
« Une Belle Dame » vient au secours de la France à l'Ile Bouchard (1947)
Durant l’année 1947, la France vit une période de profonde pénurie alimentaire. Les émeutes devant les boulangeries se multiplient. La guerre froide se répand dans les pays européens. Staline menace même d’étendre son pouvoir en France, où le parti communiste et la CGT provoquent une violente grève insurrectionnelle dans les villes. Soudain, au sommet de l’insurrection, du 8 au 14 décembre 1947, une apparition lumineuse se manifeste dans la paisible église romane de l’Île-Bouchard, village de Touraine : accompagnée de l’ange Gabriel, « une Belle Dame » vient déposer des baisers sur les mains de quatre petites filles. Puis, elle leur propose d’embrasser la croix de son chapelet.
Affligée, l’Immaculée demande avec insistance aux enfants de prier pour la France, « car elle en a grand besoin ». La Vierge leur confie un secret, puis demande aux enfants, à plusieurs reprises et avec insistance : « Priez-vous pour les pécheurs ? » Véritable éducatrice, elle apprend à prier avec ferveur, et promet à ceux qui réciteront le chapelet un véritable bonheur dans leurs familles. Enfin, rayonnante de joie, la Vierge apparaît une dernière fois avec ce mot : « Magnificat ». La paix civile est revenue en France.
Les raisons d'y croire
Les quatre jeunes voyantes rapportent séparément des paroles et des descriptions similaires de la Belle Dame à des interrogateurs dubitatifs. Les rapports sont concordants, circonstanciés, puis jugés conformes à la foi catholique.
Si les milliers de témoins ne peuvent voir l’apparition, ils observent néanmoins que les voyantes élèvent leur main exactement au même moment, et vers le même endroit, devant la statue de Notre Dame des Victoires, placée dans l’église. Les enfants répondent à la demande de l’Immaculée : « Donnez-moi votre main à embrasser » ou « Embrassez la croix de mon chapelet. » Les observateurs remarquent surtout que l’aînée, Jacqueline, arrive à porter avec une étonnante facilité les plus jeunes vers l’Immaculée. Les enfants reproduisent également au même moment un très lent geste de la croix que la Vierge leur apprend.
Les grâces de conversions et de guérisons sont nombreuses : l’aînée Jacqueline est entièrement guérie d’une maladie incurable des yeux. Le curé sceptique se met à croire en l’authenticité des apparitions : « Mais c’est donc vrai qu’elle descend parmi nous ! » ; et le père incroyant de Jacqueline reçoit en un seul instant la grâce de la foi.
Le dernier jour des événements, un rayon de soleil fin et intense surgit aux yeux de tous, à travers un vitrail, suivant une trajectoire qui défie les lois de la nature, puisqu’il contourne les piliers de l’église pour s’écarter en éventail autour de la Vierge. Il apporte un gage de crédibilité indiscutable à ceux qui douteraient de l’authenticité de cette dernière venue officielle de la Vierge en France.
Un léger vent fait même onduler les plis de la robe de l’Immaculée, et les ailes de l’ange frémissent. Ce vent dans un lieu clos rend l’apparition céleste réellement vivante. De plus, la brise légère concorde avec un des signes les plus évidents de la présence du Saint-Esprit, mentionné dans l’Écriture sainte.
Devant le drame insurrectionnel qui bouleverse de nombreuses villes, en décembre 1947, la Vierge obtient l’arrêt surprenant de la grève dirigée par les communistes grâce à la simple prière assidue des enfants. La concordance temporelle entre les faits a surpris de nombreux spécialistes consultés à ce sujet. Leurs travaux minutieux ont fait l’objet de parutions dans divers ouvrages.
À la suite des apparitions, les quatre voyantes gardent leur naturel et poursuivent discrètement leurs activités quotidiennes.
Les pèlerinages et le culte public sont autorisés en 2001 par l’archevêque de Tours.
En savoir plus
En ce lundi 8 décembre 1947, l’Île-Bouchard est un paisible bourg de 1 255 habitants. Malgré les grèves nationales, les esprits y sont calmes. La foi subsiste à travers la prière de fidèles, les enfants sont tous baptisés et les vieillards reçoivent les derniers sacrements. Ce matin-là, il fait un froid sec, sans soleil.
Jacqueline, Jeannette et Nicole partent vers leur école. En passant près de l’église romane Saint-Gilles, elles décident d’entrer y prier. Après s’être signées d’eau bénite, les demoiselles font une génuflexion, s’arrêtent devant une statue de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, puis vont s’agenouiller sur les premiers prie-Dieu, devant l’autel de Notre Dame des Victoires. Alors qu’elles terminent une dizaine de chapelet, les enfants voient soudainement, entre le vitrail et l’autel, une « grande lumière vive au milieu de laquelle apparut une Belle Dame se tenant dans une grotte et ayant à sa droite un ange ». Cet ange est Gabriel. Puis, après avoir admiré cette scène de l’Annonciation, elles ressortent appeler d’autres enfants qui les rejoignent. Seule Laura verra avec les trois premières voyantes l’apparition céleste. Ravies, silencieuses, elles regardent la Vierge sans se lasser. Relativement grande, la Dame est revêtue d’une splendide robe blanche s’élargissant vers le bas et attachée au milieu par une ceinture bleue. Ses longs cheveux blonds descendent jusqu’aux genoux. Les pieds nus, les mains jointes, la Belle Dame porte à son bras droit un chapelet blanc monté sur or. Les yeux de Marie sont d’un bleu ineffable, empreints de bonté, de douceur, de tendresse. L’ange offre à la Vierge un lis de trois fleurs blanches et demeure en contemplation devant l’Immaculée. Une brise fait trembler délicatement la robe de la Vierge Marie et les ailes de l’ange. Au-dessous, à même le rocher, cinq roses forment une courbe et deux lignes apparaissent avec cette invocation : « Ô Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » La Dame prie la première partie des Je vous salue Marie avec les enfants en faisant glisser les grains de son chapelet sur son index, et en remuant les lèvres sans faire entendre le son de sa voix. Durant toute la semaine, la Vierge priera ainsi en demeurant souvent silencieuse dans une paisible attitude de prière.
Lors de la deuxième apparition, la première phrase qu’elle prononce tristement est celle-ci : « Dites aux petits enfants de prier pour la France, car elle en a grand besoin. » Puis son visage redevient souriant, et elle répond aux enfants qui l’interrogent sur son identité : « Oui, je suis votre maman du Ciel. »
Ensuite viennent des baisers de la Vierge sur les mains des enfants. Avant de partir, elle leur donne rendez-vous le soir et le lendemain. Ce deuxième jour, la Vierge leur propose d’embrasser la croix de son chapelet et renouvelle son appel pressant : « Priez pour la France qui, ces jours-ci, est en grand danger. » Lors des autres apparitions, les enfants entraînent une foule de plus en plus fervente dans la prière du chapelet, qu’ils récitent ou chantent simplement avec foi.
Elle conduit à chaque fois la prière et leur explique à plusieurs reprises qu’elle n’est pas venue pour accomplir des miracles, mais « pour que vous priiez pour la France ». Elle demande de faire construire une grotte et de chanter le Magnificat.
Étonnament, la France vient juste de retrouver la voie de la paix lorsque la Belle Dame, radieuse, disparaît le dimanche 14 décembre après avoir envoyé « un vif rayon de soleil ». Dernier lieu d’apparition de la Vierge en France, l’Île-Bouchard a sûrement une action durable qui protège notre pays de cette présence lumineuse.
Diane Suteau, auteur du roman Les Conquérants de lumière.
Au delà
Cette promesse de la Vierge – « Je donnerai du bonheur dans les familles » – est la raison majeure qui fait affluer les pèlerins. Les témoignages abondent dans ce sens. La présence de nombreuses plaques dans l’église atteste des guérisons et des conversions reconnues par les autorités religieuses.
Aller plus loin
Le témoignage de Jaqueline Aubry, disponible en vidéo .
En complément
Monseigneur Robert Fiot, Les Faits de l’Île-Bouchard, sanctuaire de l’Île-Bouchard, 2023, (premier recueil en 1951).
Jacqueline Aubry, Les Événements de l’Île-Bouchard, sanctuaire de l’Île-Bouchard, 2023, (premier témoignage en 1994).
Jean-Romain Frisch, La Voie de la Belle Dame, Éditions de l’Emmanuel, 2017.
Sur le site Notre Histoire avec Marie, l’article « Des événements se déroulent à l’Île-Bouchard, importants pour l’histoire de France ».
L’article de France Catholique : « In Memoriam – Jacqueline Aubry ».