.
Auteur belge, Jean-Pierre Snyers publie de multiples articles sur son blogue .
Au delà
Le décor du lieu des apparitions interpelle :
La neige : n’est-elle pas un symbole de la blancheur immaculée de la Vierge Marie ?
Les sapins, dont le vert perpétuel a la couleur de l’espérance : n’est-il pas un signe de notre aspiration à un royaume éternel ?
La nuit. Celle de nos doutes, de nos ténèbres intérieures, dans lesquelles une belle dame lumineuse vient nous rejoindre et nous épauler.
Le chemin : chemin de l’homme vers Dieu et de l’ici-bas vers l’au-delà.
La source : symbole de Jésus-Christ, source d’eau vive et de notre baptême en vue de nous ancrer en lui.
Aller plus loin
Sur le site Internet Notre histoire avec Marie, l’article : « À Banneux, la "Vierge des pauvres" soulage les souffrances ».
En complément
L’article de l’encyclopédie mariale : « Banneux (Belgique, 1933 ) ».
Entretien vidéo avec le recteur du sanctuaire de Banneux, janvier 2021, KTO.
Consultez les articles relatifs aux apparitions sur le site Internet du sanctuaire de Banneux.
Sur la chaîne Youtube d'Arnaud Dumouch, la vidéo : « L'apparition de Notre Dame à Banneux, Belgique, 1933 ».